mardi 25 septembre 2012

La chronique du mardi au Jardin botanique: l'Adenanthera pavonina



L’ADENANTHERA PAVONINA

C’est un arbre introduit au Sénégal comme plante ornementale. Cependant, les sujets que nous avons pu identifier sont tous pratiquement des arbustes ; ce qui, en soi, témoigne de sa présence récente. 




C’est dire que ses propriétés thérapeutiques, fort nombreuses, sont quasiment inconnues au Sénégal. Et pourtant le moins que l’on puisse dire est que la plante fait l’objet d’un véritable culte de la part de la phytothérapie moderne.
Surnommé le santal rouge, l’Adenanthera se remarque par la beauté de ses graines que l’on utilise pour faire des bracelets ou des colliers et dont la germination, par ailleurs, est fort aisée. 

Originaire d’Asie, la plante jouit d’une bonne réputation en médecine traditionnelle. On souligne toutefois que c’est d'abord une plante antilépreuse.

Ici, elle serait émétique, astringente, stimulante et antiasthmatique. Là, elle est antiseptique et antirhumatismale mais également indiquée contre la diarrhée, la goutte et le diabète ou encore les hémorroïdes. Mais elle est partout considérée comme plante antilépreuse.
Ses feuilles sont utilisées pour laver les cheveux.

La phytothérapie moderne a mis en évidence chez l’Adenanthera des effets hypotenseur, antioxydant, neuroprotecteur, antifongique et antiinflammatoire. En sus d’un effet tonique sur les reins et le foie.

Quoique présent dans notre jardin, l’adenanthera ne fait l’objet d’aucun usage médicinal à l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar.


Djibril Bâ 

samedi 22 septembre 2012

L'heure de vérité pour les OGM?



Notre ami, le Professeur Gilles-Eric Seralini www.criigen.org fait la une de l'actualité en ce moment. 

C’est qu’au terme d'une très longue étude scientifique - deux ans dans la plus grande confidentialité - il est parvenu à démontrer la nocivité d’un maïs transgénique sur les rats.


C’est tout le bien fondé de ses réserves quant aux OGM qui l'avait incité déjà en 1997 à demander un moratoire sur la  des OGM en attendant que des recherches plus approfondies soient menées, réserves qui aujourd'hui se révèlent pertinentes.

Mais c’est aussi le couronnement de la ténacité d’un scientifique rigoureux qui a su contre vents et marées se laisser guider par ses convictions humanistes.

Le Bureau de l'ONG "Rencontre des Médecines" et l'ensemble du personnel de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar sont reconnaissants pour cette ténacité et le remercie, lui et son équipe, pour cette grande contribution à la santé tout en lui adressant leurs encouragements pour la suite de leurs travaux.



Pour l'ONG et pour l'Hôpital,
Djibril Bâ

jeudi 20 septembre 2012

Et si nous nous tournions vers les plantes sauvages ?


Et si nous nous tournions vers les plantes sauvages ?

Naturopathe spécialisée en nutrition, j'ai consacré beaucoup de temps aux vertus des plantes sauvages en France où j'organise des ateliers de cuisine qui intègrent ces plantes. Aussi ai-je dédié mon deuxième séjour à Keur Massar en période d'hivernage à la recherche de plantes sauvages comestibles.

Nos ancêtres ont vécu de chasse et de cueillette: racines, feuilles, fruits... Donc, avant de cultiver des plantes, ils ont eu la connaissance des plantes. Or, le citadin s'est éloigné de la Nature et dédaigne les plantes sauvages, surtout par méconnaissance, dans les préparations culinaires.

Ces plantes, pourtant, comportent un certain nombre d'intérêts pour nous les humains:


a)   un intérêt nutritionnel : les plantes sauvages contiennent plus de nutriments vivants que les plantes cultivées que ce soit en minéraux, vitamines, protéïnes et en fibres.
b)    un intérêt préventif : les plantes disposant de vertus médicinales, l'utilisation des plantes prévient un certain nombre de maladies


c)    un intérêt économique : étant dans une période de réduction de moyens financiers, la cueillette des plantes sauvages allège nos dépenses pour l'alimentation.



Si nous nous basons sur le fait que produire 1 kg de viande demande 80 kg de végétaux et que nous sommes en période de sécheresse planétaire, cette production est en voie de devenir excessivement chère. Tôt ou tard, il va falloir retourner vers les plantes qui sont, elles, riches en protéines. Les troupeaux se portent très bien en ne broutant que de l'herbe!

