mardi 28 décembre 2010

La chronique du mardi au jardin botanique: le lantana camara





LANTANA CAMARA





De son nom scientifique "Lantana Camara", il est un arbuste qui se retrouve un peu partout du fait de la rapidité de sa croissance. Il est utilisé comme une plante ornementale du fait de ses très belles fleurs.



C’est une plante considéré comme atoxique. En effet, ses fruits sont des baies à goût sucré, sont comestibles et sont très appréciés des enfants et de beaucoup d’oiseaux.


C’est une plante très connue dans la pharmacopée pour l’utilisation de ses diverses parties.
Ces feuilles aromatiques sont couramment utilisées en qualité de boissons théiformes à propriétés béchiques. Elles se révèlent être une drogue lorsqu’elles sont fumées. On nous a rapporté que l’interdiction de sa plantation dans le midi de la France tient à cela.


Ces racines sont employées dans les cures de désintoxication.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, on utilise fleurs et feuilles, en association avec d’autres plantes, comme un excellent régulateur de la tension artérielle en même temps que contre la bronchite, la fièvre, les colites et le diabète.


Bineta SOW stagiaire

samedi 25 décembre 2010

Heureux Noël à tous!

Se connecter, ces temps-ci, est un vrai casse-tête chinois, entre les coupures de courant et les imperfections du serveur...chinois justement! Mais il y a aussi le Troisième Festival International des Arts Négres qui se déroule à Dakar... et qui, peut-être, nécessite encore plus de courant que d'habitude, entre concerts et projections de films.



La route s'élargit à vue d'oeil vers Keur Massar et déjà, la grande percée de l'autoroute est visible, autoroute qui va joindre le nouvel aéroport. Tous ces grands chantiers auront immanquablement des conséquences pour l'Hôpital Traditionnel.










Les portes des deux entrées sont en train d'être posées ces jours et les voitures , comme les véhicules à deux roues restent désormais à l'extérieur. Le site est bel et bien, maintenant, consacré aux plantes, aux enfants, aux patients. Chacun ici, comme toujours, vient voir les travaux en cours et suit de près tous les chantiers.






La plaque à la mémoire de Madame Parès est posée et les reflets, aux différentes heures du jour, sur les coquillages se teintent de rose, de bleu ...
Geneviève est à nouveau parmi nous depuis jeudi et nous sommes heureux de sa présence chaleureuse et pleine d'initiative, Le jeudi était le dernier jour d'école pour les enfants avant deux semaines de vacances. Elel a pu voir les enfants, les maîtres.

En ce temps de Noël chrétien, nous souhaitons à tous nos amis un bon temps de Noël!

Djibril

mardi 21 décembre 2010

La chronique du mardi au jardin botanique: l'acacia nilotica


L’ACACIA NILOTICA

Ce sont deux espèces typiquement forestières. Eh oui, l’acacia nilotica se présente sous deux formes très voisines, parfaitement fongibles aux yeux du néophyte.

Elles sont d’ailleurs indifféremment utilisées par les thérapeutes. La différence, en effet, ne porte que sur l’aspect des fruits qui, semble-t-il, est plutôt déterminé par la situation de l’arbre, selon qu’il pousse au bord d’un fleuve ou dans une zone tres humide ou alors en savane aride à semi-aride.

C’est une plante très connue des populations en raison surtout de l’usage multiséculaire de ses fruits au commerce florissant et particulièrement recherchés par les travailleurs du cuir pour la maroquinerie. Ils servent en effet à tanner le cuir. Lesquels fruits ont occupé une place de choix lors les échanges dans le cadre du commerce transsaharien.


Son bois est considéré aussi comme un excellent combustible.
La décoction des écorces donne une trés belle couleur ocre qui explique l’intérêt qu’il suscite de plus en plus auprès des teinturiers.
Sur le plan médicinal, ses fruits sont davantage utilisés que ses feuilles ou racines. Nous ne connaissons pas, d’ailleurs à proprement parler, une indication quant à l’usage des racines ou des feuilles.
Dadi Diallo proposait de ne recourir aux écorces qu’en cas de pénurie des fruits ou alors aux plantules.

C’est une plante majeure dans l’arsenal thérapeutique de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar où de grands efforts ont été déployés par rapport à son reboisement.


