lundi 31 décembre 2012

Quand la forêt pousse...


"Quand un arbre tombe, on l'entend... 
         Quand la forêt pousse, pas un bruit."
                                                                                                      Proverbe africain

Chères lectrices, chers lecteurs de ce blog,

Cette année 2012 a  - à l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar - vu "la forêt" pousser en silence, à son rythme, épousant les aléas des saisons, les méandres des incertitudes, les opportunités de faire entendre sa voix par une présence active et judicieuse.


L'Ecole Yvette Parès avoisine - à la rentrée 2012-2013 -  les 160 élèves et, grâce au soutien de plusieurs donateurs réguliers, permet d'accueillir des enfants de familles en grande difficulté. L'école a été entièrement repeinte à l'intérieur et à l'extérieur. Le petit Jardin d'enfants Beausoleil compte de plus en plus de petits venant des cités avoisinantes. Les résultats aux examens ont été excellents et la collaboration avec les instances de l'éducation nationale s'intensifie: don de matériel, formation des maîtres, échanges sur les curriculum,...

Le laboratoire poursuit sa recherche sur l'élaboration de nouveaux traitements et de nouveaux produits: extraits de plantes, tisanes, savons,... avec le souci toujours présent d'une plus grande qualité des matières premières et des conditions de fabrication.

La pharmacie, les pharmacies devrait-on dire, permettent de répondre à la demande en traitements à Keur Massar, à Dakar, en province et à l'étranger. De grands travaux routiers  ainsi que les grandes pluies de l'hivernage 2012 ont pu handicaper l'accès à l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar, mais bientôt cela ne sera plus qu'un mauvais souvenir. 



Les tradipraticiens ont eu aussi à souffrir de cet accès difficile du lieu. Plusieurs tradipraticiens extérieurs sont venus en visite et ont pu travailler avec ceux de Keur Massar et avec le laboratoire. 

Le Jardin botanique continue à s'enrichir avec de nouvelles plantes, de nouvelles herbes, de nouveaux arbres. Deux de ses puits ont cependant subi de gros dommages et se sont effondrés durant l'hivernage en raison de la remontée des eaux et nous devrons faire un appel aux amis, associations ou ong pour envisager la construction de deux nouveaux puits.

L'Hôpital a accueilli de très nombreux stagiaires venant de France et du Québec. Cette année, les stagiaires sont resté(e)s sur de longues périodes et ont pu approfondir certains aspects de la médecine traditionnelle.

L'Hôpital a su aussi être présent au niveau de la communication:
- de nouveaux prospectus et de nouvelles cartes de visite
- un rythme hebdomadaire pour la description d'une plante du jardin sur ce blog
- la tenue d'un stand de traitements de Keur Massar à la FIARA de Dakar et la présence
  d'un tradipraticien sur le stand
- la participation de l'Hôpital à l'émission "Terre à Terre" de France Culture 
- la réception de plusieurs journalistes qui se sont intéressés à l'Hôpital et à son histoire 

Nous devons aussi signaler le nombre croissant de visiteurs touristes ou spécialisés en médecine ou en soins infirmiers. Il est toujours extrêmement intéressant d'échanger avec des regards extérieurs que ce soit sur les plantes ou sur les traitements.



Le film de Chantal Perrin sur l'histoire et sur les activités de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar est en cours de montage. Nous ne manquerons pas de donner l'information dès qu'il sera disponible.


Que l'année 2013, qui va s'ouvrir demain, voit la forêt continuer de pousser à son rythme, au rythme du vivant! 
A toutes et à tous, merci pour votre aide et vos soutiens, pour votre intérêt concernant ce lieu si particulier et si unique!
Pour vous toutes et tous, que cette année 2013 soit douce, pleine de vie, de santé et de joie!


Djibril Bâ au nom de toute l'équipe de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar

mardi 25 décembre 2012

La chronique du mardi au Jardin botanique: le cocotier



Le cocotier

De son nom scientifique, Cocos nucifera, le cocotier est une espèce à la fois fruitière et ornementale introduite depuis les rivages du Pacifique où un véritable culte lui est voué, indépendamment de l’image de vacances qui lui est intimement liée…

Il appartient à la famille des palmiers et l’on considère qu’il en est le membre le plus avantageux.

Son fruit, la très célèbre noix de coco, est constitué par une enveloppe laquée de fibres robustes entourant une noix coriace contenant une amande (coprah) et une eau (lait de coco).
Selon un proverbe indonésien, le cocotier aurait autant d’applications qu’il y a de jours dans une année !

Le cocotier, à travers ses différentes parties, est un matériau particulièrement polyvalent. 

On mentionne l’usage de ses feuilles, de ses fibres et de ses fruits dans les domaines de la charpenterie, de la menuiserie, de la peinture, de la tapisserie, de la  vannerie, de l'alimentation et des boissons.