...

Quelques recommandations
   
-      Utiliser des plantes fraîchement cueillies pour profiter d'un maximum de nutriments
-      Consommer les plantes jeunes crues en salades
-      Préférer une cuisson douce et courte; ajouter les plantes en fin de cuisson aux sauces africaines



Dans un futur séjour, je prévois de mettre en place des ateliers de cuisine. Il est, évidemment, nécessaire de connaître les plantes dans leur environnement.

Amaranthus viridis    (Amarante)



Cette plante est le précurseur de l'épinard cultivé. Elle se trouve sous tous les climats dans des terrains vagues, en bordure de champs et de chemins. Considérée comme « mauvaise herbe », nous passons à côté de ses valeurs nutritives et préventives. Elle apporte minéraux et vitamines à l'organisme et soigne les troubles intestinaux, l'anémie et la constipation. Au moment de l'accouchement, elle stimule les contractions.







Boerhavia diffusa



Cette herbe pousse abondamment dans les friches autour des villages et cités. Les pousses jeunes rentrent dans les préparations de sauces pour couscous. Elle s'utilise aussi dans les préparations de sauces. Les décoctions des racines favorisent la montée du lait.





Portulaca oeracea     (pourpier)

Cette plante se trouve comme la précédente sur des terrain vagues. Le pourpier a des petites fleurs jaunes au sommet et les feuilles ont un goût acidulé. Elle peut entrer comme l'oseille cultivée dans la préparation des sauces. Le pourpier est très riche en oméga 3. Pour l'anecdote, il est, avec l'huile d'olive, un des piliers du régime crétois. Les Crétois sont friands d'escargots qui, eux, dévorent le pourpier. La principale propriété de l'oméga 3 est de réduire les inflammations de tout ordre.






Corchorus olitorius  (Jute)

C'est une plante herbacée répandue en Afrique intertropicale dont les tiges sont ligneuses. D'autres espèces sont cultivées pour fabriquer des tissus de jute. Peut-être à la suite de cette culture, la plante s'est ainsi retrouvée sous forme subspontanée. L'herbe atteint jusqu'à 1,50 de hauteur avec des feuilles lancéolées. Seules, les feuilles entrent dans les préparations culinaires et soignent les troubles intestinaux.



Cleome viseosa   (Moutarde)



Cette plante vivace est très répandue au Sénégal. C'est une herbe annuelle de 10 à 60 cm de hauteur. Les jeunes plantes peuvent entrer comme les autres plantes citées ci-dessus dans la préparation des mets. Les graines de moutarde servent en Inde à préparer une excellente huile. La moutarde est riche en minéraux et vitamines. Les cataplasmes des feuilles soignent les migraines et infections oculaires.


Recettes européennes 
avec les plantes sauvages susnommées

Sandwiches avec plantes sauvages
      - couper un pain en deux, arroser avec un filet de huile de palme
      - garnir avec œuf dur ou thon ou sardine
      - ajouter quelques brins de pourpier et de basilique
 Voilà un déjeuner sain pour personne pressée...

Soupe d'herbes sauvages
-      faire revenir oignons et ail dans de l'huile végétale
-      ajouter une grosse poignée de plantes essorées sans les tiges (les tiges sont souvent ligneuses ou filandreuses).
-      Si les pousses ne sont pas jeunes, une pomme de terre coupée en dés enlève l'amertume des plantes.
 On peut ajouter à la fin un peu de lait caillé.



Août 2012
  Ursula Prämassing (Naturo-praticienne)

mardi 18 septembre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Cassia alata



LE CASSIA  ALATA

Le Cassia Alata, appelé dartrier, se présente sous la forme d’un arbuste qui, suffisamment arrosé, s’épanouit très bien avec une floraison quasi-permanente d’une très belle couleur jaune.

Le Cassia Alata est une espèce que l’on dit introduite au Sénégal quand bien même il se trouve des personnes pour la présenter comme la variété mâle du Cassia Occidentalis.



Le cas échéant, on présume que ce serait bien en tant que plante ornementale qu'il se serait très bien acclimaté…

On ne manquera pas de relever une certaine ressemblance entre les deux plantes qui, au delà de l’aspect morphologique, se prévalent des mêmes vertus thérapeutiques et du même nom en wolof.

