mardi 31 janvier 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Annona squamosa


ANNONA SQUAMOSA



C’est une espèce fruitière introduite au Sénégal depuis l’Amérique.
Elle se présente sous la forme d’un arbuste  au feuillage permanent dont toutes les parties dégagent un arôme particulier.








Ses fruits à la pulpe blanche (qu'on appelle aussi au Sénégal "pomme canelle") très délicate sont très sucrés  (d'où son autre nom: le "sugar apple tree") ne semblent pas être beaucoup appréciés si bien que la plante ne se compte pas en grand nombre. On les reconnaît à leur forme étrange, forme arrondie recouverte comme qui dirait d’écailles…

On ne la retrouve que dans l’arrière-cour des maisons et sa rareté l’y figure comme une espèce précieuse. Et pourtant c’est une plante qui résiste très bien au climat sec sahélien!

On lui connaît quelques applications thérapeutiques. Ses feuilles et ses fruits sont les parties les plus utilisées. Ses fruits sont riches en vitamines B et C et en calcium aussi!

Le bain du décocté de ses feuilles est réputé très bon calmant et efficace contre les dermatoses..

 
L’infusé des feuilles est une solution vermifuge, antispasmodique et antidiarrhéique.
Les graines donnent une potion insecticide, répulsive contre les poux et punaises, en particulier.

 



Le diabète et le cancer sont les autres maladies évoquées par la phytothérapie moderne quant à son usage.



Quant à la racine, elle est purgative.

Djibril Bâ

vendredi 27 janvier 2012

Echanges et partages à Keur Massar

 De plus en plus souvent, l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar reçoit des demandes de stages de personnes qui souhaitent soit se former à la médecine traditionnelle africaine en complétant ainsi leurs études de médecine moderne ou de pharmacie, soit y passer quelques semaines pour se familiariser avec cette approche traditionnelle.











C'est ainsi que Ursula et Eveline viennent de passer leur première semaine parmi nous. Elles habitent au gîte et participent à tous les travaux: cueillette, séchage, préparation des remèdes, avec ceux qui travaillent dans les différents lieux et, bien sûr, les tradipraticiens.





Nous aimons avoir des visites de long séjour pour échanger. Nous apprenons aussi beaucoup par les questions posées, par les différents points de vue. Nous redécouvrons aussi, grâce à cela, nos propres richesses par le regard de ceux qui nous font la joie de séjourner parmi nous.


 Djibril Bâ

mardi 24 janvier 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Acacia senegalensis


LE GOMMIER


De son nom latin, Acacia Senegalensis,  le gommier est une essence forestière.

La plante qui produit la fameuse gomme arabique est un arbuste épineux jadis très répandu dans le Sahel.

La sècheresse des années 70 (particulièrement éprouvante pour la flore et la faune) l’y a sérieusement malmenée au point que l’on ne doit plus son existence qu’à sa régénération assistée dans le cadre de plantations privées conçues pour l’exploitation commerciale de sa gomme et des projets de revalorisation de la séquestration du carbone.

Ainsi devenu très rare, son utilité médicinale s'est évanouie dans les esprits… pour ne laisser subsister que les propriétés rattachées à la gomme aux multiples usages, cette gomme qui fait l’objet de commerce depuis plus de 4000 ans serait antidiarrhéique et émolliente.

Toutefois, l’espèce en elle-même comprend plusieurs variétés sans que cela ne prête à grande conséquence sur le plan thérapeutique traditionnel, tout au moins.


Branchettes et racines du gommier sont employées contre les douleurs dentaires et les dermatoses.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, on utilise la gomme. Elle entre dans le traitement des dermatoses et naturellement contre les lésions lépreuses.


Djibril Bâ

vendredi 20 janvier 2012

Un des objectifs, en ce début d'année 2012, est d'améliorer l'état extérieur et l'état des classes de l'Ecole primaire Yvette Parès. Les travaux ont commencé la semaine dernière.


En effet, les effectifs ont augmenté ce qui nous a obligé à dédoubler une classe afin que les élèves puissent travailler et apprendre dans de bonnes conditions. 


Très vite, après le crépi et les peintures, après la rénovation du bâtiment, nous aimerions améliorer, acheter ou faire construire par un menuisier, des tables et des bancs pour toutes les classes. 


Nous avons aussi décidé de percer une porte vers l'arrière pour la lumière d'une part, et pour faciliter l'accès direct aux toilettes construites l'année dernière, d'autre part.


Peu à peu, l'Ecole se met aux normes qui sont attendues par les parents, les enfants et l'administration ce dont nous nous réjouissons.








Djibril Bâ

mardi 17 janvier 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Phyllanthus reticulatus


Le Phyllanthus reticulatus

C’est une espèce typiquement forestière. Elle se retrouve auprès des zones profondes ou relativement humides et  sur les sols argileux.

Elle présente une forme de liane plutôt arborescente au feuillage persistant.  Elle produit de petites baies qui deviennent noires à maturité, non toxiques, sans saveur, ni odeur.



