mardi 31 juillet 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Capparis tomentosa




LE CAPPARIS TOMENTOSA

C’est une espèce typiquement forestière lianescente qui s’identifie à travers plusieurs variétés. Ainsi, elle se présente sous forme tantôt buissonnante, tantôt arbustive, mais toujours épineuse.

Et cette différence - également vérifiable dans la forme des feuilles ou la couleur des fruits - ne pose aucun problème aux tradipraticiens.

Nous prenons le parti toutefois de présenter la variété tomentosa que nous rencontrons le plus souvent dans la zone des Niâyes. Dans notre jardin, en effet, elle a tendance à devenir envahissante.
Robuste et vivace, elle a une préférence remarquée pour les sols argileux, les termitières notamment si elle ne s’agrippe pas à d’autres arbres.

Dotée d’un feuillage permanent, ses fruits sont des globes de couleur orange à maturité et au goût acidulé.

En tant que plante médicinale de grand renom, elle est considérée comme une plante noire chez les peuls comme l’indique son nom « goumi balewi ».

C’est dire toute l’attention requise quant à son maniement !
On utilise davantage ses racines et presque toujours en association avec d’autres plantes dont les plus fréquentes sont le jujubier et le tamarinie

On l’emploie contre plusieurs infections, la stérilité, le diabète et les maladies mentales. Autant dire que nous avons à faire à une plante très intéressante dont la réputation de panacée, à y regarder de près, n’est point surfaite.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le capparis est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ

mardi 24 juillet 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Kigelia africana

Le Kigelia africana

C’est une espèce typiquement forestière qui pousse sur les terres argileuses. Elle se présente sous la forme d’un arbre moyen. C’est le prototype de la plante affublée de vertus magiques.

Serait-ce en vertu de l’attirance particulière qu’elle exerce sur les chauves-souris ?
Nous relèverons toutefois l’étrangeté de la forme et la couleur de ses fleurs et de ses fruits. 

Les fleurs ont une très belle couleur qui allie subtilement le rouge au mauve.
Les fruits se présentent à peu près de la même façon que ceux du baobab avec, au delà de leur dureté, une odeur qui évoque la pourriture.

Cela va sans dire, le kigelia est bien une plante médicinale. Fruits, feuilles, écorce et racines sont utiles.

On peut citer diverses propriétés telles qu’antivenimeuse, anti-inflammatoire, antispasmodique, antidiarrheique, anti infectieuse et antiseptique. Mais aussi signaler son emploi dans les cas d’hernie, les rites de fécondité et le traitement de l’épilepsie.

Mais s’il est une vertu pour laquelle le kigelia fait l’unanimité, c’est bien celle qu’on lui prête de fortifier la poitrine féminin... si bien que l’industrie cosmétique en a fait un ingrédient de premier choix au vu des divers produits mis sur le marché dans la composition desquels il entre !

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le kigelia est utilisé contre les dermatoses et l’asthme.

Djibril Bâ

dimanche 22 juillet 2012

Itinéraire d'Abdulaye Sarr

En mission de repérage dans le Gouloumbou du terrain de Abdoulaye Sarr, spécialisé en agriculture biologique et biodynamique, l’occasion nous a été donné de passer en revue la grande biodiversité de la pharmacopée sénégalaise du Ndoucoumane au Niani en passant par le Sine, le Saloum, le Ndoucoumane, le Bambouk et le Niombato !



Le terrain de Abdoulaye - situé sur la rive gauche du fleuve Gambie aux confins du village de Kirili - est un observatoire particulièrement estimable en raison des différents types de sols présents sur le terrain.

Cette étendue de 15 ha peut être considérée comme une des dernières portions intactes des galeries forestières de la zone qui sont aujourd'hui en partie livrées à l’agro-industrie bananière en partie dévastées par la culture sur brûlis, les feux de brousse, le surpâturage (animaux domestiques et sauvages) et l’exploitation abusive de certaine espèces.

Il n'empêche, quelques signes avant-coureurs visibles laissent déjà aisément imaginer  la pression à laquelle notre ami Abdoulaye va être confronté sous peu. Ce qui milite en faveur de la préservation de ce biotope.

Dans cette optique, l’inventaire des espèces présentes assorti sans doute d’une enquête ethnobotanique s’avère nécessaire et urgente.



L’Hôpital Traditionnel de Keur Massar dit toute sa disponibilité à participer et à accompagner cette belle opération de sauvegarde du vivant qui devrait s’articuler, selon les vœux du promoteur, autour d’une Ferme d’Agriculture biologique biodynamique et Ecole d’apprentissage des métiers dans les galeries forestières du fleuve Gambie.   

Il y a quelques semaines, l'émission Terre à Terre de France-Culture a été consacrée à l'itinéraire d'Abdulaye 

Djibril Bâ  

mardi 17 juillet 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le frangipanier

LE FRANGIPANIER

Le frangipanier est une plante tropicale originaire de l’Amérique. Arbre ou arbuste ?  Il n’a été cependant introduit au Sénégal, tout comme en Afrique, que comme plante ornementale.

On distingue deux variétés le Plumeria alba (aux fleurs blanches) et le Plumeria rubra (aux fleurs présentant des nuances du rouge au blanc).

On remarque également qu’elle y devient de plus en plus rare dans les jardins. A quoi ce phénomène peut-il bien être dû ?