En tout état de cause, le Cassia Alata est utilisé comme plante médicinale par voie interne et par voie externe.

Par voie interne, c’est un fébrifuge, donc antimalarique et antigrippal, antiasthmatique, anti-inflammatoire, sédatif, laxatif, mais aussi antidiarrhéique. Non sans signaler sa vertu hypotensive !

Mais le Cassia Alata fait surtout l’unanimité pour son efficacité contre les dermatoses, parasitoses cutanées et autres plaies, par voie externe. C’est dans cet esprit qu’il est utilisé à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar.

Le Cassia Alata est aussi une plante antifongique et un bon désinfectant. On n’oublie pas aussi qu’il permet d’éliminer les odeurs corporelles.

Djibril Ba

mardi 11 septembre 2012

Keur Massar, une pharmacie naturelle (traduction française)


Comme promis, voici la traduction de l'article d'il y a une semaine. Merci à Colette pour cette traduction!
Djibril Bâ

L’Afrique n’est pas un pays.

« Mis à part le nom géographique, l’Afrique n’existe pas. » disait Ryszard Kapucinski. Et de l’Europe, nous nous sommes habitués à simplifier sa réalité jusqu’à la rendre uniforme, pauvre, catastrophique et dépendante. Mais l’Afrique est un continent : 55 pays, mille millions de personnes, une multiplicité de mondes, d’ethnies, de voix, de cultures….Une Afrique hétérogène et riche, contée ici et là. Un blog de Lola Huete Machado. 


Keur Massar, une pharmacie naturelle.

        Djibril Bâ se meut dans ce chaos apparent de plantes, d’arbres et d’herbes médicinales, avec une grande habileté. « Regarde, c’est un baobab » dit-il « c’est un véritable arbre pharmaceutique. On s’approprie tout de lui: les feuilles, les semences, les fruits, l’écorce, les racines… et c'est pour cette raison que beaucoup de cultures africaines l’ont doté d’un caractère magique et disent que les esprits vivent en lui. Son développement est si lent que cet argument empêche les enfants de le détruire quand ils s’approchent de lui ». Nous sommes dans le jardin de l’Hôpital de Keur Massar, dont Djibril Bâ est le directeur. C’est un sanctuaire de la médecine traditionnelle africaine à seulement à 25 kilomètres de Dakar, un espace pour la sauvegarde et l’investigation de l’immense patrimoine naturel et thérapeutique de la flore africaine.

       Après avoir traversé l’éternel bouchon qui se forme quotidiennement à la sortie de Dakar, capitale du Sénégal, et après avoir subi les secousses  d'une route en construction, nous arrivons à l’Hôpital Traditionnel. Un mur blanc entoure l’espace qui se distingue beaucoup, dans son aspect, des cliniques occidentales. Il y a diverses constructions, toutes  sue un niveau, et nulle part on n’y rencontre de salles pour la maternité, pour la radiographie ou pour la chirurgie. Il y a un laboratoire, une petite pharmacie, une réception, une demi-dizaine de pièces pour s’occuper des patients dans l’intimité et, surtout, un immense jardin d’environ 5 hectares d’où proviennent les remèdes naturels pour une grande liste de maladies. Les plantes ici, plus de 250 espèces qui vivent ensemble dans cet espace, sont les grands acteurs du lieu.

       L’histoire de Keur Massar est liée de manière indissoluble à la forte personnalité de la scientifique française Yvette Parès. Docteur en médecine et en biologie, elle arrive au Sénégal en 1960 afin de donner des cours à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le sac à dos plein de bonnes intentions, avec l’idée « d’apporter aux Africains des choses merveilleuses ». Mais son contact avec l’Afrique change les données et elle devient souveraine dans l’art d’apprendre. Première personne à cultiver le bacille de la lèpre, Parès se convertit, en 1975, en directrice du Centre d’investigations biologiques de cette maladie. Cela l’amène à questionner les thérapies proposées par la médecine occidentale, thérapies qu’elle considère comme décevantes. C’est alors qu’elle fait la connaissance de quelqu’un qui changera sa vie et sa perception de la science médicale, le guérisseur traditionnel peul Dadi Diallo. 


