mardi 29 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Entada africana

L'Entada africana

C’est une espèce forestière qui peut atteindre une taille respectable au Sahel. La taille du tronc de certains spécimens en faisait naguère l’un des plus grands arbres du Sahel. 

Naguère, oui, parce que les sècheresses dramatiques des décennies 70 et 80 ont eu raison de cet arbre qui ne subsiste plus, hélas, qu’à travers de frêles arbustes, éparpillés au gré du vent.  

L’Entada jouit d’une bonne réputation médicinale. On peut tout aussi bien dire qu’il ne sert d’ailleurs qu’à ça ! En effet, la coutume interdit d’utiliser son bois pour faire du feu.

Il est indiqué dans le cas de  maladies spécifiques.

Il s’emploie dans les rites de protection des hommes, des bêtes et des champs contre les fléaux. 

L’Entada est utilisé dans le cas des coliques en raison de ses propriétés émétiques.

Il est efficace aussi comme antidiarrhéique, astringent, antivenimeux et antitussif.

En voie externe, il est cicatrisant, antiseptique.





A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, nous considérons cette plante comme une plante de la lèpre, mais nous l’employons aussi contre les rhumatismes. 

Djibril Bâ


samedi 26 novembre 2011

Un jardin d'enfants et une nouvelle classe à Keur Massar

Devant l'accroissement de la demande d'inscriptions des jeunes enfants (niveau jardin d'enfants et classe de CI), nous avons réfléchi à la possibilité de transformer un bâtiment qui n'était plus utilisé en deux classes immédiatement proches de l'école déjà existante.










Un petit jardin d'enfants s'est donc ouvert juste après la Tabaski (sous la houlette de Astou, originaire de Keur Massar) et la classe de CP a pu se dédoubler en CI et CP. Un ancien élève, qui termine ses études d'allemand à l'Université a souhaité la rendre en charge.








Lors de sa visite de début novembre, Geneviève a pu, en compagnie de Cheikh, aller rendre visite à la nouvelle inspectrice scolaire de Keur Massar et une collaboration au niveau de la formation des maîtres et au niveau de l'aide matérielle semble se dessiner. Plusieurs maîtres ont déjà pu bénéficier de journées de formation permanente.






L'école compte actuellement plus de 140 enfants depuis la rentrée scolaire, soit une quarantaine de plus que l'année dernière. Le fait que plusieurs cités se construisent aux abords de l'Hôpital  va sans doute renforcer le rôle de l'Ecole Yvette Parès et du nouveau Jardin d'enfants dans le quartier.Nous nous réjouissons de cette évolution. 




Un grand merci à L'Arbre à Partage-Keur Massar, à tous les amis qui y participent et qui ont donné de leur temps et de leur énergie lors du Marché de Noël de l'Ecole Steiner à Genève!


L'Arbre à Partage y était l'invité d'honneur ce qui a permis de récolter des fonds pour financer les travaux et les aménagements des nouveaux locaux pour cette rentrée des plus petits. Merci aussi aux élèves de Genève qui ont réalisé de jolies pochettes avec les graines de baobab de Keur Massar!


Djibril Bâ

mardi 22 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Lannea acida


LE LANNEA ACIDA

C’est une espèce forestière fruitière. Dans la savane sahélienne, elle est facilement identifiable par son tronc aux multiples gerçures et si noir qu’il donne l’impression d’être carbonisé.

Ses fruits d’une belle couleur mauve à maturité ont la taille d’une lentille et ont un goût sucré à acidulé.

Dans la brousse, le Lannea fait figure d’une plante élue des esprits si bien qu’il y est courant de le voir servir d’autel.






Cette conception particulière de la plante fonde, peut-être bien, sa nature de plante diagnostic mais qui peut également être utilisée dans le cas des maladies spécifiques ou étranges (dont la cause est inconnue ou procédant d’empoisonnement).

On nous a rapporté son usage à l’occasion des séances de succion du venin chez des personnes mordues par un serpent, mais aussi pour purifier la viande de bêtes mordue par un serpent ou mortes de maladies inaccoutumées. 