La regrettée Professeur Yvette Pares disait que cette plante - dont elle n’utilisait que les fruits - était sa signature. Elle lui reconnaissait plusieurs propriétés et l’employait dans toutes ses préparations comme un stimulant des défenses immunitaires, un anti-infectieux et un conservateur.
On utilise à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar un décocté des fruits qu’on ajoute systématiquement à toutes les DIM (Décoction, Infusion, Macération) pour en allonger la durée de vie, effectivement. Il est utilisé contre le prurit, la colique, les insomnies, la toux et les dermatoses. Il est aussi un puissant antiseptique. On note également ses vertus anti-diarrhéiques et cicatrisantes qui sont les plus connues. On signale également un effet purgatif quand elle est délayée dans la boisson lactée. Ses jeunes rameaux sont utilisés sous forme de cure-dents.
Elle dispose de propriétés anti-inflammatoires qui font qu’elle est particulièrement prisée dans le traitement de la rage dentaire, mais aussi des aphtes et des muguets.
Son huile essentielle est distribuée dans certaines officines comme un dentifrice nature.

Bineta Sow, stagiaire



lundi 20 décembre 2010

Les réparations du second puits


La réparation du second puits a commencé aujourd'hui. Un peu plus compliqué que la première puisqu'il fallait colmater une fuite de l'intérieur. Mais tout se passe bien...




Un stagiaire de Peycouk à Keur Massar


Un jeune stagiaire de Touba Peycouk, un village de reclassement social, Moustapha Ndiaye, est actuellement parmi nous, à Keur Massar. Il est âgé de 25 ans et se familiarise avec les produits de la médecine traditionnelle que, sur place, il tiendra à la disposition des patients dans le cadre d'une pharmacie de médecine traditiuonnelle.








Il a commencé depuis lundi dernier. La formation comprend une initiation au maniement des produits avec la présence et les explications des responsables de la pharmacie de Keur Massar. Il travaille aussi au laboratoire où il va aider à la production.









Nous avons eu aussi aujourd'hui la visite de Wally Diouf de la pharmacie de M'balling qui est venu chercher un stock de médicaments, stock initial de 130 produits, financé par le Grami. Wally fut un ancien aide-infirmier traditionnel qui avait déjà suivi une formation à Keur Massar.

Nous lui souhaitons nos meilleurs voeux de succès pour l'ouverture de sa pharmacie.


Djibril Bâ


dimanche 19 décembre 2010

Fours solaires et flacons


Nous avons eu la bonne surprise de recevoir cette semaine, plusieurs fours solaires et des flacons de toutes tailles pour le laboratoire. L'hôtel Bellier (qui oeuvre au sein de l'association Sénégal en Vercors) nous a fait ce don. Que les responsables en soient ici remerciés!








Balla nous a aidés, ce samedi, à faire nos premiers essais avec les fours solaires réalisés par des élèves d'un Lycée technique. Il fait très chaud durant la journée, sur le Sénégal, en ce moment. Nous vous redirons l'usage que nous en ferons.



Djibril Bâ

Réparation des puits



Les travaux autour des puits ont commencé ce samedi 18 décembre et vont pouvoir être terminés au début de la semaine. Le chantier avance très vite et tout sera bientôt à nouveau en ordre concernant l'irrigation du jardin botanique. Une nouvelle dalle est posée tout autour du premier puits.









vendredi 17 décembre 2010

La nouvelle année

En cette semaine de nouvel an musulman où la fête de Tamkharit a été célébrée, nous avons pu voir la finition du monument dédié à Madame Yvette Parès, entouré de plantes et de fleurs. Une plaque a été posée. Et chacun, ici, se souvient de sa présence parmi nous.








Une présence encourageante, généreuse, attentive et respectueuse de chacun. Nous sommes heureux qu'un lieu, ici, témoigne de cette femme lumineuse. Et nous ferons tout pour que cette nouvelle année qui s'ouvre apporte de nouvelles perspectives de développement à l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar.











Le nom d'Yvette Parès est aussi en bonne place sur le panneau de l'entrée, terminé, lui aussi cette semaine, par Cheikh. Ce panneau que nous voulions bien visible! Avec toutes les composantes de ce qui existe, une fois passé le portail: les consultations des tradipraticiens, la pharmacie et le laboratoire, le jardin botanique et l'école Yvette Parès.







