samedi 31 décembre 2011

Meilleurs voeux pour 2012

Main sculptée par un élève de Genève
A chacune, à chacun qui suivez régulièrement ce blog de l'Hôpital Traditionnel, amis, collaborateurs, associations, ONG, patients, nous vous présentons nos meilleurs vœux de sante et de joie pour l'année qui va s'ouvrir dans quelques heures! 

A tous aussi, merci pour votre soutien, pour votre confiance, pour votre investissement personnel à faire que ce lieu puisse vivre! 

Vos initiatives, votre ouverture d'esprit, vos questionnements nous permettent d'avancer et d'envisager l'avenir avec confiance et  sérénité. 


Djibril Bâ (pour l'Hôpital traditionnel)
Genevieve Baumann (pour Rencontre des Médecines) 

Vers l'avenir

mardi 27 décembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Feretia apodanthera


LE FERETIA APODANTHERA



C’est une espace forestière dont on peut observer deux variétés.

La première pousse dans les lits des marigots, les sols argileux, dépressions de terrains ou termitières qui sont autant d’espaces capable de retenir un peu plus longtemps les eaux de pluies. 


Elle s’y présente alors sous forme d’arbuste trapu au feuillage fort parcimonieux et aux branches consistantes. Cette petite taille peut-être explique qu'on la recherche pour son bois particulièrement adapté à la confection d’ustensiles de cuisine.

Ses fleurs, des étoiles blanches, sont remarquablement odorantes. Elles rappellent celles de carissa edulis, espèce à laquelle le feretia est très fréquemment associée.

C’est une espèce bien connue en médecine traditionnelle, mais très peu utilisée, sinon pour ses vertus magiques plus souvent mises en exergue.

Ses racines sont utilisées par les psychiatres traditionnels et ses tiges par les bergers, pour qui la plante a le don de multiplier le cheptel.

Plante antivenimeuse, en association ou seule, elle est aussi utilisée comme fortifiant. Elle sert aussi contre les maux de ventre coriaces.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le feretia est une plante antilépreuse reconnue pour ses propriétés antibiotiques.

La seconde variété pousse sur les sols sablonneux et a l’aspect d’une herbe vivace et tentaculaire, au vu de la finesse des tiges. Elle n’est récoltée qu’en pleine saison des pluies au moment où la première est difficilement accessible ou trop imbibée d’eau.


Djibril Bâ

dimanche 25 décembre 2011

Traditions et partages pour demain



Article tiré du site de la Fondation Denis Guichard 


Rencontre des Médecines à Dakar

10-12 DÉCEMBRE 2011
lundi 19 décembre 2011




Yvette Parès (1926-2009), chercheur et docteur en médecine, a été initiée, au Sénégal, par un grand maître peul à la médecine traditionnelle. Découvrant son immense richesse et considérant que toutes les médecines du monde possédaient, elles aussi, des trésors de savoirs, Yvette Parès pensait qu’un jour viendrait où une rencontre entre toutes les médecines serait non seulement souhaitable, mais nécessaire. Elle n’a pu malheureusement organiser cette rencontre de son vivant et voici que deux amies proches, Anne de Constantin et le Dr Béatrice Milbert, ont repris le flambeau et viennent d’organiser cette Rencontre à Dakar, une première ! Anne nous raconte.
« Depuis quelques mois, nous voulions organiser cette rencontre pour poursuivre l’œuvre d’Yvette Parès, fondatrice de l’Hôpital de médecine traditionnelle de Keur Massar, près de Dakar. Nous connaissions la grandeur de la médecine pratiquée à Keur Massar et savions qu’aujourd’hui cette rencontre était devenue possible, certains médecins et scientifiques étant à la recherche d’alternatives. Yvette Parès a été une pionnière, je dirais même un prophète, qui avait prédit toutes les difficultés actuelles de la médecine occidentale : médicaments chimiques peu compatibles avec un corps vivant et producteurs de pollution environnementale, augmentation en flèche des maladies dues à cette pollution.
Les chercheurs botanistes occidentaux parcourent le monde pour découvrir de nouvelles plantes, qu’ils classent, répertorient et dont ils extraient ensuite les principes actifs. Or, ces principes ne sont pas les seuls à être actifs, tous les composants de la plante le sont. Ainsi on néglige la totalité de la plante qui est un ensemble vivant et cohérent, on extrait une molécule et on fait fausse route. Des médecins et chercheurs comme le Pr Luc Montagnier sont à la recherche de nouvelles façons de soigner et de guérir des maladies de plus en plus envahissantes et, par exemple, résistantes aux antibiotiques. Le Pr Montagnier a bien voulu être filmé pour exprimer au public de la Rencontre de Dakar son sentiment que toutes les médecines du monde sont riches et importantes pour l’avenir et qu’elles ont des trésors à partager.

