vendredi 26 novembre 2010

Le portail (suite) et autres changements






Tout le monde est de retour après les quelques jours de congé pour à la belle fête de Tabaski journées passées souvent dans les villages et dans les familles, à partager la viande grillée de mouton.














Les travaux, commencés dès le début novembre, ont pu reprendre après les fêtes.


En tout premier lieu, les murs du portail dont nous parlions dans le dernier billet sont en bonne voie de réfection, avec la mise en ordre de l'entrée extérieure pour préparer la mise en place du panneau de signalisation de l'Hôpital.






















Dans la foulée, nous avons avancé sur une idée évoquée avec de bureau de l'Ong: la question de la limitation du passage des camions qui traversaient la propriété, longeaient le jardin botanique et passaient à quelques mètres des enfants de l'école.

Nous avons osé envisager la construction d'un linteau horizontal entre les deux piliers de l'entrée afin d'interdire aux véhicules trop hauts de passer. Le droit de passage est respecté pour les véhicules bas et, bien sûr, pour les ânes, les vélos, les piétons, les animaux de tout poil...










Des travaux de carrelage et de peinture ont été entrepris dans plusieurs lieux de l'Hôpital: la salle d'accueil, la salle de conférence et le bureau de l'administration.












Le monument commémoratif consacré à Madame Parès est lui aussi bien commencé. Toujours pour rendre hommage à cette grande dame disparue en juillet de cette année, nous avons décidé, avec le plein accord enthousiaste des maîtres, de donner le nom d'Yvette Parès à l'école de Keur Massar qui s'appelle désormais l'Ecole Yvette Parès.


Un nouveau visage féminin vient régulièrement travailler depuis quelques jours. Cette jeune femme, Binta, est la fille de Omar, l'un des tradipraticiens. Elle effectue un stage au laboratoire, en pharmacie et à l'accueil. Elle vient de terminer ses études de pharmacie. Nous lui souhaitons un bon séjour entre nos murs.

Djibril Bâ

samedi 20 novembre 2010

Le portail




Des journalistes d'un Journal médical français sont venus visiter le jardin botanique, les tradipraticiens et le laboratoire. Anne et Jeanine étaient encore présentes et ont pu échanger avec eux sur ce qu'elles ont perçu depuis leur arrivée.







Une des priorités des travaux décidés est la réfection du portail d'entrée qui, avec le temps, et le climat, et les camions, avait pris une piètre allure, ainsi que le panneau d'indication des maladies soignées... Tout doit être repensé!


















Les travaux du portail se mettent très rapidement en chantier avec le façonnage des briques pour le mur d'enceinte et l'élaboration du grand panneau de signalisation des activités de l'hôpital. C'est Cheikh, le directeur d'école, qui a peint toutes les fresques murales de l'hôpital, qui prend la responsabilité des détails peints.


Le monument commémoratif de Madame Parès à l'entrée va aussi être terminé très prochainement.







Tout le personnel a pu prendre quelques jours de congé pour fêter en famille et dans les villages la Fête de Tabaski (une des fêtes les plus importantes de l'islam, fête du sacrifice et du partage du mouton). Mais, dès la semaine prochaine, chacun sera à nouveau à son poste et les travaux pourront se poursuivre.

Djibril

samedi 13 novembre 2010

Le paludisme: relire Madame Parès (7)


PALUDISME : Le piège thérapeutique
I) Introduction

Depuis la plus haute antiquité, le paludisme sévit dans le monde. Tous les continents lui ont payé un lourd tribut. Les zones humides, marécages, tourbières, rizières, bords des cours d’eau ainsi que les pluies tropicales et équatoriales entretiennent le fléau. 


Les médecines des régions concernées ont lutté de tout temps contre ces fièvres intermittentes. 


Les ouvrages médicaux les plus anciens, asiatiques et indiens mentionnent les traitements pratiqués. 


Les savoirs transmis par oralité en Amérique et en Afrique détenaient sans doute les thérapies appropriées si l’on en juge par la richesse des connaissances parvenues jusqu’à nos jours.

Mais un fait capital est à souligner.

Durant des millénaires, le paludisme fut combattu avec succès alors que le rôle de plasmodiums, parasites sanguins, étaient inconnus. 


Cette réalité démontre que la science moderne n’est pas indispensable à l’art médical. 


Dans certains cas, elle peut conduire à de redoutables erreurs. Le paludisme en montrera des exemples. 


C’est ainsi que ce fléau qui demeurait dans la continuité semblable à lui-même est devenu soudainement au cours des dernières décennies d’une dangerosité largement accrue. 