(Photo de José Naranjo. : Entrée de l’hôpital traditionnel de Keur Massar)    

       Le maître Diallo initie Parès aux thérapies alternatives contre la lèpre, thérapies à base de plantes africaines. Un monde nouveau s’ouvre à la scientifique. Avec une immense générosité, Diallo accepta d’introduire Parès dans le monde des plantes médicinales. « Ce fut un miracle ! » assurait la doctoresse, des années après, lors d’une entrevue. « Il est extraordinaire que les thérapeutes africains aient eu confiance en une étrangère, surtout vu ce que je représentais, c'est-à-dire, le pays colonisateur. Il y eut toute une série de circonstances qui permirent à ce que les grands maîtres sénégalais m’acceptent ».

       Ce furent quinze années de formation, en se levant chaque matin tôt, allant aux champs pour apprendre à identifier les plantes, recueillant des échantillons, préparant les remèdes, sachant reconnaître les maladies d’un coup d’œil et découvrant aussi la dimension mystique des thérapies des guérisseurs africains. Ce ne fut ni facile, ni rapide, Il y eut à surmonter le manque de confiance de certains des guérisseurs. Mais Yvette arriva à s’introduire dans un savoir antique qui s’était transmis de génération en génération. Et en 1980, ensemble avec Dadi Dallio et d’autres experts africains comme Yoro Bâ, directeur du jardin botanique de l’Université de Dakar, la scientifique réputée inaugurait l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar.

(Photo de José Naranjo: Djibril Bâ dans le jardin de l’Hôpital)

Dans un premier temps, ce fut un centre pour les lépreux. Pour cette raison, il fut choisi en un lieu éloigné de la ville et isolé pour éviter les contagions possibles. De même, il se construisit à l’intérieur de l’Hôpital, une petite école pour les enfants des malades (maintenant les enfants des cités de Keur Massar utilisent cette école et elle porte le nom d’Yvette Parès). Mais, rapidement, le traitement d’autres maladies a débuté: tuberculose, dermatose, hépatite, diabète, asthme, sinusite, rhumatisme, malaria, diarrhée, problèmes intestinaux, etc. Et le jardin commença à croître avec des plantes apportées non seulement de tous les coins du Sénégal, mais tout aussi bien d’autres pays de l’Afrique, y compris de bien loin.

(Photo de José Naranjo : Laboratoire de l’Hôpital de Keur Massar)

Dans le laboratoire, les travailleurs de l’Hôpital (ils sont une vingtaine) s’affairent à la préparation de petits sachets avec des plantes médicinales ou des feuilles séchées pour les infusions, tandis qu’à l’extérieur, à l’ombre des arbres, trois guérisseurs attendent la prochaine visite. Ce sont Moussa Ndyane de Podor, Alioune Ngom de Thiès et Hamady Diow de Matam, thérapeutes traditionnels, qui travaillent pour l’Hôpital. En même temps, ils contribuent avec leur expérience, à faire de ce lieu le centre majeur de phytothérapie de tout le Sénégal. Mais la situation de la médecine traditionnelle n'a pas encore vraiment évoluée. « La majorité continue à penser que la médecine occidentale détient toutes les réponses et, seulement quand ils ne trouvent pas de réponse, les patients viennent à Keur Massar. C’est dommage », assure Geneviève Baumann, présidente de l’ONG "Rencontre des médecines" , un des supports principaux de l’Hôpital.

Yvette Parès détecta le même problème dans les années quatre-vingt. La scientifique française généra une grande polémique en assurant qu’elle avait mis au point des remèdes naturels contre le SIDA. « Si les patients arrivent à temps, ils peuvent guérir», assurait ainsi Parès. Mais elle rencontra un énorme scepticisme de la part de la médecine occidentale. « Ils sont sceptiques parce que nous avons cru à l’idée que les occidentaux sont les meilleurs. Ils sont sceptiques par ignorance et non pas nécessairement par mauvaise volonté. Les occidentaux ont accompli un véritable lavage de cerveau sur les  gens. Afin de comprendre la médecine traditionnelle, il faut surmonter certaines barrières mentales érigées par notre éducation », insistait la scientifique.

(Photo de José Naranjo : Hamady Diow, Alioune Ngom et Moussa Ndiaye, guérisseurs)

Ces barrières, qui existent aussi pour beaucoup d’Africains, ont relégué la médecine traditionnelle à un plan secondaire ou tertiaire. À cause de cela, l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar a l’ambiance de ces lieux qui ont vécu de meilleurs moments, peut-être des heures de gloire. Mais la bataille n’est pas perdue. Outre de pouvoir compter sur un certain appui du gouvernement sénégalais, chaque année, des volontaires venus des différents coins du monde arrivent jusque-là, afin d’investiguer le pouvoir des plantes africaines. Le centre a réservé pour eux un espace avec des habitations, s’ils désirent s’installer sur le site de l’hôpital lui-même et s’ils cherchent à connaître son fonctionnement. Et d’Europe arrivent des demandes de plantes médicinales. De plus en plus.

