mardi 28 mai 2013

La chronique du mardi au Jardin botanique: le Detarium microcarpum


LE DETARIUM MICROCARPUM

C’est une espèce typiquement forestière, fruitière, odorante et qui affriole les zones relativement humides.

Il présente les mêmes caractéristiques physiques que son homologue, le Detarium senegalense, avec lequel il ne diffère réellement que par les fruits.

Ses fruits sont comestibles, une fois secs. Ce sont de grosses noix aplaties et sphériques composées d’une coquille et d’un gros noyau enrobé d’une pulpe farineuse sucrée riche en vitamine C.

Ils font l’objet d’un commerce très intense et se singularisent par leur abondance car ils font partie des rares fruits du cru que l’on retrouve sur les marchés à longueur d’année.

Les noyaux, très durs, du fruit sont récupérés pour servir à confectionner des colliers, des jouets, des encensoirs et des encens insectifuges…

Son bois réputé très dur est apprécié par les charbonniers et les charpentiers des cases et sert aussi à la confection de manches d’outils.

On peut signaler également la difficulté de sa régénération assistée. De par notre expérience, les jeunes pousses sont systématiquement attaquées par les rongeurs, mais aussi survivent très aléatoirement à la saison sèche. C’est dire les efforts à déployer pour sa sauvegarde d’autant que les fruits sont cueillis de plus en plus tôt.

C’est une plante qui a une très bonne réputation auprès des tradipraticiens. Elle fait partie des espèces les plus commercialisées par les herboristes sur les marchés de Dakar.

On utilise les feuilles, les fruits, les racines, les écorces, les graines et la cendre de la plante.

Ses fruits sont couramment cités avec ceux du tamarinier comme préventifs de la méningite !

Le collier des noyaux est traditionnellement indiqué aux nourrissons de par son parfum et aussi son aptitude à fortifier le cou et prévenir la bourbouille. Et il passe encore pour contrepoison.

La plante entre dans le traitement d’une vaste panoplie de maladies : bilharziose, dermatose, diarrhée, toux, épilepsie et psychose, hémorroïdes, rhumatismes, infections uro-génitales et paludisme.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Detarium microcarpum est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ


mardi 21 mai 2013

La chronique du mardi au jardin botanique: le Detarium senegalense


LE DETARIUM SENEGALENSE

C’est une espèce typiquement forestière et fruitière. Comme son homologue, le Detarium micricarpum, on le rencontre dans les zones  assez humides.

Ses fruits saisonniers sont des globes un peu aplatis entourés d’une coque contenant un gros noyau recouvert  d’une pulpe farineuse verdâtre sucrée, riche en vitamine C.

Ils  font l’objet d’un commerce intense. Contrairement à ceux du Detarium microcarpum, ils ne se consomment que frais.

Il faut toutefois attirer l’attention sur le fait que le Detarium senegalense subsiste en deux variétés dont les fruits de l’une sont très toxiques.

On reconnaît cette dernière, en considérant la profusion de fruits qui jonchent le sol au pied. Il nous semble aussi que l’espèce est plus verdoyante, car absolument rien ne touche aux différentes parties de la plante.

Le Detarium se singularise par un bois très dur et résistant aux termites.

Le Detarium senegalense est cependant davantage connu comme espèce simplement fruitière. Ses vertus thérapeutiques sont en tout cas très discrètes. Ses propriétés sont pratiquement les mêmes que celles du Detarium microcarpum.

Il est reconnu, en plus, comme antispasmodique, antianémique, antiseptique, déconstipant et anti infectieux (angine, bronchite), mais aussi comme plante diagnostic.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Detarium senegalense est une plante antilépreuse.

Djbril Bâ


mardi 14 mai 2013

La chronique du mardi au Jardin botanique: l'Opilia celtidifolia


L'Opilia celtidifolia


L'Opilia est une espèce typiquement forestière fruitière. C'est une liane au tronc fin, profondément strié par l'âge et qui se desquame. Elle peut atteindre la cime de son tuteur, quelle que soit la taille de ce dernier.


L'Opilia a une prédilection pour les sols argileux et les arbres épineux. Sa floraison jaune verdâtre dégage sans doute l'une des plus belles odeurs du monde végétal, pour ce que l'on en sait. Une odeur tout juste ineffable, non piquante, qui attire beaucoup de prédateurs (insectes et oiseaux) si bien que la fructification en est décevante !




Ses fruits sont de petites baies ovoïdes de couleur orange à maturité et sont composés principalement d'une graine entourée d'une fine pulpe (latex?) très sucrée.

C'est une espèce très rare peut-être à cause de l'usage de ses racines principalement, peut-être à cause de ses vertus médicinales innombrables.

On utilise aussi ses parties aériennes (tiges, feuilles et fruits). Nous retiendrons toutefois que c'est une plante noire, autrement dit, son excès n'est pas sans danger !

Sa vertu la plus répandue est celle de fortifiant/défatiguant (anti anorexique et vermifuge). On l'emploie aussi contre les gastrites, les hépatites, les maladies pulmonaires, le paludisme, les dermatoses, les infections génitales, les calculs urinaires, la stérilité et les œdèmes.




Enfin, l'on ne manquera pas de souligner que l'Opilia est considéré comme antidote et que, comme toute liane fruitière, elle est très efficace contre les vertiges.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, l'Opilia est une plante anti lépreuse.

Djibril Bâ




mardi 7 mai 2013

La chronique du mardi au jardin botanique: les Ficus


Les Ficus

Liane, arbuste ou arbre, le ficus épouse toutes les formes et se caractérise par une très grande diversité.

Il est apprécié, ici et là, comme plante ornementale,  arbre d’ombrage ou pour ses fruits.

Plante parasite par excellence, style éventreur, ou étrangleur, le figuier se rencontre pratiquement sur tout type de terrain même si l’on remarque sa prédilection pour les zones humides  et autres bas fonds.

Il se remarque en général par sa nature verdoyante et permanente et parfois par les entrelacements de ses lianes retombant de ses branches pour s’enfoncer dans la terre qui épaississent davantage le tronc donnant  l’une des plus grandes circonférences dans le Sahel.

Les espèces forestières se multiplient au gré des déjections des oiseaux quoiqu’elles se prêtent facilement au bouturage.

Sa bonne résistance, sa grande faculté d’adaptation, sa fructification abondante, sa longévité exemplaire et sa forte diversité ont fondé sans nul doute les préjugés magico-religieux  à son encontre et qui se reflètent à travers ses noms autochtones.

Fortifiant, cicatrisant, antidouleur et galactogène, le figuier est l’une des espèces les plus réputées en pédiatrie, en gynécologie et comme antivenimeux.

Feuilles, racines, écorces, lianes, latex et fruits de la plante font l’objet d’une grande variété d’applications thérapeutiques que cela soit en massage, bain, cataplasme, macération, infusion ou décoction.

Ces différentes parties sont ainsi employées contre les affections gynécologiques, les maladies mentales et dépressions nerveuses, les affections respiratoire, les infections urinaires, les problèmes gastriques et dermiques.

Le ficus est également couramment indiqué contre les nausées, les vertiges et la fatigue, en particulier dans les crises de paludisme. En outre, on l’emploie dans le cas de conjonctivite et dans les affections hépatobiliaires.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Ficus est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