Ce tournant malencontreux a pris sa source en Europe. 


Mais il apparaît important de connaître le cheminement de la lutte antipalustre menée sur ce continent avant les perspectives erronées diffusées mondialement au cours du 20ème siècle.

II) Le paludisme en Europe

Le paludisme a disparu d’Europe il y a moins d’un siècle, mais son retour demeure toujours possible. 


Il a bénéficié, au fil du temps, de nombreuses médications. Le savoir populaire véhiculait des recettes qui jugulaient les accès palustres. 


Les guérisseurs et guérisseuses des campagnes mettaient leurs connaissances au service des populations rurales. 


Les médecins - n’ayant d’autres supports que les symptômes - avaient privilégié les plantes à caractères toniques, amers et fébrifuges. On peut citer l'absinthe, la camomille (déjà utilisée par Hippocrate), la petite centaurée, la gentiane, l'écorce de saule. 


Ils faisaient appel à d’autres plantes pour combattre les fréquentes complications (oedèmes, anasarques, engorgement plénique, cachexie paludéenne).


Les prescriptions consistaient en sucs de plantes fraîches, extraits, décoctions concentrées, poudres et vins médicinaux. 
A partir du 17ème siècle, l’écorce de quinquina de la pharmacopée amérindienne fut largement utilisée et considérée comme le remède par excellence des fièvres paludéennes. Mais à certaines époques, sa rareté entraînait des prix exorbitants.

Ce contexte contribuait à la pérennité des traitements à base de la flore locale. 


Plus tard, un dérivé, le sulfate de quinine, fut subtilisé aux préparations à base d’écorce de quinquina. 


Les communications aux revues médicales des 17ème, 18ème et 19ème siècles font état des succès remportés contre les fièvres tierces, quartes et quotidiennes par les plantes européennes. 


Elles mentionnent aussi qu’elles ont guéri des fièvres résistantes au quinquina ou au sulfate de quinine. 


L’histoire du paludisme aurait pu se poursuivre sans modification notoire, les médecines des régions impaludées continuant la prescription de leurs propres thérapies s’il n’était survenu des éléments majeurs qui allaient bouleverser la situation : la découverte des parasites, l’essor de la chimie, la création d’organismes internationaux.

III) La découverte des parasites


La première observation du parasitisme sanguin remonte à 1880. 


On identifia peu après les hématozoaires : plasmodium malaria, p. vivax et p. falciparum. 


Les fièvres intermittentes avaient toujours été reliées à un environnement humide. 


Il n’était pas possible à nos devanciers d’aller plus avant. La mise en évidence des parasites impliquait la disponibilité d’un appareil d’optique de fort grossissement, le microscope et des méthodes de colorations appropriées.


Le rôle des moustiques d’abord insoupçonné fut confirmé en 1898. La biologie de plasmodiums se révéla fort complexe avec un cycle sexué chez l’hôte-vecteur et un cycle asexué chez l’homme. 


Le cycle sexué ou sporogonique débute par des gamétocytes mâles et femelles aspirés du sang humain. La fécondation suivie de diverses étapes aboutit à des sporozoites qui gagnent les glandes salivaires du moustique dont la piqûre devient infectante pour l’homme. 


Le cycle asexué ou schizogonique au terme de son déroulement donne une multitude de schizontes qui détruisent les globules rouges ainsi qu’un petit nombre de gamétocytes males et femelles. Ces éléments seront aspirés lors de la piqûre du moustique qui devient ainsi infecté. 


L’enchaînement de ces faits entretient le paludisme dans les zones d’endémie. 


La découverte des plasmodiums et de leur cycle évolutif ouvrait de nouvelles perspectives thérapeutiques. 


On espérait que la recherche et l’obtention de molécules schyzonticides et gamétocytocides ne pourraient que perfectionner les traitements antipalustres. 


Ces conceptions bien que d’apparence logique et satisfaisante pour l’esprit « scientifique » allaient cependant révéler progressivement leur caractère erroné et leurs effets néfastes.

IV) l’essor de la chimie

Le 19ème siècle a voué un culte excessif à la science qui donnerait la maîtrise des grands fléaux sanitaires. L’essor de la chimie salué comme une prestigieuse avancée devait y contribuer. 

Les molécules de synthèse issues des laboratoires, relègueraient dans le passé les remèdes « empiriques » puisés dans la nature. 