Le lait de coco riche en vitamines B et en oligo-éléments est un liquide stérile considéré comme une boisson fortifiante, laxative, antiémétique, anti diarrhéique… il est un ingrédient essentiel dans la cuisine asiatique et antillaise et un excipient courant en médecine naturelle.

Il fut utilisé comme solution intraveineuse et produit désinfectant en milieu hospitalier mais aussi dans la recherche et la culture des germes en laboratoire. 


Son huile, purgative, est utilisée en cosmétologie et en dermatologie.

L’amande de la noix est un vermifuge puissant.

Par ailleurs, l’enveloppe de la noix verte est signalée antihémorragique, cicatrisante et anti diarrhéique.

On parle moins de sa sève sucrée très riche en vitamine C qui peut donner du sucre, sirop et vin de palme. 

Les racines sont employées dans les cas de troubles urinaires ou digestifs.  

Pour l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le lait de coco est fortifiant et galactogène.

Djibril Bâ





mardi 18 décembre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Newbouldia laevis


Le Newbouldia Laevis

C’est une espèce typiquement forestière particulièrement envahissante du fait de sa bonne vitesse de propagation par rejets.

Très voisine de Stereospermum kunthianum, elle s’observe dans les zones assez humides et se présente sous la forme d’un arbre au tronc mince mais malgré cette apparence frêle, son bois est réputé très dur et particulièrement résistant si bien qu’il est un matériau des plus privilégiés, en campagne, pour confectionner les manches des outils agraires. 

Elle se caractérise aussi par une belle floraison mauve juste avant le début de l’hivernage.

Le Newbouldia est une plante célèbre en médecine traditionnelle créditée également de vertus magiques.

On emploie ses écorces, ses feuilles et ses racines.

Sa prolifération est sans doute la cause de son emploi dans les traitements de la fécondité et/ou des maladies mentales.

Réputé aussi antidouleur, il est utilisé comme astringent.




Le Newbouldia est consacré plante pédiatrique et explique son large usage comme antipaludéen, antitussif, vermifuge et fortifiant.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, ce sont les propriétés antibiotiques du Newbouldia qui sont mises en avant !


Djibril Bâ



mardi 11 décembre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le gingembre


LE GINGEMBRE

Son nom scientifique est Zingiber officinale. 

C’est une plante très répandue dans les zones tropicales. Elle a une prédilection pour les sols argileux. Son apparence fait penser à un petit bambou; ses feuilles froissées dégagent une odeur âcre et citronnée. Ses fleurs évoquent  l’épi de ma!is et présentent différentes teintes en fonction des variétés.

Si l’on s’intéresse autant au gingembre, c’est bien en raison de son tubercule (rhizome) au goût piquant et poivré et à sa forme curieuse.



Le gingembre est une plante difficile à classer : herbe condimentaire, épice ou remède naturel ? Sa renommée en tant qu’épice, condiment et/ou ingrédient vital a traversé les époques. 

En tant que plante médicinale, le  gingembre, est  passé comme un préventif de la peste, comme aphrodisiaque et comme anti hystérique.

Au Sénégal cependant, nous noterons qu’il est très courant d’utiliser son jus comme boisson rafraichissante et tonifiante…

Il regorge de propriétés : pectorale, anti-inflammatoire, déconstipante, anti nauséeuse, digestive, antispasmodique et anti diarrhéique.

On l’emploie également contre les leucorrhées et la stérilité. Il soulage le mal des transports et réchauffe le corps.

La phytothérapie moderne le reconnaît comme un préventif de cancer et antidiabétique. mais aussi comme très riche en antioxydants.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur massar, le gingembre est plante carminative, fortifiante et anti-inflammatoire.

Moussa Diallo




mardi 4 décembre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Patchouli




Le PATCHOULI


De son nom scientifique "Pogostemon Cablin", le patchouli est une herbe arborescente, buissonnante, velue et vivace.

Elle serait originaire d’Asie où elle est cultivée mais en tant qu’espèce rustique, elle s’adapte parfaitement à l’écosystème sahélien. Bien arrosée, elle peut atteindre un bon mètre de hauteur. Elle présente d’ailleurs une très forte ressemblance avec l’Ocimum Gratissimum.

Le froissement de ses feuilles donne une odeur ineffable qui fonde son usage traditionnel comme répulsif notamment contre les insectes. L’encre de Chine lui doit aussi son odeur caractéristique. Une odeur qui se bonifie avec l’âge, dit-on et qui s’évapore lentement!

Même s’il est possible d’utiliser ses feuilles directement en cuisine ou contre les piqures d’insectes, on utilise son huile de façon plus courante.

Une huile considérée comme l’une des plus actives dans son genre comme régénérateur des cellules de la peau, réducteur de la cellulite et de désodorisant. 