En tout état de cause, le Lannea acida est une plante médicinale de très bonne renommée. Elle est classée dans les espèces dites rouges i.e. dont les feuilles sont non comestibles et les fruits comestibles par l’homme. Le macéré de son écorce produit, également, un très beau rouge qui en fait une plante courue par les teinturiers traditionnels.




Chez les femmes, le Lannea est fortement associé aux traitements des troubles menstruels et de la stérilité. Il sert de fortifiant et d’antidouleur pour rendre l’accouchement plus aisé.

Le Lannea est aussi anti diarrhéique et antitussif. On l’emploie aussi contre les céphalées et les affections buccodentaires.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Lannea sert beaucoup plus à soulager les problèmes de nerfs dérivés des maladies chroniques.

Djibril Bâ

mardi 15 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Vitex doniana



  LE VITEX DONIANA

C’est une espèce typiquement forestière se retrouvant plutôt dans les zones humides.

Elle se présente en grand arbre localement planté pour son ombrage surtout, mais aussi pour ses fruits et ses feuilles. Elle est facilement multipliable et sa croissance est assez rapide.







Ses fruits, de petites baies noires parsemées de fines taches blanches, sont proposés par les marchandes aux recoins des rues des grandes villes.

La tisane de ses feuilles, dans les contrées du Sine et du Saloum, est le petit déjeuner exclusif de nos cousins sérères, grands et petits !

Son bois est aussi très utilisé pour confectionner les palissades des concessions, encampagne. Il est courant alors de voir ces pieux verdir brièvement.

Cette plante est considérée comme plante médicinale à part entière. A cet effet, ses feuilles, écorces et racines sont utilisées.

Au delà de ses propriétés tonique, vermifuge et stimulante, le vitex doniana est réputé contre les coliques, les diarrhées et les règles perturbées.
A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le vitex doniana est reconnu pour ses propriétés antiseptique, antibiotique et anti lépreuse. On l’y utilise contre les aphtes et les douleurs, aussi. 


Djibril Bâ


dimanche 13 novembre 2011

Plantes d'Europe

Au bord du Rhône


Que dire, en Europe, devant ces couleurs incroyablement chatoyantes et diversifiées, ce souci de préserver le végétal, même en pleine ville, de sauvegarder cette petite présence de la nature au sein du béton?








On y sent bien que la conservation de la Nature n'y est pas un vain mot...










Ainsi à Paris, au bord de la Seine, ou sur les boulevards, la joie d'observer le saule-pleureur, en pleine ville ou différents arbres dans de petites cours en plein 7ème arrondissement!













Dans la région de Dieulefit, la Drôme est vraiment la Drôme des couleurs! La longue promenade dans la campagne environnante ainsi que l'exploration du jardin d'Arnaud m'a permis de constater la diversité des espèces... et de figurer les noms de plantes que nous avons coutume d'utiliser à Keur Massar comme la lavande, le thym....



...mais aussi de me figurer d'autres espèces telles que le chêne ou encore le bouleau...



Découverte du coing...















Et puis, Genève! Visiter le Jardin Botanique de Genève était aussi pour moi comme marcher sur les traces de mon père qui y fut invité en 1977  par le Professeur Miège  







et de voir, de si prés, ce très beau travail minutieux et précieux de collecte et d'entretien de plantes de diverses origines.


Mon admiration est grande pour toutes les personnes et personnalités qui y ont contribué....

Jardin botanique de Genève


Djibril Bâ

samedi 12 novembre 2011

Les amis de Keur Massar

Un voyage en Europe permet aussi de revoir les amis, surtout si on y reste une huitaine de jours, de revoir ceux qui ont découvert ce lieu, du temps de Madame Parès, ceux qui s'y sont liés à cette époque ou par la suite... et qui sont devenus, au fil du temps, si proches! 


Dans l'ordre du voyage...
  • En Suisse (où j'atterris) l'équipe de l'Arbre à Partage avec Monique et François Gautier (avec qui je peux échanger graines et conseils), Geneviève bien sûr à qui je remets du pain de singe pour ses élèves, Fabienne Okoekpen (qui me fait rencontrer son mari et son fils et qui me reçoit dans son cabinet)... Il n'y aura guère que Bernadette et que Christiane que je ne verrai pas puisqu'elle s'est envolée en Inde!