Ainsi le désirait Yvette Parès, auteur de trois livres de divulgation : "La médecine africaine, une efficacité surprenante" (2004), " SIDA, de l’échec à l’espérance : le regard d’une scientifique, doctoresse et thérapeute traditionnelle" (2007), et "Perles de sagesse de la médecine traditionnelle" (2009), qui est paru il y a trois ans. Les guérisseurs de l’Hôpital, investiguant, questionnant et apprenant sans cesse - entre les plantes de menthe, la citronnelle, l’aloès véra, le noni, le basilic et les arbres d’anacarde qui peuplent le jardin de Keur Massar - continuent d'explorer l’esprit d’Yvette Parès.

Article de José Naranjo- 04 septembre 2012, « El Paìs ».


La chronique du mardi au jardin botanique: le Jojoba


Le JOJOBA

De son nom scientifique, Simmodsia Chinensis, le jojoba se présente sous la forme d’un buisson vivace. Son feuillage persistant évoque celui de l’olivier.

C’est une espèce très résistante à l’aridité et créditée d’une longévité proverbiale, deux cents ans !  Sa croissance est extrêmement lente.

Plante médicinale très prisée dans le monde d’aujourd'hui, elle fait l’objet d’une exploitation à très grande échelle. Or vert ?

Pour l’essentiel, ses propriétés nous viennent des traditions américaines. Mais il faut noter que dans le  désert mexicain d'où elle est originaire, on remarque plutôt la polyvalence de son usage par les populations autochtones. Complément alimentaire, succédané du café ou plante médicinale, le jojoba l’y est tout à la fois…

En tant que plante médicinale, elle y a été utilisée pour se prémunir des radiations solaires et soigner les problèmes de peau, l’indigestion, le rhume, les maux de gorge, les rhumatismes, l’arthrite, les aphtes, les douleurs généralisées pour résumer…

Mais le jojoba doit sans aucun doute sa réputation à l’huile extraite de sa graine.

Premièrement, elle fait le bonheur de l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Sa composition chimique est réputée très voisine de celle du sébum naturel de la peau à laquelle s’ajoute des vertus anti infectieuses et antifongiques. Ce qui en fait une huile facilement absorbée par la peau et bien adaptée au traitement ou au maintien de l’équilibre de la peau et de la santé du cuir chevelu et des cheveux.

Deuxièmement, utilisée aussi pour fabriquer des pesticides naturels dans le cadre de la promotion de l’agriculture biologique, elle permet de par sa résistance de récupérer des terres impropres à la culture.

Enfin, l’huile du jojoba s’est avérée une source alternative de carburant. Un carburant végétal à la combustion propre !

A l’Hôpital Traditionnel de Keur massar, le jojoba est une plante réputée antilépreuse mais elle n’a pas encore atteint sa maturité.

 Djibril Bâ

mardi 4 septembre 2012

Keur Massar, une pharmacie naturelle (version espagnole)

Notre ami - Bartomeo Adrover d'Apotecaris Solidaris . nous transmet cet article de José Naranjo, paru ce jour dans le blog d'El Païs, Merci, Tomeo, pour l'attention portée, encore et toujours, à Keur Massar!  Vous avez, cher lecteur, chère lectrice, l'outil de traduction dans un onglet sur la droite... même si... il est loin d'être parfait! Loin de là....

Djibril Bâ


África no es un país

"Salvo por el nombre geográfico, África no existe", decía Ryszard Kapucinski. Y sí, desde Europa, acostumbramos a simplificar su realidad hasta hacerla una y pobre, catastrófica y dependiente. Pero África es un continente: 55 países, mil millones de personas, multiplicidad de mundos, etnias, voces, culturas... África heterogénea y rica contada desde allí y desde aquí. Un blog coral de la mano de Lola Huete Machado.