C’est une plante qui jouit d’une grande renommée notamment chez les Sérères qui 


la considèrent comme plante sacrée. Ainsi porter un morceau de tige de phyllanthus préserve des accidents.

En outre, on lui reconnaît des vertus de stimulant cérébral, de fébrifuge  et d’antianémique.


Enfin, à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, elle entre dans le traitement des dermatoses, du paludisme et des maux de tête.



Djibril Bâ




vendredi 13 janvier 2012

La collaboration entre les tradipraticiens

Il y a toujours eu, en dehors des tradipraticiens "à demeure" à l'Hôpital traditionnel de Keur Massar - ceux qui ont leur case et qui sont présents tous les jours ou presque - des tradipraticiens qui viennent de temps en temps, ou qui sont restés durant plusieurs années et qui reviennent de temps à autre. 


Tierno est l'un de ceux-là. Il vient parfois pour mettre au point un nouveau traitement avec le laboratoire ou échanger avec les tradipraticiens sur une maladie plus spécifique (comme l'épilepsie par exemple).


Durant ce séjour de décembre 2011, je fais la connaissance d'un autre tradipraticien: Doulo Mbaye. Et privilège infini, il m'est donné de le voir à l'oeuvre dans son milieu: le Djolof, à six heures de route de Dakar, à Dhara, mais aussi dans son village, à 28 kilomètres au-delà de Dhara.











C'est que Doulo Mbaye est éleveur ET tradipraticien. Je sens bien que chez lui les deux activités sont profondément liées. Sa concentration lorsqu'il prépare ses traitements est la même que celle qui le caractérise lorsqu'il assiste au départ du troupeau. Rien n'est laissé au hasard. Il est entièrement dans ce qu'il fait, ce qu'il sait, ce qu'il entend, ce qu'il dit.

Plusieurs patients viennent le consulter à Dhara. Il y vit trois jours par semaine, mais il va aussi à Dakar, en Gambie, ou dans le restant du Sénégal. C'est, bien sûr, lui-même qui fait ses préparations. Il trouve les plantes dans la brousse, effectue la totalité du processus (séchage, mélange) et a des patients qui reviennent régulièrement le consulter. 





Pendant deux ans, il a travaillé à l'Hôpital de Keur Massar avec Madame Parès et Yoro Bâ, mais l'éloignement de sa famille l'a contraint à retourner au Djolof. A l'heure où j'écris ces lignes, il n'est toujours pas rentré au Djolof. Après être resté une journée à l'Hôpital et après avoir reçu des patients à Dakar, il a été appelé dans le Fouta...






Geneviève Baumann

mardi 10 janvier 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Ximenia americana




LE XIMENIA AMERICANA

C’est une espèce forestière qui subsiste sous forme d’arbuste dans les zones relativement humides. Elle est inconnue dans le Nord du Sénégal.

Plante épineuse, elle produit des fruits un peu plus gros que les jujubes dont la pulpe comestible a un goût acidulé. Les noyaux servent à la fabrication du savon et ses écorces sont utilisées pour tanner le cuir…

Le ximenia jouit d’une excellente réputation en médecine traditionnelle notamment au centre du Sénégal auprès de nos cousins sérères qui lui confèrent beaucoup de vertus médico-magiques. 

Il serait ainsi pour eux une plante sacrée auprès de laquelle toutes les autres plantes confient la garde de leur racine pendant l’hivernage.

Mais encore une plante préposée au traitement de maladies psychosomatiques, très spécifiques à certains milieux culturels, et des maladies infantiles.

Ainsi on l’utilise contre la toux, les oedèmes, les tuméfactions, les enflures, les maux de tête, les douleurs dentaires…

On lui reconnaît aussi des propriétés antibiotique, fébrifuge et antidiarrhéique.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, c’est un excellent antianémique et une plante de la lèpre.  


Djibril Bâ

mardi 3 janvier 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Trema guineensis



LE TREMA GUINEENSIS

C’est une espèce forestière qui se présente sous la forme d’un arbuste dans les zones humides et que l'on a tendance à retrouver de plus en plus dans les jardins en raison de son bel aspect.

C’est une plante au feuillage persistant qui semble fleurir en permanence pour donner des fruits, comestibles, de petits grains qui acquièrent une couleur noire à maturité.

L’infusion des feuilles dégage une très bonne odeur et  donne un bon goût ce qui fait que cette plante est souvent utilisée en dehors de toute considération médicale.

Elle occupe, en tout état de cause, une bonne place dans la médecine familiale en vertu de ses propriétés antianémique, antipaludéenne et fortifiante. Elle est également laxative et antitussive.

Elle est indiquée aussi contre l’hypertension et les cardiopathies.

Et fait rare qui mérite d'être signalé, elle est utilisée chez le nourrisson.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, elle est considérée pour ses propriétés antibiotique et antivenimeuse et entre dans la composition de plusieurs remèdes.


Djibril Bâ