La journée de conférences du 10 décembre a été introduite par Diego Gradis, fondateur de Traditions pour demain et consultant auprès de l’UNESCO. Chaque intervenant a ensuite présenté ses travaux et recherches devant le public. Tous ont ainsi fait connaissance et pu apprécier ce que chacun avait à dire. C’était merveille d’entendre tant de savoir-faire et de diversité d’approches (voir le programme des conférences sur le site Rencontre des Médecines) ! La journée s’est conclue en rendant un hommage à Yvette Parès, en présence de tous ceux de l’Hôpital de Keur Masser. Nous avons passé le film de la remise du prix de la Fondation Denis Guichard à Yvette Parès, il y a dix ans exactement. Cette journée a été simple et enrichissante, une rencontre dans le respect mutuel et l’écoute de tous.
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De droite à gauche : Anne de Constantin, le Frère Elie de l’abbaye de Keur Moussa, Talap Sarr, botaniste, et Djibril Bâ de l’Hôpital de Keur Massar
Le lendemain, tous les intervenants venus de France se sont retrouvés à Keur Massar. Après avoir visité le jardin botanique et les différents lieux de traitement des plantes, ils ont échangé de façon plus précise : il était passionnant alors d’entendre des partages très riches et précis à propos de problèmes de santé entre spécialistes venus de médecines différentes.

Et ce fut une découverte pour certains que de se trouver devant un savoir aussi subtil que celui de la médecine traditionnelle sénégalaise : des mélanges de plantes complexes dans des proportions savantes qui soignent d’une façon globale ; des virus attaqués sous des aspects multiples et pas avec un seul principe actif. « Dans les thérapies traditionnelles, expliquait Yvette Parès, les agents pathogènes subissent l’attaque d’une armée redoutable, formée de la multitude des principes bénéfiques apportés par les médications complexes. » Les tradipraticiens continuent à faire des recherches en ce sens.

Ces journées m’ont permis de réaliser la richesse de la tradition, de son apprentissage pour qu’elle garde cette richesse, comme autrefois les artisans au Moyen Age ou certaines formes de compagnonnage aujourd’hui. L’apprentissage se fait tout au long des années. Chaque étape ajoute à la compréhension. La tradition est vivante et non figée dans le passé. Elle est prête à réagir devant les fléaux contemporains et à proposer les contrepoisons nécessaires.

Ces quelques jours ont ouvert une brèche dans le mur qui séparait nos savoirs de ceux des traditions : ceux venus de France ne connaissaient rien du savoir traditionnel mais, au-delà des savoirs de chacun, un vrai partage a pu se faire.

Ce partage s’est poursuivi au cours de la visite de l’abbaye de Keur Moussa, à une heure de route de Keur Massar, où vivent une trentaine de moines. Nous étions invités à déjeuner par Frère Elie qui cultive un jardin de plantes médicinales et reçoit des malades qu’il soigne avec ces plantes. Il connaissait Yvette Parès et échangeait souvent avec elle. Le Père Supérieur est venu à notre rencontre au milieu des pamplemoussiers : ce fut un moment d’exception dans la magnificence d’un jardin bien proche du paradis. »
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Djibril Bâ serre la main du Père Supérieur de l’abbaye de Keur Moussa



« Notre souhait le plus profond est que ce témoignage porté sur la médecine traditionnelle africaine suscite de nouvelles conceptions et réalisations pour la santé du monde en mobilisant les savoirs, les intelligences et les cœurs dans un vaste mouvement planétaire. Ne serait-ce pas la meilleure des mondialisations ? » Yvette Parès


Dans quelques mois, un livre et un DVD vous présenteront de façon plus détaillée cette Rencontre de Dakar.