Keur Massar, una farmacia natural
Por:  04 de septiembre de 2012
Djibril Bâ se mueve en este aparente caos de plantas, árboles y hierbas con una destreza singular. “Mira, esto es un baobab”, comenta, “es un auténtico árbol-farmacia. De él se aprovecha todo, las hojas, las semillas, los frutos, la corteza, las raíces… y por esta razón muchas culturas africanas lo han dotado de un carácter mágico y dicen que en él viven los espíritus. Como su crecimiento es tan lento, así impiden que los niños se acerquen y lo maten”. Estamos en el jardín del hospital de Keur Massar, del que Djibril Bâ es su director, un santuario de la medicina tradicional africana a sólo 25 kilómetros de Dakar, un espacio para la sanación y la investigación del inmenso patrimonio natural y terapéutico de la flora africana.
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Entrada del hospital tradicional de Keur Massar / José Naranjo
Tras atravesar el eterno atasco que se forma a diario a la salida de Dakar, la capital de Senegal, y dar algunos tumbos en una carretera en construcción, llegamos al hospital tradicional. Un muro blanco rodea el espacio, que dista mucho en su aspecto de las clínicas occidentales. Hay varias construcciones, todas de planta baja, y por ningún lado se atisban quirófanos, paritorios o salas de rayos X.Hay un laboratorio, sí, una pequeña farmacia, una recepción, media decena de cuartos para atender a los pacientes en la intimidad y, sobre todo, un inmenso jardín de unas cinco hectáreas de extensión de donde salen los remedios naturales para una larga lista de enfermedades. Porque aquí las plantas, las más de 250 especies que conviven en este espacio, son las grandes protagonistas.

La historia del hospital de Keur Massar está ligada de manera indisoluble a la fuerte personalidad de la científica francesa Yvette Parès. Doctora en Medicina y Biología, llega a Senegal en 1960 para dar clases en la Universidad Cheikh Anta Diop de Dakar y con la mochila llena de buenas intenciones, con la idea de “aportar a los africanos cosas maravillosas”. Pero su contacto con África trasmuta los papeles y pasa de ser maestra a aprendiz. Primera persona en cultivar el bacilo de la lepra, Parès se convierte, en 1975, en directora del Centro de Investigaciones Biológicas sobre esta enfermedad, lo que le lleva a cuestionarse las terapias propuestas por la medicina occidental, que considera decepcionantes. Entonces conoce a alguien que cambiará su vida y su percepción de la ciencia médica, el curandero tradicional peul Dadi Diallo.
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El “maestro” Diallo introduce a Parès en terapias alternativas contra la lepra, basadas en plantas africanas. Y a la científica se le abre un mundo nuevo. Con una inmensa generosidad, Diallo acepta introducir a Parès en el mundo de las plantas medicinales. “¡Fue un milagro!”, aseguraba la doctora años después en una entrevista, “es extraordinario que los terapeutas africanos hayan tenido confianza en una extranjera, sobre todo porque yo representaba, hay que decirlo, al país colonizador. Hubo toda una serie de circunstancias que permitieron que los grandes maestros senegaleses me aceptaran”.
Fueron quince años de formación, levantándose cada mañana temprano y yendo al campo para aprender a identificar las plantas, recogiendo muestras, preparando los remedios, sabiendo reconocer las enfermedades a un golpe de vista y descubriendo también la dimensión mística de las terapias de los curanderos africanos. No fue fácil ni rápido, tuvo que superar la desconfianza de los curanderos, pero Yvette logró introducirse en un saber antiguo que había ido pasando de una generación a otra. Y en 1980, junto a Dadi Diallo y otros expertos africanos como Yoro Bâ, director del jardín botánico de la Universidad de Dakar, la reputada científica inauguraba el hospital tradicional de Keur Massar. 
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Djibril Bâ en el jardín del hospital / José Naranjo
En un primer momento fue un centro para enfermos de lepra. Por eso se escogió un lugar alejado de la ciudad y aislado para evitar posibles contagios. Incluso se construyó dentro del hospital un pequeño colegio para los hijos de los enfermos (en la actualidad lo utilizan los niños del pueblo de Keur Massar y lleva el nombre de Yvette Parès). Pero pronto se empezaron a tratar allí otras enfermedades: tuberculosis, dermatosis, hepatitis, diabetes, asma, sinusitis, reumatismo, malaria, diarreas, problemas intestinales, etc. Y el jardín empezó a crecer con plantas traídas no solo de todos los rincones de Senegal, sino también de otros países de África e incluso de más allá.
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Laboratorio del hospital de Keur Massar / José Naranjo
En el laboratorio, los trabajadores del hospital (son una veintena) se afanan en la preparación de bolsitas con hierbas u hojas molidas para infusiones mientras en el exterior, a la sombra de los árboles, tres curanderos aguardan la próxima visita. Son Moussa Ndiaye, de Podor, Alioune Ngom, de Thiés, y Hamady Diow, de Matam, terapeutas tradicionales que trabajan para el hospital y que, al mismo tiempo, contribuyen con su experiencia para hacer de este lugar el mayor centro de fitoterapia de todo Senegal. No hay mucho movimiento. “La mayoría siguen pensando que la medicina occidental tiene todas las respuestas y sólo acuden a Keur Massar cuando no encuentran respuestas allí. Es una pena”, asegura Geneviève Baumann, presidenta de la ONG Encuentro de Medicinas, uno de los principales apoyos del hospital.
El mismo problema ya lo detectó Yvette Parès en los años ochenta. La científica francesa generó una gran polémica asegurando que había encontrado remedios naturales contra el SIDA. “Si vienen a tiempo, los pacientes pueden sanar”, aseguraba entonces Parès, pero se encontró con un enorme escepticismo de la medicina occidental. “Son escépticos porque hemos crecido en la idea de que los occidentales somos los mejores, son escépticos por ignorancia, no necesariamente por mala voluntad. Los occidentales han llevado a cabo un auténtico lavado de cerebro a la gente y para entender la medicina tradicional hay que superar ciertas barreras mentales construidas por nuestra educación”, insistía la científica.
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Hamady Diow, Alioune Ngom y Moussa Ndiaye, curanderos / José Naranjo
Esas barreras, que también existen para muchos africanos, han relegado a la medicina tradicional a un segundo o tercer plano. Quizás por eso, el hospital tradicional de Keur Massar tiene el ambiente de esos lugares que han vivido mejores momentos, quizás tiempos de gloria. Pero la batalla no está perdida. Además de contar con un cierto apoyo del Gobierno senegalés, cada año, becarios voluntarios venidos de distintos rincones del mundo se acercan hasta aquí para investigar el poder de las plantas africanas. El centro ha reservado un espacio con habitaciones para ellos si desean instalarse en el propio hospital y conocer de cerca su funcionamiento. Y de Europa llegan pedidos de plantas medicinales. Cada vez más.
Así lo quiso Yvette Parès, autora de tres libros de divulgación, La medicina africana, una eficacia sorprendente (2004), El SIDA, del fracaso a la esperanza: la mirada de una científica, doctora y terapeuta tradicional (2007) y Perlas de sabiduría de la medicina tradicional africana (2009), quien falleció hace dos años. Entre las plantas de menta, la citronela, el aloe vera, el noni, el basilisco o los árboles de anacardo que pueblan el jardín de Keur Massar, los curanderos del hospital aún aciertan a ver el espíritu de Yvette Parès, siempre investigando, siempre aprendiendo, siempre preguntando. 