Parmi ces molécules appartenant à des familles très diverses et censées combattre toutes les pathologies, figurent les antipaludéens de synthèse. 
On peut citer les produits suivants, tous d’action schyzonticide : Chloroquine, Nivaquine, Proguanil, Paludrine, Mefloquine, Lariam, Halofantrine, Alfan, Dérivés de l’artémisinine, RIAMET



On doit ajouter un alcaloïde isolé du quinquina, la quinine utilisée sous forme de sulfate ou de chlorhydrate qui est à la fois fortement schyzonticide et faiblement gamétocytocide. 

La mission confiée à ces produits revêtait une grande ampleur en raison de la forte densité des éléments pathogènes présents dans le courant sanguin :

De 8000 à 20 000 mm3 pour p. vivax qui détruit les globules rouges jeunes.

Moins de 10 000 éléments par mm3 avec p. malariae qui s’attaquent aux globules rouges âgés.

Jusqu'à 500 000 par mm3 pour p. falciparum qui fait éclater les globules rouges jeunes et âgés.

Les objectifs poursuivis allaient bientôt se heurter à un phénomène imprévisible dans l’état des connaissances scientifiques de l’époque : la capacité de résistances des agents pathogènes aux produits qui leur sont opposés. 

Par la suite, cette lacune du savoir étant comblée, la même politique dangereuse n’en continua pas moins d’être appliquée. 

On doit ajouter par ailleurs que cette action thérapeutique défectueuse des molécules de synthèses s’accompagne toujours de nombreux effets indésirables qui viennent s’ajouter aux manifestations pénibles des accès palustres. 

On peut citer entre autres : céphalées, vertiges, nausées, vomissements, douleurs musculaires et articulaires, atteinte hépatique, réactions allergiques, prurit, cardio-toxicité, excitation, confusion mentale, etc. 

De toute évidence les traitements chimiques adoptés ne constituent pas un progrès mais au contraire entraînent une dérive dans la lutte antipalustre.

V) Les organismes Internationaux

Après les conflits mondiaux terminés en 1945, de nouveaux organismes furent créés afin d’améliorer les relations internationales. 

C’est ainsi que prirent naissance l’organisme des Nations Unies et les instances qui lui sont rattachées, en particulier l’OMS qui établit son siège à Genève. 

Cet organisme dont le rôle est irremplaçable en tant que sentinelle pour repérer les dangers et donner l’alerte allait devenir l’instrument qui démultiplierait les actions néfastes des antipaludéens de synthèse à travers le monde. 

De plus et paradoxalement, l’OMS, dès l’origine, ne représentait qu’une seule médecine laissant dans l’ombre et sans aucune considération les autres savoirs médicaux de la planète. 

Nombre de pays membres des Nations Unies, sans tenir compte de leur propre richesse médicale se lièrent ainsi à l’OMS qui allait régir les problèmes sanitaires mondiaux.

Cet organisme s’était fixé des programmes ambitieux : maîtriser les grands fléaux, paludisme, tuberculose, lèpre, etc. 

La science n’était-elle pas la plus puissante des alliés ?

Des programmes d’action identiques pour les 192 pays adhérents furent élaborés et appliqués. L’emprise se révélait si forte que tous suivirent sans la moindre réticence les plans émis par les responsables des départements concernés. 

La médecine « moderne » « scientifique » se devait de remplacer les savoirs « empiriques » jugés tout au plus valables pour les « soins de santé primaires ». 

Ce slogan malheureusement fut repris par ceux qui auraient dû s’élever contre une telle dévalorisation des savoirs médicaux plurimillénaires. 

Ce comportement fut le point de départ qui devait mener aux lourdes difficultés sanitaires dont hérite le 21ème siècle.

VI) Les directives officielles pour le paludisme

Le piège thérapeutique qui s’est refermé sur la lutte antipalustre a été mis en place lors de la prescription du premier antipaludéen de synthèse, la chloroquine, plus connu sous le nom de nivaquine. 

De grands espoirs reposaient sur ce produit schyzonticide mais l’optimisme fut de courte durée. 

Les succès indéniables obtenus masquaient les déboires qui se préparaient dans l’ombre et que les lacunes du savoir scientifique rendaient imprévisibles. 

Sous l’action de la chloroquine, les parasites succombaient en grand nombre mais parmi eux, certains plus robustes, par des mécanismes biochimiques appropriés sortaient victorieux du combat. 

Ils avaient le caractère de résistance.Leur dissémination ultérieure donnerait les nombreuses souches réfractaires à ce produit. 

C’est ainsi qu’à partir de 1960, en Asie du sud-Est, le p. falciparum défiait la chloroquine qui lui était opposée. 

Un peu plus tard, le même phénomène apparut en Afrique et en Amérique du sud. 