Anne de Constantin pour la Fondation  Denis Guichard

vendredi 23 décembre 2011

Noël: un état d'esprit...





Si Noël n'est pas une date, ou une saison, comme l'affirmait le Président américain J.C. Coolidge, mais bien un état d'esprit, alors nous pouvons dire que les rapports que nous avons toujours entretenus avec tous nos partenaires respectueux de notre réalité africaine participe à cet état d'esprit. Etat d'esprit de partage, d'écoute, d'accompagnement et de recherche de collaboration vraie.



Chers amis lointains, chères lectrices et chers lecteurs de ce blog, merci pour vos messages d'amitié et de paix! Merci pour votre engagement et cet état d'esprit qui nous aide tant!


Nous vous souhaitons, à vous, et aux êtres chers qui vous entoureront en ce temps de Noël une très belle fête. Que cet esprit de Noël continue de nous inonder de sa paix pour longtemps encore!


Djibril Bâ

mardi 20 décembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le bananier




Le bananier



Le bananier, de son nom scientifique Musa Sinensis, est une espèce fruitière introduite depuis le sud-est asiatique et qui doit sa célébrité à son fruit, la banane.


Il se présente sous la forme d’un arbuste au tronc spongieux- les botanistes disent à son propos qu’il est plutôt une herbe géante - qui peut atteindre une grande hauteur.

Très friand d’eau, il se multiplie par rejets et produit une seule fois au cours de son existence un régime de bananes et alors soit il meurt, soit il continue de croître stérile.

La banane fait l’objet d’une très grande exploitation industrielle et commerciale sous les tropiques. Comme tous les fruits de grande consommation, il existe plusieurs variétés de banane mais on en distingue principalement deux :

·       - la banane douce très sucrée qui est utilisée en dessert
        - la banane-plantain plutôt considérée comme légume.

La banane n’est pas loin d’être le fruit le plus consommé au monde en raison de sa grande valeur nutritive. En tout cas, c’est le fruit favori des sportifs et celui qui est particulièrement recommandé aux enfants, aux sportifs et aux personnes âgées ou en convalescence. Elle est très riche en vitamines et minéraux, en effet.

Il est donc superfétatoire de dire que le bananier est une plante médicinale. Naturellement, son fruit est la partie la plus employée. Traditionnellement,  le bananier est aussi associé aux rites de fécondité et pour traiter l’impuissance.

On dit de la banane qu’elle préviendrait beaucoup de maladies telles que le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’obésité ou les ulcères d’estomac.

Elle est antidiarrhéique, antirhumatismale, antianémique, digestive, anti nauséeuse, antistress et de grand apport dans les cures antitabac.

La banane aurait également la vertu d’accroitre l’intelligence !

La peau de banane sert à des applications cosmétiques. Elle recèlerait aussi de agents antifongiques et antibiotiques.

La sève, tout autant que la feuille, à la fois astringente et diurétique, est préconisée contre l’épilepsie, les hémorragies, les hémorroïdes, ... la sève s’applique aussi sur les plaies, les brûlures, les dermatoses, les plaies bucco-dentaires et en cas de lèpre.

Au delà de l’aspect médicinal, les feuilles sont utilisées pour réaliser des toitures et pour emballer divers objets et aliments.

Les fleurs du bananier sont employées dans les cas de bronchite, dysenterie et ulcères. Les fleurs cuites sont administrées aux diabétiques. La fumée des feuilles serait-elle hallucinogène ?









Enfin, les racines sont réputées comme excellent digestif.




