mardi 29 janvier 2013

Chronique du mardi du Jardin Botanique


L’AGAVE

C’est une plante originaire de l’Amérique Centrale, mais qui se retrouve dans tous les pays tropicaux du monde du fait de sa très bonne résistance à l’aridité. Elle compte cependant de nombreuses variétés qui se distinguent par la forme ou la couleur des feuilles.

De son nom scientifique, Agave sisalana, elle se présente sous la forme d’une grande herbe d’un très bel aspect , aux longues feuilles coriaces qui se terminent par une aiguille noire particulièrement acérée dont la moindre piqure fait gicler le sang.

En fin de vie, soit au bout de 8 à 9 ans environ de croissance lente, elle produit une hampe florale qui peut dépasser deux mètres de hauteur et qui donne une quantité innombrable de graines qui sont à l’observation des répliques miniaturisées de la plante.

Ne fleurissant qu’une fois, la plante-mère meurt et régénère à partir de ses nombreux rejets qu’elle a produits au cours de sa vie.

Au Sénégal, la plante est plutôt connue comme haie vive, éponge végétale et/ou rallonge de tresses.

Après avoir fourni aux Amérindiens nourriture, boisson, vêtements, cordes, sandales et paniers, le sisal passe aujourd'hui pour une plante essentiellement industrielle, exploitée notamment pour la production de la tequila et du sirop d’agave.

Mais on lui attribue aussi de nombreuses vertus médicinales.

Galactogène et fortifiant, il est particulièrement recommandé aux femmes allaitantes et aux enfants.

Il est réputé aussi anti-inflammatoire, abortif, diurétique, vermifuge, carminatif, laxatif et sudorifique.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, l’agave ne fait l’objet d'aucune application thérapeutique.

Djibril Bâ


mardi 22 janvier 2013

La Chronique du mardi au Jardin Botanique: le Combretum micranthum ou Kinkiliba


LE COMBRETUM MICRANTHUM (kinkiliba)

Le Combretum micranthum doit sa célébrité, sous son nom de kinkiliba, à l’utilisation généralisée de la tisane de ses feuilles comme petit déjeuner dans la plupart des contrées sahéliennes d’Afrique occidentale.

Cet attachement à la tisane doit bien quelque chose au goût sans doute, mais nous présumons qu’il doit tout aussi bien être lié aux nombreuses propriétés thérapeutiques qu’on lui prête !

Si bien que les feuilles de cette espèce typiquement forestière - un arbuste très résistant qui se retrouve en savane dans les bas-fonds ou autres zones argileuses où il se présente en peuplements plus ou moins importants - sont au centre d’un commerce intense…

On l’emploie contre le paludisme, l’ictère, les maladies diarrhéiques, l’anorexie, le rhume, la toux…

La tisane des feuilles, digestive, est une boisson particulièrement conseillée dans les cas d’hypertension, de diabète et d’hépatite.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le kinkiliba est l’une des plantes de base de nos différentes tisanes eu égard à ses vertus antibiotiques et anti ictériques.

Djibril Bâ



mardi 15 janvier 2013

La chronique du mardi au Jardin Botanique: le Combretum glutinosum


LE COMBRETUM GLUTINOSUM

C’est une  espèce typique forestière. Elle se retrouve pratiquement partout dans la zone nord du Sénégal sous forme de petits peuplements d’arbustes aux branches lianescentes qui peuvent atteindre avec l’âge une envergure considérable.

Ce qui attesterait de sa bonne résistance à la sècheresse. Vers  la fin de sa vie, trois à quatre ans avant sa mort, on observe une métamorphose de la plante : on dit que la plante devient mâle ; son feuillage change alors complètement d’aspect, les feuilles rapetissent et les limbes s’allongent. La plante est créditée alors d’une plus grande vigueur thérapeutique.

Son bois est réputé robuste. D’un très bel aspect et d’une couleur jaunâtre, il est très prisé en milieu rural pour la confection des toits des cases (troncs et branches), étagères et autres manches à outil (racines).

Elle constitue sans aucun doute une identité remarquable de la pharmacopée sénégalaise au vu de sa popularité en tant que plante médicinale auprès de toutes les couches de la population et les multiples indications dont elle fait l’objet chez les guérisseurs.

Ses racines, feuilles et écorces sont employées contre les plaies, l’asthénie, la toux, les maux de ventre, l’anémie, les vers intestinaux, la rage dentaire…et le paludisme…

D’ailleurs, les feuilles de Combretum glutinosum, le rat en wolof, sont d’usage courant et se vendent sur tous les marchés de Dakar, notamment.

C’est une plante pédiatrique et pour les nouvelles mamans. Elle est utilisée également comme pansement pour les yeux.

Nous précisons cependant qu’elle est beaucoup plus célèbre comme remède des maladies du foie.

Il n’empêche qu’elle est consacrée plante noire, donc à utiliser avec précaution.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, elle est une plante antilépreuse.



Djibril Bâ

mardi 8 janvier 2013

La chronique du mardi au Jardin Botanique: le Combretum aculeatum


LE COMBRETUM ACULEATUM


C’est une espèce typiquement forestière qui se présente sous la forme d’un arbuste buissonnant touffu aux branches lianescentes et épineuses.






C’est l’une des espèces qui fleurissent les premières pendant l’hivernage, sa floraison - alliant le blanc au rose -  précèdant la feuillaison.

C’est une espèce qui s’est beaucoup raréfiée avec la sècheresse cyclique des décennies 70 et 80…

Son bois contient une moelle blanche spongieuse et est formellement interdit par la croyance populaire pour faire du feu…

Le Combretum auculeatum passe, en effet, pour une plante aux vertus médico-magiques. 

Cette représentation peut s’expliquer par le fait qu’il pousse souvent sur les termitières qui sont dans l’imaginaire populaire des demeures de génies.

Par conséquent, on l’utilise dans les cas de maladies mentales, de stérilité féminine mais surtout et également dans les rites de protection de la communauté et donc dans la prévention des maladies épidémiques.

On l’emploie également dans les cas de mauvaise digestion, colique, diarrhée, toux et contre les vers intestinaux.

A L’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Combretum aculeatum est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ


mardi 1 janvier 2013

La Chronique du mardi au jardin botanique: le Trichilia emetica


LE TRICHILIA EMETICA

Appelé aussi Trichilia roka, c’est une espèce typiquement forestière que l’on ne retrouve que dans les zones assez humides.

Il se présente comme un petit arbre d’un très bel aspect aussi bien par ses feuilles luisantes et lisses, ses fruits rouges que par le duvet brun qui recouvre tout son corps.

L’huile extraite de ses graines sert à la fabrication artisanale du savon et son bois est destiné à la confection de manches à outils et la charpente des cases.

Le trichilia est une identité remarquable de la pharmacopée sénégalaise. Il jouit d’une excellente réputation auprès des thérapeutes et des populations.

A ce titre, la plante figure dans le classement réalisé par le GRPM sur les plantes les plus vendues par les herboristes sur les marchés sénégalais pour ses vertus notamment émétiques, purgatives et vermifuges.

Ces propriétés la placent en position centrale dans le traitement de la plupart des pandémies tropicales, en particulier les maladies de la sphère abdominale.

Il est tres efficace contre les crises d’hémorroïdes, contre la gale, contre les maux de ventre violents et les ulcères gastriques et contre les oedèmes des femmes enceintes.

Il est une base des traitements des dermatoses infectées et de l’impuissance sexuelle.

Le trichilia est également utilisé contre la toux, les accès palustres et pour réguler la tension.

 A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le trichilia est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