C’est dire que la réputation du patchouli est plutôt établie en tant que plante aromatique, matière première de choix pour les fabriques de parfum et de cosmétiques qui en proposent des vaporisateurs, parfums, lotions, crèmes, bougies et savons…dont le mouvement hippie avait fait un emblème...

Il aurait le don de détendre l’atmosphère et de ce qui est cause des contrechocs nerveux. Une anorexie peut être la conséquence d'un usage exagéré. 

Mais le patchouli est aussi connu comme plante médicinale. Son huile est créditée de plusieurs vertus et employée contre l’anxiété et la dépression, les excès de poids, la constipation, les dermatoses, la rétention d’eau, la gastro-entérite…
On l’emploie aussi contre les nausées, les maux de tête, les morsures de serpents.

La phytothérapie moderne le présente comme antioxydant, anti-inflammatoire, hypotenseur, relaxant physique et mental, anti infectieux et  antiallergique.  

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le patchouli est reconnu comme digestif, anti hémorroïdaire et antibactérien.  Il y est aussi un répulsif naturel.

Djibril Bâ

mardi 27 novembre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Palmier dattier


Le Palmier dattier

De son nom scientifique le Phoenix dactylifera, le dattier est sans contexte l’une des espèces fruitières les plus anciennement cultivées de l’histoire humaine. L’une de celles qui comptent le plus de variétés également dans le monde végétal !

C’est une plante symbolique pour les religions monothéistes et une plante culte au service des idéaux de paix, de fertilité, de prospérité et de connaissance. 

Son image reste étroitement associée à l’écosystème désertique quoiqu'une plante bien arrosée pousse très vite.

Donc, en tant que plante structurante des civilisations du désert, il n’est pas étonnant que ses usages y soient fort nombreux ! Son tronc a servi aux fondations des maisons, ses fibres pour fabriquer des cordages, ses feuilles couvraient les toits des habitations, mais aussi à confectionner des couvre-chefs. Les noyaux étaient destinés à l’alimentation du bétail.

Le dattier est répandu aujourd'hui sur les cinq continents où il fait l’objet d’une exploitation commerciale florissante.

Non seulement pour la consommation de son fruit, qui est laxatif doux et bon pectoral, mais la datte est sacrée pour les musulmans, en particulier, pour la rupture du jeûne et d’une très grande valeur nutritive !

Pour ainsi dire, le dattier est bien une plante médicinale, aussi bien sur le plan préventif que curatif. On en utilise le fruit, le pollen, la sève et les racines.

La datte riche en fibres, en glucides, fer, phosphore, magnésium, potassium, vitamines, cuivre, soufre, calcium, suffit pour assurer l’essentiel des apports nutritifs dont l’organisme a besoin au quotidien.

Elle prévient aussi l’anémie, favorise la lactation, améliore la vue et le fonctionnement de l’appareil urinaire, régule la tension artérielle, combat l’anxiété et la digestion difficile et maladies assimilées. En effet, la datte est un concentré d’antioxydants !

Elle est mise à contribution pour lutter contre la baisse de tonus ainsi que dans les cas d’infertilité du couple.

Elle est également conseillée dans le traitement des cheveux et des plaies.

La datte est donc particulièrement recommandée pour les sportifs, pour les organismes affaiblis ou mis à rude épreuve.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, les dattes sont un de nos produits de base les plus appréciés.

Djibril Bâ


mardi 20 novembre 2012

La chronique du mardi du jardin botanique: le Cordyla pinnata


LE CORDYLA PINNATA

C’est une espèce forestière fruitière qui se présente sous la forme d’un grand arbre présent dans les zones humides.

Crédité d’une croissance excessivement lente, il ne s’observerait à l’état sauvage que dans cinq pays du monde : Cameroun, Togo, Mali, Guinée Bissau et Sénégal.





Il fait l’objet d’une surexploitation à cause de son bois qui est le matériau de prédilection pour la confection des djembés (un instrument de percussion).  C’est pourquoi on n’observe à présent les grands sujets que dans les champs et les périmètres forestiers protégés.

Son fruit, une baie jaunâtre à maturité et au goût acidulé,  reste prisé en campagne où sous le mode du cousinage à plaisanterie, on le surnomme la « viande du saloum-saloum».

Le Cordyla pinnata est une espèce médicinale de très grande considération. Une fidélité, sans doute, à la vieille maxime : aux grands arbres, les grands remèdes !


On peut bien le considérer comme une panacée végétale au regard du grand nombre des vertus qui lui sont prêtées et de ses nombreux emplois.

De l’anorexie à l’hépatite, en passant par le paludisme et les rhumatismes, on lui reconnait des vertus antibiotiques, vermifuges, fortifiantes et  calmantes.
Sans oublier son emploi dans les traitements de la stérilité et des maladies spécifiques.

Le Cordyla Pinnata est une plante présente dans la plupart des recettes de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar.

Djibril Bâ