Djibril Bâ


mardi 13 décembre 2011

Trois journées de Rencontres


A l’instigation de la Fondation Denis Guichard, les premières Journées de Rencontre des médecines de Dakar se sont déroulées du 10 au 12 Décembre 2011.
L’évènement  - placé sous le parrainage du Professeur Luc Montagnier et du Ministre  de la Santé du Sénégal - a vu la participation de médecins, pharmaciens, botanistes et tradipraticiens venus d’Europe et d’Afrique.
C’est ainsi que la journée du 10 décembre, à Dakar, a été marquée par une série de communications autour de  plusieurs thèmes : agriculture biologique, culture de plantes médicinales, efficacité et richesse de la médecine traditionnelle, questionnement sur l'origine de certaines maladies comme l'autisme, importance de tenir compte des traditions et de leurs richesses pour aborder l'avenir, ... 



A l'occasion de cette Journée, nous avons eu la joie d'entendre plusieurs communications spontanées (de James Forest et d'Abdulaye Sarr) ainsi que plusieurs interventions des différentes Ong (Enda, Prometra Sénégal, Unies Vers Elles) ainsi que de l'UNESCO Sénégal. Joie aussi de revoir certains visages venus exprès pour participer à cette rencontre. Emotion, enfin, d'entendre combien Madame Parès fut citée durant cette journée.




La deuxième journée, à Keur Massar, fut un moment de partage et d’échanges entre praticiens venus d'Europe et collaborateurs de Keur Massar, journée ponctuée par les visites du laboratoire, du jardin botanique et de la pharmacie de l’hôpital.




La troisième journée a été mise à profit pour aller rencontrer le frère -et non moins tradipraticien- Elie de l’Abbaye de Keur Moussa dans son jardin de plantes médicinales et là aussi, échanges et éclairages enrichissants.
Des contacts ont été noués, des discussions entamées et des promesses de collaboration sur des points précis ont été enregistrées de part et d’autre. 
Un grand merci à Anne de Constantin et la Fondation Denis Guichard, à Gilles Eric Seralini, M et Mme Joel Spiroux, à l'equipe  du Professeur Montagnier, à Diego Gradis de l'UNESCO, à Bartomeo Adrover d'Apotecaris Solidaris d'avoir passé ces trois journées avec nous. Un grand merci à Chantal Perrin et à sa fille pour leur "accompagnement télévisuel". A tous et à toutes, nous souhaitons un bon retour vers l'Europe!


Djibril Bâ

La chronique du mardi au jardin botanique: le Securidaca longipedunculata

LE SECURIDACA 
LONGIPEDUNCULATA

C’est une espèce forestière buissonnante. Ses fleurs sont d’un très beau mauve et ses fruits rappellent étrangement la forme d’un spermatozoïde. Est-ce la raison pour laquelle la plante est perçue comme un contraceptif masculin ?







C’est une plante très menacée en raison du fait que, pour ses multiples applications à la fois médicales et magiques, ce sont ses racines qui sont le plus souvent employées.

La poudre sèche de la racine de la plante dégage une odeur très caractéristique qui déclenche  des crises d’éternuements. Cette odeur confère au securidaca sa vertu de plante aussi bien antivenimeuse que répulsive si bien qu’on a coutume de faire porter aux hommes et bêtes des morceaux de racines ou bien d’épandre la poudre aux alentours des habitations pour se prémunir des morsures de serpents.




Cette vertu corrobore dans le même temps sa dénomination d’arbre à serpents.

On l’emploie aussi pour conserver les semences ou les traiter, peu avant l’hivernage.

En médecine traditionnelle, par voie externe, le securidaca est utilisée contre les migraines, l’insomnie, les rhumatismes et les prurits.

Par voie interne, il est un bon vermifuge, bon antidouleur, excellent purgatif, diurétique et vomitif.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le securidaca est également considéré comme une plante antilépreuse.

Mais il importe toutefois de mentionner que le securidaca est à certains égards un poison végétal si bien que le maximum d’attention doit être requis quant à sa manipulation.