Ailleurs, en Asie par exemple, elle a été si bien adoptée qu’elle a été rebaptisée l’Arbre des Temples. Plantée autour des pagodes, ses fleurs sont une offrande recherchée pour Bouddha. Son emblème y est la pureté et son symbole, l’immortalité…

Encore appelée "Jasmin des Indes" ou "Tipanie de Tahiti", elle est un arbre fétiche dans les cimetières.

Le Frangipanier est très réputé pour le parfum fort agréable de ses fleurs qui évoquerait celui de la frangipane.

Mais il est aussi considéré comme plante médicinale traditionnelle. Ses racines, ses feuilles, ses fleurs et son latex sont utilisés à cet effet.

Sans oublier que de nos jours, l’huile essentielle tirée de ses fleurs au delà de ses applications cosmétiques connaît également un usage thérapeutique.

Selon les usages et en fonction des parties considérées, on fait appel à ses effets : purgatif, antiseptique, désinfectant, digestif, antibiotique, antivirale, astringent, dépuratif, antifongique, pectoral et émollient, antihelminthique, anti-irritant et calmant.

Il est utilisé aussi bien utilisé en traitement externe qu’interne.

L’Hôpital Traditionnel donne deux conseils :
1) faire très attention au latex très caustique
2) utiliser l’infusion des fleurs en bains tonifiants pour le corps ou le cuir chevelu.

Djibril Bâ

mardi 10 juillet 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: les Vernonia


Les VERNONIA

1.  Le VERNONIA AMYGDALINA (et VERNONIA COLORATA)

Le Vernonia amygdalina est une espèce typiquement forestière au demeurant  facilement multipliable par bouturage. 


Elle pousse dans les endroits humides, les marécages notamment, et s'y présente sous la forme individuelle d’un arbuste au feuillage duveteux et persistant, en fortes colonies.

Elle est réputée pour l’amertume de sa feuille qui n’occulte pas toutefois sa valeur aromatique. Elle est ainsi un condiment apprécié dans maints plats locaux.

Elle bénéficie d’une bonne réputation en tant que plante médicinale  qui nous fait croire que nous sommes en présence d’une panacée végétale au regard de ses surnoms, à l’instar de sa consoeur, Vernonia colorata, « docteur » ou "guérit-tout ".

Cette dernière qui pousse plutôt sur la terre ferme est la plus couramment plantée dans les concessions familiales. Elle présente toutefois des propriétés parfaitement similaires au Vernonia amygdalina. Les seules différences qu’il y a lieu de retenir entre les deux variétés est que le Vernonia amygdalina a des feuilles duveteuses et que le Vernonia colorata acquiert plus de hauteur.

Elle est davantage employée contre les parasitoses intestinales, les problèmes gastro-intestinaux et digestifs,  les rhumatismes, le diabète, la faiblesse, le paludisme et la gale.

Néanmoins, on fait de plus en plus cas de ses vertus immunostimulantes et inhibitrices des cellules cancéreuses. Son usage est fortement conseillé dans les affections opportunistes du sida et dans les cas de douleurs chroniques.

On utilise le plus souvent ses racines ou feuilles.


2.  Le VERNONIA KOTSCHYANA 

Appelé le bouton violet, le Vernonia kotschyana est souvent assimilé à tort à une espèce ornementale. Plante à tubercule, elle squatte les zones humides et argileuses.  

C’est une espèce herbale forestière qui ne dépasse guère un mètre de hauteur.

Elle perd ses feuilles pendant la saison sèche et repousse à l’approche de l’hivernage fleurissant très vite. Domestiquée, elle se révèle particulièrement envahissante.

Les contours des feuilles sont finement ciselées et la fleur mauve fane tout aussi rapidement pour projeter des graines très légères portées  par un système de poils.

C’est une plante médicinale assez réputée. L’opinion courante la destine à la lutte contre les douleurs abdominales, les problèmes digestifs et les ulcères gastriques.

On l’utilise aussi contre les dermatoses ainsi que dans le cadre d’affections gynécologiques. .
  
A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, les Vernonia entrent dans la composition de nombreux remèdes.  

Djibril Bâ

mardi 3 juillet 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Bauhinia rufescens



LE BAUHINIA RUFESCENS

C’est une espèce typiquement forestière de la zone sahélienne d’où elle se distingue par un feuillage et une floraison permanents qui, alliés à sa robustesse, suffisent à souligner son importance écologique et les présupposés magico-religieux dont elle s’accommode.

Identifiable sur tous les types de sol, elle s’y présente sous une belle forme buissonnante et produit des gousses en forme de spirales.
Ce qui en fait une excellente source de fourrage du bétail et explique à la fois la raréfaction de l’espèce et la difficulté d’en rencontrer un sujet indemne. On relèvera, par ailleurs, que sa régénération est ralentie par le fait que ses graines doivent être digérées par les animaux pour pouvoir germer.

Le bauhinia est réputé pour ses lianes utilisées pour tresser des cordes et ses écorces servent à tanner le cuir.
Le bauhinia reste tout de même une plante réputée en médecine traditionnelle qui la considère comme un antidote et l’associe à divers rites de fécondité et de protection.
On lui reconnaît, à cet effet, des propriétés fortifiante, antibiotique, fébrifuge, diurétique et anti diarrhéique. On l’utilise également contre les affections broncho-pulmonaires.

Selon la phytothérapie moderne, le bauhinia est très riche en antioxydants.


A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le bauhinia est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