Le puisatier est venu pour estimer les dégâts sur les deux puits endommagés par la saison des pluies. Les travaux de réfection vont pouvoir commencer.



Une nouvelle fois, nous remercions vivement la Fondation Denis Guichard et le Grami pour leur engagement dans la rénovation ou l'entretien de Keur Massar.

Une autre bonne nouvelle à signaler: les travaux de la route (programmés depuis si longtemps!) viennent de commencer. Cela facilitera, sans aucun doute, l'accès au lieu par les transports en commun pour les patients ou les visiteurs. Une route à double voie dans chaque sens est prévue. Les arbres commencent à être abattus pour l'élargissement de la route. La route devrait se prolonger jusqu'à Sangalkam.

Djibril Bâ


mardi 14 décembre 2010

La chronique du mardi au jardin botanique: le tamarinier

LE TAMARINIER

Dans les zones arides ou semi-arides, au nord et au centre du Sénégal notamment, le tamarinier ne subsiste que par de rares spécimens qui sont sous forme de très grands arbres, donc très vieux.

C’est une espèce fruitière forestière qui a une croissance excessivement lente si bien que la plupart du temps, le tamarinier se présente sous forme de grand arbuste, tout au plus. Toujours vert.

Il se retrouve un peu partout même si sa régénération naturelle est fortement atténuée par la sécheresse, le surpâturage et la surexploitation.




Petite anecdote de l'Hôpital Traditionnel : un thérapeute, collaborateur de l’Hôpital, âgé pourtant de 60 ans et résidant dans la région de Louga, s’est émerveillé à la vue de notre pépinière de jeunes plants de tamarin et a avoué ne jamais avoir vu de sa vie une jeune pousse de tamarinier, encore moins imaginé que cela puisse exister.

Sa raréfaction entraine ainsi une vive concurrence entre les hommes et les singes qui en sont particulièrement friands, et qui en viennent à récolter ses fruits de plus en plus tôt, avant qu’ils ne parviennent à maturité.



De son nom scientifique, Tamarindus Indica, le tamarinier est l’une des plantes les plus mystérieuses de la pharmacopée sénégalaise au point qu’elle est classée parmi les plantes-diagnostic, c'est-à-dire qu'on l’utilise pour déterminer la maladie en cas de doute.



C’est l’arbre des génies, par excellence. Selon la tradition, c’est leur lieu de résidence et de prédilection... Un proverbe wolof en fait d’ailleurs référence : « Quand le génie a envie de tamarins, qui monte sur l’arbre tombe ! »

C’est ainsi qu’il est soigneusement évité par les gens, notamment aux heures de midi et nocturnes. Son bois est tout aussi bien fortement déconseillé comme bois de chauffage. Et frapper quelqu’un avec une branche de tamarinier est ressenti comme l’un des pires affronts.


A ce titre, rien d’étonnant qu’il entre dans l’arsenal thérapeutique des tradipraticiens, des psychiatres en particulier dont un des aspects de leur traitement de la folie consiste à flageller le patient avec des branches de tamarinier!


A ce titre, toujours, rien d’étonnant à ce qu’il soit considéré, dans la croyance traditionnelle, comme une panacée, au même titre que le jujubier chez les musulmans.

A ce titre, enfin, on peut récuser les thèses qui en font une plante introduite en Afrique. Il semble pratiquement certain qu’il s’agisse d’une plante autochtone même si son nom a tendance à l’infirmer.

Les enfants consomment les feuilles et/ou les fleurs en les écrasant et y ajoutant du sel ou du sucre.

Selon feu Dadi Diallo, co-fondateur de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, cette préparation aurait également des propriétés anti-stressantes en même temps que des vertus toniques.

La macération sucrée de ses fruits est une boisson très désaltérante et revigorante dont la consommation est fortement répandue. Elle s’avère, en outre, un excellent préventif de la méningite.

Ainsi donc, ses fruits, feuilles, écorces ou racines sont utilisées comme laxatif, fébrifuge, anti-infectieux, anti-diarrhéique, fortifiant et fertilisant. Chez le nourrisson, on l’utilise pour inciter ce dernier à l’allaitement.