E


  • A Paris: Anne de Constantin, de la Fondation Denis Guichard, mais aussi Béatrice Milbert, Marie-Hélène Mudès que je rencontre enfin et qui a fait le nouveau site de l'Hôpital Traditionnel, Chantal Perrin et sa fille Blanche, cinéates, qui ont toujours la camera en main, Jeanine Larmand qui est venue spécialement à Paris... 
  • Entre repas, colloque, séances de travail, j'ai pu une nouvelle fois mesurer l'investissement de chacun, de chacune... Un seul regret, ne pas avoir vu Bruno... mais joie, durant le colloque d'avoir retrouvé pour quelques instants des visages connus!








  • A Dieulefit dans la Drôme enfin où je retrouve avec bonheur les seyilaabe jababus de longue date, ceux qui ont traversé le désert pour amener la camionnette, ceux qui ont financé le premier système d'arrosage du jardin botanique ainsi que le premier bassin et un groupe électrogène, ceux qui ont aménagé les premiers le lieu du gîte, ceux qui ont tourné les images sur Keur Massar en 2003, sur Yvette Parès... La liste serait longue de leur présence sans faille et si respectueuse de ce que nous sommes!

Joie de se retrouver en famille!
Deux jababus en plein effervescence!
  • Arnaud (explorateur) et Lycia, Nadège (du restaurant-magasin "La Drôme des Couleurs") Tortel et leurs parents, Thierry Robert, cinéaste... Ils ont maintenant époux et épouses, plusieurs enfants. Et je peux enfin mettre des visages sur les noms de Cécile, de Matthew et des enfants!  Et Bertrand et Elodie qui ont passé plusieurs semaines l'an dernier à Keur Massar! Et Marie qui vient passer en coup de vent lors du déjeuner chez les parents Tortel...

  • Les retrouver fut aussi l'occasion de nouvelles idées, de nouvelles perspectives pour Keur Massar. Ils ont bousculé leur programme pour passer un maximum de temps avec moi... J'en ai été immensément touché.
Là aussi, deux petits regrets, ne pas avoir vu Madame et Monsieur Fraisse qui soutiennent l'école depuis de nombreuses années et Claude qui, en faisant le tour du monde, s'est arrêté à Dakar plusieurs semaines... Ce sera pour une prochaine fois, j'espère!

Merci à vous tous, amis de Suisse ou de France! J'ai vu, senti, perçu, une fois de plus, votre attachement à ce lieu si particulier qu'est Keur Massar et combien ce lieu, même à distance, est présent dans vos pensées et dans vos préoccupations! Pour votre sens de la teranga à vous toutes et tous, un immense merci!

Déjà des souvenirs d'il y a quelques années à montrer aux enfants!
Djibril Bâ

vendredi 11 novembre 2011

IV Colloque de recherches sur le Vivant (Paris 22 octobre 2011)



Nous avons eu le grand privilège d'être invités au Quatrième Colloque de la Fondation Denis Guichard, colloque qui s'est tenu à paris le 22 octobre 2011 et de représenter ainsi l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar.






Ces rencontres furent extrêmement enrichissantes, d'une part, par les thèmes abordés, d'autre part, par la présence d'hommes et de femmes, chercheurs, médecins ou passionnés par ce qu'ils et elles font avec ce regard différent posé sur le vivant.




Les actes de ce passionnant Colloque seront annoncés sur ce blog lors de leur publication. Un immense merci à la Fondation Denis Guichard pour leur invitation!


Djibril Bâ

Le texte ci-dessous est repris du site de la Fondation Denis Guichard (www.fondationdenisguichard.com)





Quatrième colloque : Sauvegarder le Vivant (2011)

DE 10 H À 19 H SALLE WAGRAM, 39-41 AVENUE DE WAGRAM PARIS 75017


Le colloque Sauvegarder le Vivant s’est tenu à Paris le 22 octobre. Plutôt que de faire seulement le bilan de ce qui est menaçant, nous avons essayé ensemble d’envisager pour l’avenir des solutions issues à la fois du passé et de notre présent...
Nous le constatons chaque jour, nous sommes dans une situation de plus en plus inquiétante car le vivant lui-même se trouve en danger.