Le service concerné de l’OMS devait affronter une difficulté inattendue. 

Loin de s’appesantir sur cet échec et d’en analyser la cause avec une grande rigueur, il fit appel à un autre antipaludéen de synthèse plus récent. 

Les même causes produisant les mêmes essais, un nouveau type de résistance vint assombrir le tableau. 

Ne tenant aucun compte de ces échecs successifs, d’autres molécules prirent le relais : Mefloquine, Proguanil, Halofantrine. 

Les multi-résistances frappèrent alors les zones d’endémie.

On pouvait espérer qu’une saine réflexion ferait prendre conscience des erreurs stratégiques de la lutte anti-palustre. 

Le constat est négatif. En même temps que s’élèvent des lamentations bruyantes et inutiles, on continue d’avancer sur le même chemin. 

Les efforts se portent maintenant sur la mise à disposition de dérivés de l’artémisinine, principe extrait d’une plante de la pharmacopée chinoise et qui, par ailleurs, engendre des effets indésirables.

Il est logique de prévoir qu’après des succès thérapeutiques le phénomène de résistance se manifestera immanquablement. 

Le paludisme de multi-résistant deviendra hyper résistant. 

Une question se pose : jusqu’où ira l’escalade qui entraînera une situation ingérable ? 

On ne peut que s’interroger sur l’étrange attitude des pays concernés qui disposent de connaissances autochtones. 

Sans aucune réticence, ils appliquent des directives dont les effets néfastes s’amplifient au fil du temps, les souches résistantes étant beaucoup plus redoutables.



VII) Les conséquences des erreurs thérapeutiques

La multiplicité des souches résistantes de virulence accrue pour tous les plasmodiums et en particulier P. Falciparum et largement disséminées par les moustiques a profondément modifié les caractères du paludisme.

Fléau préoccupant durant des millénaires, il est devenu porteur de grands périls au cours de la seconde moitié du 20ème siècle. 
On observe une plus grande fréquence des accès palustres au sein des populations, un nombre très important de cas de haute gravité et mutabilité beaucoup plus élevée. Parallèlement, les moyens thérapeutiques officiels sont en voie d’effondrement.

Contrairement aux illusions, les médicaments issus des laboratoires n’ont pas supplanté la nature mais ont fait exploser le fléau.

L’énumération des pays où règne la multi résistance du plasmodium et en particulier P. falciparum, permettra de mesurer concrètement l’ampleur des problèmes soulevés et qui attendent des solutions appropriées. 

En Afrique : Afrique du sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Cote d’ivoire, Djibouti, Ethiopie, Gabon, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Kenya, Liberia, Malawi, Mayotte, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rep. Centrafricaine, Rwanda, Sao Tome et Principes, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Swaziland, Togo, Tanzanie, Zaïre, Zambie et Zimbabwe. 

En Amérique : Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyane, Guyane Française, Panama, Pérou, Surinam, Venezuela. 

En Asie : Bengladesh, Birmanie, Cambodge, Chine, Laos, Thaïlande, Vietnam. 

En Océanie : Iles Salomon, Indonésie, Papouasie, Nlle Calédonie, Vanuatu.

Cette liste impressionnante ne doit pas décourager nos efforts. 

Loin des déclarations solennelles, des emphases verbales, des plans d’action seraient immédiatement accessibles. 

Les milliards de dollars de très riches fondations humanitaires n’apportent pas la solution car ils ne suivent que la voie officielle. 

Le salut réside dans un changement d’optique non plus sur une vision uniforme de la thérapeutique mais dans l’appel aux compétences de toutes les médecines du monde.

VIII) Les chemins différents

On se demande comment a pu être admise l’idée qu’une seule médecine avec de surcroît des médicaments importés serait à même de maîtriser l’endémie palustre. 

Comment les moyens thérapeutiques locaux ont pu être oubliés ? 

La médecine scientifique, malgré ses connaissances larges mais toujours incomplètes, avance souvent sur des lacunes qui la font sombrer dans un gouffre d’où s’échappent des calamités spécialement dans le domaine infectieux.


La science, savoir important mais qui doit à sa juste place a finalement hypnotisé les esprits. Reprendre conscience des réalités devient impératif. 

Quelles sont ces réalités ? 

Les possibilités de traitement du paludisme sont multiples, immédiatement accessibles et de coût très modéré. 

A combien s’élève le marché de ces traitements à travers le monde ? 

Il est difficile de le chiffrer, des centaines assurément et peut être davantage si l’on en juge par la richesse de la médecine traditionnelle du Sénégal.