Djibril Bâ

mardi 6 décembre 2011

Le site de Rencontre des Médecines

Nous avons la joie de vous informer de l'existence du site de Rencontre des Médecines, cette Ong, fondée par le Professeur Yvette Parès, en 1998, reconnue comme telle en 2001 et qui est à l'origine de la fondation de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar.


La Fondation Denis Guichard a soutenu activement ce projet de l'existence d'un site indépendant relié à Rencontre des Médecines. C'est désormais chose faite. Nos vifs remerciements vont particulièrement à Anne de Constantin pour son soutien sans faille et à Marie-Hélène (et à son équipe de 4E Com'Ecrite) pour la mise en place technique d'un tel site. 


Djibril Bâ

Rencontre des Médecines de Dakar du 10 au 12 décembre 2011


Ce texte est extrait du site Rencontre des Médecines

Cette rencontre est organisée par la Fondation Denis Guichard. A l'occasion de cette rencontre, un hommage sera rendu au travail du Professeur Yvette Parès.

Rencontre des médecines
de Dakar du 10 au 12 décembre 2011

Sous le parrainage du Professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, cette Rencontre des Médecines de Dakar instaure un dialogue fructueux entre des médecins-chercheurs à la pointe de la science occidentale et des tradipraticiens africains héritiers d’une connaissance multimillénaire des soins par les plantes.
Le monde occidental de la santé se trouve dans une situation paradoxale : des avancées immenses, incroyables même, de la technologie, opérant des miracles dans les hôpitaux. Pourtant, on constate une recrudescence importante des maladies dégénératives chroniques (autisme, alzheimer, sclérose en plaques, cancers) dont les origines pourraient être infectieuses. D’autres maladies ont paru muselées mais des inconvénients existent toujours : certaines ne sont pas encore vraiment vaincues et les soigner développe une pollution nocive pour les malades. Les médicaments sont aujourd’hui presque tous d’origine chimique. Or, la chimie est agressive pour un corps vivant qui a du mal à l’intégrer. C’est pourquoi il existe tant de maladies iatrogènes dans nos hôpitaux.

Ce problème ne se rencontre pas dans la médecine traditionnelle où l’on soigne à partir de la nature : plantes, racines et écorces... Les mélanges subtils et contrôlés assurent une très grande efficacité et, il convient de le souligner, sans effets secondaires toxiques.

Il y a là une immense connaissance très peu mise en valeur. Le Professeur Yvette Parès, initiée pendant plusieurs années auprès d’un grand Maître, a découvert avec surprise ce savoir et l’Hôpital qu’elle a fondé soigne encore, après sa mort, un grand nombre de maladies, des plus bénignes au plus malignes : lèpre, paludisme, tuberculoses, hépatite C, cancers, sida…
Le potentiel des médecines traditionnelles dans le monde est immense. Accepter les autres savoirs pour ensuite, dans le respect mutuel, mieux partager, devient une urgence pour la santé de demain.

Madame Parès a donné sa vie pour cela et elle aurait tant voulu ces Rencontres entre toutes les médecines… Elle en savait l’immense importance pour notre avenir.

Programme de la Rencontre de Dakar du 10 décembre 2011


 Programme de la Rencontre des médecines de Dakar en décembre 2011

SOUS LE PARRAINAGE DU PR LUC MONTAGNIER et du ministère de la Santé et de la Prévention
La journée du 10 décembre est publique, les journées suivantes sont réservées aux thérapeutes intervenants.