Depuis plus d’une cinquantaine d’années, la donne a changé avec l’irruption de la chimie. Une fertilité très admirée mais souvent trompeuse a été obtenue grâce aux techniques, aux engrais, aux pesticides et aux manipulations du Vivant. Les résultats étaient là, l’avenir s’annonçait radieux !

Mais l’avenir s’est obscurci : une pollution à tous les niveaux s’est insinuée partout, ternissant l’alliance tissée entre l’homme et sa Terre, entre l’homme et le Vivant.

L’univers de la santé semble souffrir d’un même mal. La chimie est devenue reine, obtenant de grands succès mais induisant bien souvent des nuisances et des souffrances. Celles-ci commencent à être mises aujourd’hui en évidence alors que tant d’autres solutions sont là, devant nous et à notre portée…

Quel sera donc notre avenir ? Est-il possible de nouer, et comment, cette nouvelle alliance qui nous permettra de sauver le Vivant ? Ces questions et leurs réponses ont été débattues lors de ce quatrième colloque.

mardi 8 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Stereospernum Kunthianum

Le Stereospernum Kunthianum



C’est une espèce forestière qui se présente sous la forme d’un arbre longiligne dans les zones relativement humides. 






C’est pourquoi dans la moitié nord du Sénégal, on le retrouve dans les ravins et autres dépressions de terrains où l’eau de ruissellement stagne plus longtemps que d’habitude.

La plante se singularise par une floraison de couleur mauve pâle, abondante et magnifique!












Son surnom de bâton du sorcier, en wolof, rend compte avec éloquence des présupposés magiques qui entourent la plante dans certaines contrées du Sénégal. Elle est utilisée comme charme des cultures, à l’occasion des semailles et des récoltes, de la pêche et de la chasse. Mais aussi en guise de prévention chez les enfants au début de chaque saison des pluies. 

Elle est toutefois très reconnue dans la pharmacopée sénégalaise au regard de sa grande renommée dans le traitement du siti.  En voie externe et en voie interne. Siti? un nom fourre-tout ou une maladie spécifique ? Pour notre part, nous considérons le siti juste comme un terme générique qui désigne toute maladie se manifestant par des lésions cutanées, dermatologiques ou prurigineuses. 

L'action efficace de cette plante dans le cas de gastrites et de céphalées est spectaculaire.

A l’Hôpital traditionnel de Keur Massar, le stereospermum est avant tout une plante antilépreuse. Mais nous lui reconnaissons aussi des propriétés béchiques et anti-inflammatoires.

Djibril Bâ

mardi 1 novembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Boscia senegalensis



BOSCIA SENEGALENSIS

Le Boscia est une espèce forestière fruitière. Fruitière dans la mesure où ses fruits (couleur jaune à maturité) font l’objet d’une consommation assez importante dans certaines zones. 

Ses graines sont un succédané de café et sont utilisées à l’occasion, en campagne, pour rendre l’eau potable.




Il se présente souvent en peuplement sous une forme buissonnante quoiqu’il puisse atteindre la taille d’un arbuste dans les ravins ou autres mares, dans la zone sahélienne.

C’est une plante médicinale très renommée.  Elle occupe une très bonne place dans la pharmacie familiale, celle des remèdes de Grand-Mère !

On utilise principalement ses feuilles et, en de rares occasions, les racines. Tant par voie interne que par voie externe.


On retiendra que c’est l’une des rares plantes dont l’usage des feuilles fraiches est expressément préconisé. En effet, écrasées, les feuilles fraiches libèrent une odeur forte de moutarde réputée résolutive, décongestionnante et anti-inflammatoire.

La plante est davantage reconnue comme remède de l’hémorroïde à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar où on l’emploie aussi contre les IST, les rhumatismes et les dermatoses.

Ses vertus sont, en fait, beaucoup plus nombreuses. Elle est vermifuge, antiseptique. On l’utilise également dans les cas de gastrite ou de faiblesse ou de grande fatigue.    

Enfin, la plante sert d’insecticide et de désinfectant.

Djibril Bâ