mardi 27 août 2013

La chronique du mardi au jardin botanique: le Strophantus sarmentosus





C’est une espèce typiquement forestière. Elle se présente sous la forme d’une liane très exubérante et buissonnante. Elle se retrouve le plus souvent sur les sols argileux, à la base des termitières.

La plante secrète une sève translucide gluante et ses fleurs sont blanches, au reflet jaune, parsemées de points rouges. Ses fruits sont deux gousses à l’apparence de cornes soudées à la base et qui, à maturité, s’entrouvrent pour laisser s’envoler les graines surmontées, pour ce faire, d’un amas de poils fins…


Cette belle esthétique lui vaut d’être modifiée génétiquement pour être introduite dans les jardins.

L’espèce modifiée est plus dressée et se caractérise par des feuilles plus larges, une floraison mauve et blanche, et secrète du latex particulièrement caustique. A se demander si l’on n'est pas en présence d’une autre espèce !

Le Strophantus est essentiellement une plante médicinale. Mais elle passe pour une drogue très puissante (émétique et purgative) auréolée de considérations mystiques.

A ce titre, elle faisait l’objet d’un usage spécifiques par des guérisseurs très spécialisés notamment en psychiatrie au nord du Sénégal, le traitement de la stérilité, les infections uro-génitales et la prise en charge des circoncis, mais aussi antidote à la morsure des serpents.

Au sud où la plante est plus gorgée d’eau, elle devient une plante médicinale de moindre dangerosité. Elle y est alors utilisée à grande échelle comme antidouleur, astringent, antiseptique et cicatrisant.

On l’emploie dans les maladies abdominales (ballonnement, vers intestinaux, coliques…etc.), les affections des yeux et maladies broncho-pulmonaires.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Strophantus est considéré comme une plante toxique. Elle ne figure point, donc, dans nos préparations.

Djibril Bâ


mardi 20 août 2013

La chronique du mardi au jardin botanique: le Ziziphus mucronata


LE Ziziphus micronata


C’est une espèce typiquement forestière, fruitière et épineuse. Elle se présente sous la forme d’un arbuste buissonnant.


Ses fruits sont des globes à tous points  de vue pareils aux jujubes comestibles, sinon légèrement et parfois plus volumineux, mais ils ne sont, eux, guère consommés pour le plaisir.

C’est la raison qu’en langage vernaculaire, comme d’autres fruits, ils sont attribués à l’hyène.

C’est dire que l’espèce passe essentiellement pour plante médicinale… qui jouit d’une très grande notoriété surtout à cause de son emploi unanime et son efficacité singulière contre l’énurésie, l’incontinence urinaire et autres problèmes urinaires tels que l’hématurie, l’oligurie, l’anurie ou la dysurie.

On lui reconnaît par ailleurs les mêmes propriétés thérapeutiques que les autres jujubiers i.e. anti infectieuse, antispasmodique, antidiabétique, anticancéreuse, hypotensive, antitussive, antivenimeuse et fortifiante.

Mais encore, elle est préconisée dans le traitement de l’amnésie et autres troubles mentaux, le diabète et l’hypertension, le paludisme et les hémorragies.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Ziziphus est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ

mardi 13 août 2013

La chronique du mardi a Jardin botanique: le Jatropha gossypifolia




Le Jatropha gossypifolia

C’est une espèce introduite depuis l’Amérique. Elle s’est si bien adaptée à l’Afrique qu’elle en est devenue une véritable peste dans les zones humides, y colonisant l’espace à une très grande vitesse.

Sous les dehors d’un bel arbuste buissonnant au feuillage multicolore et poilu, et malgré ses belles fleurs discrètes, la plante cache mal cependant sa très grande toxicité à la fois aux hommes et aux bêtes.

Plante à latex dont les fruits sont de petits globes caverneux, elle est une plante médicinale très reconnue.

Les parties utilisées sont le latex, les feuilles, les racines et l’huile extraite des graines.

On rapporte, en effet, ses effets antihémorragique, emménagogue, antidiarrhéique, purgatif, émétique, cicatrisant, stimulant nerveux, fébrifuge, dépuratif et antiseptique.

Un cataplasme des feuilles est indiqué comme fortifiant.

Quoiqu’il soit une plante antilépreuse (l’huile et les racines ), le Jatropha gossypifolia ne fait l’objet d’aucune application thérapeutique à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar.

Djibril Bâ

mardi 6 août 2013

La chronique du mardi au jardin botanique: le Terminalia avicennioides


LE TERMINALIA AVICENNIOIDES




C’est une espèce typiquement forestière.

Elle se présente sous la forme d’un arbre moyen souvent très branchu.

Elle se caractérise par un tronc aux écorces très noires profondément striées et des feuilles à deux tons, vert foncé grisâtre, lisses et brillantes à l’endroit et, à l’envers, vert grisâtre au reflet argenté et duveteuses.

C’est une espèce pratiquement disparue de la savane sahélienne en raison de sa surexploitation. La coutume de l’ajouter au thé pour en corser la couleur et la saveur en est une raison.

Une autre raison est le surpâturage. L’espèce se couvrant de feuilles en fin de saison sèche, les bergers en coupent les branches pour le fourrage de leurs animaux.

On peut la considérer comme une identité remarquable de la pharmacopée eu égard à sa notoriété et aux vertus qui lui sont prêtées.

Elle est très indiquée en pédiatrie notamment dans les troubles de sommeil, diarrhée, toux, dermatoses et coliques.

La plante est hémostatique, vermifuge, antihémorroïdaire, antiseptique, reconstituante et cicatrisante.

En outre, on l’emploie dans le traitement des affections bucco-dentaires et les affections neurologiques et ophtalmiques.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le terminalia est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