Programme du 10 décembre

Hôtel Novotel de Dakar, à partir de 9 h 30
Mots de bienvenue :
Anne de Constantin, présidente de la Fondation Denis Guichard et vice-présidente de l’ONG Rencontre des médecines
Geneviève Baumann, présidente de l’ONG Rencontre des médecines


Bartolome Adrover, Représentant   d’Apotecaris Solidaris
                           Présentation d'Apotecaris Solidaris

Diego Gradis, président de l’ONG Traditions pour demain, consultant auprès de l’UNESCO
                            Les traditions, une richesse pour demain

Allocution de M. Alioune Aw, chef du Bureau des Médecines traditionnelles du Sénégal (sous réserve)
Haïdar El Ali, écologiste
                            Les richesses écologiques du Sénégal

Père Elie, phytothérapeute traditionnel à l’abbaye de Keur Moussa
                            Un jardin de plantes médicinales

Talap Sarr, botaniste et tradipraticien
                            Comment cultiver des plantes médicinales

Djibril Bâ, responsable de l’Hôpital de médecine traditionnelle de Keur Massar
  La richesse et l’efficacité de la médecine traditionnelle pratiquée à Keur Massar
Déjeuner

Geoffroy Waroquaux, laboratoire de médicaments de plantes, et Gilles-Eric Seralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen
                           L’efficacité de médicaments composés d’alliances de plantes

Dr Joël Spiroux de Vendomois, médecin et chercheur, homéopathie, médecine chinoise
                           Pour une nouvelle médecine globale avec les médecines du monde

Pr Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, chercheur (sous réserve) , et son équipe de médecins et chercheurs : Dr Gérard Guillaume, Dr Béatrice Milbert, Dr Corinne Skorupka
                           Recherche de thérapies nouvelles

Conclusion : Quelles richesses à partager ?

18 h 30 : Hommage au Pr Yvette Parès

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Hibiscus sabdariffa




L’HIBISCUS SABDARIFFA

C’est une espèce introduite au Sénégal depuis si longtemps qu’on en est réduit à spéculer sur ses origines. Egypte ou Sud-Est asiatique ?

Toujours est-il que le bissap s’est si merveilleusement adapté ou plutôt a été si bien adopté par les populations qu’il est une plante désormais cultivée tout au long de l’année. Mais aussi un condiment très prisé des ménages…

On distingue cependant deux variétés : une variété aux calices rouges et une autre aux calices jaunes. Avec toutefois une gamme très large de cultivars….

Les calices font l’objet d’un commerce intense à cause de la boisson dont elles sont à l’origine, le jus de bissap, très désaltérant et revigorant.  Un jus très prisé au moment de la rupture du jeûne pendant le Ramadan…

Une boisson que la tradition présente comme fortifiante, digestive, sédative et laxative. Galactogène, aussi ! 

Si bien qu’on l’emploie contre la toux, le rhume, l’anémie et la rougeole…

Le bissap est aussi larvicide et vermifuge. On emploie ses feuilles pour combattre le larbish, en particulier.

En vérité, comme toute plante alimentaire, le bissap, par ailleurs réputé très riche en vitamine C et antioxydants naturels, recèle beaucoup de propriétés thérapeutiques.

Sa grande célébrité est la cause d'un grand intérêt de la phytothérapie moderne.  Sa popularité, ainsi donc, se mesure par le nombre de propriétés ainsi mises en évidence :   hydratantes, adoucissantes, régénérantes, émollientes.

Il est fait cas ouvertement, de plus en plus, des vertus antibiotique, hypotensive et de protecteur cardiovasculaire du bissap...

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le bissap entre dans la composition de plusieurs remèdes.  

Djibril Bâ

mardi 29 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Entada africana

L'Entada africana

C’est une espèce forestière qui peut atteindre une taille respectable au Sahel. La taille du tronc de certains spécimens en faisait naguère l’un des plus grands arbres du Sahel. 

Naguère, oui, parce que les sècheresses dramatiques des décennies 70 et 80 ont eu raison de cet arbre qui ne subsiste plus, hélas, qu’à travers de frêles arbustes, éparpillés au gré du vent.  

L’Entada jouit d’une bonne réputation médicinale. On peut tout aussi bien dire qu’il ne sert d’ailleurs qu’à ça ! En effet, la coutume interdit d’utiliser son bois pour faire du feu.

Il est indiqué dans le cas de  maladies spécifiques.

Il s’emploie dans les rites de protection des hommes, des bêtes et des champs contre les fléaux. 