La chronique du mardi au jardin botanique: le Bombardier




Le Sablier ou Bombardier

De son nom scientifique - Hura crepitans - c’est un grand arbre tropical introduit en Afrique comme plante d’ombrage et ornementale. C’est pourquoi il reste confiné pour l’essentiel à Dakar ou les grandes villes, à la devanture ou au centre des concessions familiales ou dans les jardins.

Il présente une forte ressemblance avec le fromager, Ils présentent absolument les mêmes épines au tronc et la croissance très lente, aussi.

Sa fleur a la forme d’un cône parsemé de petites boules rouge-bordeaux.

On peut, aussi, confondre facilement son très beau fruit – aux multiples teintes variables - avec une aubergine amère.

Sauf qu’à maturité, le fruit explose littéralement pour libérer des graines sous forme d’écailles gracieuses dans un rayon assez important. Ce phénomène curieux lui vaut son surnom de bombardier.

La faible répartition géographique de la plante au Sénégal amenuise d’autant la connaissance de ses vertus médicinales. Ce qui veut dire que la plante est reconnue ailleurs comme une espèce médicinale de grande valeur, notamment  dans les Antilles.

On la compte, en particulier, parmi les poisons végétaux à cause de son latex très caustique. 

On lui reconnaît, néanmoins, des propriétés diurétique, purgative, anti-inflammatoire, antiseptique.

La plante ne fait l’objet d’aucune application thérapeutique à l’hôpital Traditionnel de Keur Massar.

Djibril Bâ