Une démarche logique consisterait à demander leur rapide mobilisation dans chacun des pays avec l’organisation qui assurerait leur large diffusion. 

En ce qui concerne le Sénégal, les traitements curatifs sont adaptés à la gravité des accès palustres, d’une part, et certains d’entre eux conviennent particulièrement aux cas des enfants. 

D’autre part, les traitements préventifs exercent une action salutaire au début et pendant la saison des pluies. 

Des touristes étrangers, des hommes d’affaires y font appel et ont manifesté leur satisfaction. 

Dénués d’effets secondaires, ils ont rendu leur voyage dépourvu de désagréments.

Les pays situés dans les zones d'endémie devraient maintenant rechercher l’indépendance sanitaire en puisant dans leurs propres ressources thérapeutiques. 

Ecartées par une « modernité » qui à coté d’éléments positifs a véhiculé beaucoup de fausses valeurs, elles seraient à même de répondre aux nécessités de la lutte antipaludéenne. 

Une question vient à l’esprit : la virulence accrue des souches résistantes s’atténuera-t-elle au fil du temps si les médicaments chimiques sont abandonnés et remplacés par les traitements traditionnels qui ont largement fait leur preuve ? 

En d’autres termes, les méfaits de la chimie seront-ils réparés, anéantis ?

IX) Réflexions

Le phénomène de résistance de p. falciparum qui fut très tôt reconnu avec les nombreuses souches devenues insensibles à la chloroquine se manifeste plus lentement dans le mode bactérien. 

Un fait attira tout d’abord l’attention.Les doses initiales très faibles d’antibiotiques devenus inefficaces devaient toujours être renforcées. 

Mais l’optimisme régnait, les vies humaines continuaient d’être sauvées. Puis les doses administrées n’exerçant plus d’action témoignèrent de la résistance acquise par les bactéries. 

Plus tard, les maladies nosocomiales régnèrent dans les hôpitaux constituant un problème majeur qui demeure encore non résolu. 

La comparaison entre les résistances parasitaires et bactériennes fait apparaître un point commun : l’utilisation de molécules pures isolément ou groupées par deux ou trois. 

Tout se passe comme en un combat singulier ; quelques uns des micro-organismes ayant déclenché les processus biochimiques de résistance avaient mis en déroute l’agresseur ou les agresseurs en présence. 

Les "thérapies moléculaires" par ailleurs toujours accompagnées d’effets indésirables représentent un grand danger pour le présent et l’avenir.

Qu’en est-il pour les traitement traditionnels tels que ceux pratiqués au Sénégal dans les domaines infectieux et parasitaires ? 

Les préparations médicamenteuses comportent des associations de plantes judicieusement choisies qui apportent une multitude de principes de familles chimiques différentes et capable d’agir sur l’agent pathogène en une attaque diversifiée et simultanée. 

Les germes se trouvent donc en présence d’une armée redoutable. 

Au cas où certains éléments parvenaient à résister à l’un de ces principes, d’autres prendraient la relève pour les neutraliser. 

Cette interprétation permet de comprendre la pérennité et l’efficacité des thérapies anti-infectieuses transmises par oralité au fil des générations. 

Les thérapies complexes rejetées sans considération car jugées "empiriques" représentent en réalité le salut pour l’avenir. 

Elles ont, en outre, comme caractéristiques d’être dénuées d’effets indésirables et de tonifier l’organisme défaillant.

X) Conclusion

On évoque sans cesse la mondialisation. Elle devrait consister en particulier à valoriser les savoirs médicaux de tous les peuples et à les unir pour une lutte concertée contre le paludisme et autres fléaux sanitaires. 

Ainsi, pourraient être réparées les erreurs thérapeutiques du 20ème siècle, la grande diversité des thérapies naturelles palliant les conséquences néfastes des thérapies moléculaires, piège dans lequel ce siècle était tombé.

samedi 6 novembre 2010

Travaux

Grâce aux fonds reçus de la Fondation Denis Guichard, du GRAMI, de l'association "Les Amis de Keur Massar" (Dieulefit) et "L'arbre à partage Keur Massar", il a été possible

- d'entreprendre et terminer la réfection du toit du Moulin
- de parfaire le système d'irrigation du jardin (travail en cours) par l'achat de tuyaux neufs
- d'installer un réservoir d'eau dans le gîte
- de prévoir l'achat d'une imprimante performante pour le laboratoire
- d'acheter des flacons de qualité
- d'envisager la réfection des sols du gîte
- de contribuer aux frais de fonctionnement

A tous, merci!

Djibril Bâ