Il convient de saluer, enfin, les efforts déployés par l’Institut de Recherches Agricoles du Sénégal (ISRA) pour en introduire de nouvelles espèces génétiquement modifiées –comme dans le cas du jujubier- dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il reste juste à savoir les propriétés médicinales de ces nouvelles espèces.

Bineta Sow, stagiaire

vendredi 10 décembre 2010

Travaux (suite)




Comme il est agréable, non seulement de voir, jour après jour, les changements d'un lieu, son embellissement, mais aussi le regain d'énergie que les changements induisent, la fierté dans les regards, la joie sur les visages!

Et puis, aussi, de pouvoir en rendre compte, presque "en direct" sur ce blog grâce à la technologie, à l'insertion des photos, à la diffusion sur la toile...

Le portail est pratiquement terminé. Ne restent que les indications à inscrire sur le grand panneau maintenant peint.







De loin, une signalisation en évidence, quand on vient de Keur Massar ou du Lac Rose, à plusieurs endroits.

De près, tout près, les murs parlent de ce qui se passe au delà de l'entrée: le langage de la rencontre des médecines, le langage de la santé par les plantes et celui de la médecine traditionnelle. Cheikh ne ménage pas sa peine pour rendre les murs explicites.
















C'est qu'elles sont partout, les plantes, à Keur Massar... Du petit baobab planté pour chaque tradipraticien à l'aloe vera au pied des marches de l'escalier qui monte à l'administration, chaque recoin du lieu recèle des merveilles. Sans parler, bien sûr, du jardin botanique. C'est pour cela que nous avons décidé, avec l'aide précieuse de Binta, de partager nos connaissances, chaque mardi, dans une chronique consacrée aux plantes présentes à l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar.



A tous ceux qui nous donnent régulièrement des retours encourageants, un grand merci!

Djubril Bâ



Film sur Yvette Parès et Keur Massar

A Paris, sous l'égide de Anne, la rencontre s'est faite entre Chantal Perrin qui a filmé Keur Massar cet été, et Thierry Robert qui avait filmé le Docteur Yvette Parès et la vie à Keur Massar en 2002. Les deux cinéastes vont collaborer pour que le film sur Madame Parès et son oeuvre soit le plus complet possible.



Chantal, Anne et Béatrice reviendront en avril 2011 pour compléter le film avec le Keur Massar d'aujourd'hui et avec les enfants et les maîtres de l'école, puisqu'en juillet ils étaient absents. Nous nous réjouissons tous de les revoir!



Evidemment, si l'ami Thierry pouvait être aussi du voyage, ce serait un grand bonheur que de le retrouver, lui aussi...

mardi 7 décembre 2010

La chronique du mardi au jardin botanique: le jujubier



Le jujubier
Le jujubier - de son nom scientifique "zizyphus mauritiana" - est à juste raison considéré comme l’une des identités remarquables de la pharmacopée sénégalaise. En effet, il n’existe pas un tradipraticien qui ne l’utilise au regard des multiples propriétés qu’on lui prête.



C’est une espèce forestière fruitière qui se présente le plus souvent sous forme d’arbuste épineux, mais, dans les zones pastorales où elle est gravement menacée, on n’y retrouve que de rares spécimens localisés essentiellement dans les bas-fonds, sous forme de grands arbres. Parmi les causes de cette menace, on peut citer le surpâturage, la surexploitation ou encore la sécheresse.



C’est qu’homme et bêtes se disputent son utilité. Outre ses propriétés médicinales, l’homme use des branches pour constituer des haies pour les champs durant l’hivernage. Ses fruits sont des baies sucrées comestibles, une friandise non seulement appréciée des hommes, mais aussi des chèvres et des chacals.

C’est un arbuste réputé sacré chez les musulmans en particulier. Le prophète Mohamed (psl)la consacre "Prince des arbres" et le Coran fait allusion au Jujubier du Terme (sidratoun mountaha).

Il est de coutume de l’ajouter à toute préparation médicamenteuse afin d’en multiplier les vertus.



Ses écorces, feuilles et fruits sont invariablement utilisés contre la maigreur (surtout chez les enfants), les maux de ventre, les dermatoses et diverses infections sans oublier ses propriétés résolutives (contre les enflures, les ganglions). On mentionne également de plus en plus ses propriétés anticancéreuses, suite à des recherches menées en Inde.

Djibril Bâ