L’Entada est utilisé dans le cas des coliques en raison de ses propriétés émétiques.

Il est efficace aussi comme antidiarrhéique, astringent, antivenimeux et antitussif.

En voie externe, il est cicatrisant, antiseptique.





A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, nous considérons cette plante comme une plante de la lèpre, mais nous l’employons aussi contre les rhumatismes. 

Djibril Bâ


samedi 26 novembre 2011

Un jardin d'enfants et une nouvelle classe à Keur Massar

Devant l'accroissement de la demande d'inscriptions des jeunes enfants (niveau jardin d'enfants et classe de CI), nous avons réfléchi à la possibilité de transformer un bâtiment qui n'était plus utilisé en deux classes immédiatement proches de l'école déjà existante.










Un petit jardin d'enfants s'est donc ouvert juste après la Tabaski (sous la houlette de Astou, originaire de Keur Massar) et la classe de CP a pu se dédoubler en CI et CP. Un ancien élève, qui termine ses études d'allemand à l'Université a souhaité la rendre en charge.








Lors de sa visite de début novembre, Geneviève a pu, en compagnie de Cheikh, aller rendre visite à la nouvelle inspectrice scolaire de Keur Massar et une collaboration au niveau de la formation des maîtres et au niveau de l'aide matérielle semble se dessiner. Plusieurs maîtres ont déjà pu bénéficier de journées de formation permanente.






L'école compte actuellement plus de 140 enfants depuis la rentrée scolaire, soit une quarantaine de plus que l'année dernière. Le fait que plusieurs cités se construisent aux abords de l'Hôpital  va sans doute renforcer le rôle de l'Ecole Yvette Parès et du nouveau Jardin d'enfants dans le quartier.Nous nous réjouissons de cette évolution. 




Un grand merci à L'Arbre à Partage-Keur Massar, à tous les amis qui y participent et qui ont donné de leur temps et de leur énergie lors du Marché de Noël de l'Ecole Steiner à Genève!


L'Arbre à Partage y était l'invité d'honneur ce qui a permis de récolter des fonds pour financer les travaux et les aménagements des nouveaux locaux pour cette rentrée des plus petits. Merci aussi aux élèves de Genève qui ont réalisé de jolies pochettes avec les graines de baobab de Keur Massar!


Djibril Bâ

mardi 22 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Lannea acida


LE LANNEA ACIDA

C’est une espèce forestière fruitière. Dans la savane sahélienne, elle est facilement identifiable par son tronc aux multiples gerçures et si noir qu’il donne l’impression d’être carbonisé.

Ses fruits d’une belle couleur mauve à maturité ont la taille d’une lentille et ont un goût sucré à acidulé.

Dans la brousse, le Lannea fait figure d’une plante élue des esprits si bien qu’il y est courant de le voir servir d’autel.






Cette conception particulière de la plante fonde, peut-être bien, sa nature de plante diagnostic mais qui peut également être utilisée dans le cas des maladies spécifiques ou étranges (dont la cause est inconnue ou procédant d’empoisonnement).

On nous a rapporté son usage à l’occasion des séances de succion du venin chez des personnes mordues par un serpent, mais aussi pour purifier la viande de bêtes mordue par un serpent ou mortes de maladies inaccoutumées. 







En tout état de cause, le Lannea acida est une plante médicinale de très bonne renommée. Elle est classée dans les espèces dites rouges i.e. dont les feuilles sont non comestibles et les fruits comestibles par l’homme. Le macéré de son écorce produit, également, un très beau rouge qui en fait une plante courue par les teinturiers traditionnels.




Chez les femmes, le Lannea est fortement associé aux traitements des troubles menstruels et de la stérilité. Il sert de fortifiant et d’antidouleur pour rendre l’accouchement plus aisé.

Le Lannea est aussi anti diarrhéique et antitussif. On l’emploie aussi contre les céphalées et les affections buccodentaires.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Lannea sert beaucoup plus à soulager les problèmes de nerfs dérivés des maladies chroniques.

Djibril Bâ