La chronique du mardi du jardin botanique:le citronnier

LE CITRONNIER

Pour une fois je vous ferai grâce du nom scientifique. Eh bien, parce que le citron, espèce fruitière domestique, arbuste épineux buissonnant, tout le monde connaît, n’est-ce -pas ?

C’est une plante qui exige beaucoup d’eau pour son entretien. Alors, il nous offre fleurs, fruits verts et mûrs tout à la fois !

On raconte en effet que notre vénérable mère originelle, Eve, sur le point d’être éjectée du paradis a eu la lumineuse idée de chiper un citron qu’elle fit se multiplier sur la terre.

Quoi d’étonnant dès lors que ça soit en terre de Palestine, terre islamo-judéo-chrétienne de la Genèse, qu’il ait trouvé son point d’ancrage pour essaimer à travers le monde ? Quoi d’étonnant, alors, qu’il s’en faille de peu que sa notoriété ne l’assimile à une panacée ?

Considéré comme une espèce aromatique, le citronnier se prête à de multiples usages, culinaires et thérapeutiques notamment. On emploie tout autant ses feuilles, ses fruits, les zestes du fruit que ses racines.

Précieux de par sa richesse en vitamine C, le citronnier doit sa renommée mondiale à son fruit : le citron, un petit globe jaune à maturité et à l’acidité légendaire, dont on se sert dans la préparation de boissons auxquelles il a donné son nom, limonades ou citronnades, particulièrement rafraichissantes, désaltérantes et bienfaisantes.

En tant qu’excellent dépuratif, ses cures sont prescrites à tout bout de champ aux personnes souffrant d’arthroses, de varice, de rhumatismes, d’obésité, de lithiase urique et aux diabétiques.

Plus, il est très présent dans la médecine populaire à travers de nombreux trucs et astuces, les non moins fameuses recettes de « bona fama » !

Son usage est préconisé, ainsi, contre l’amibiase, les maux de tête, les aphtes, la dysenterie et la fièvre !

Les propriétés mises en avant sont antibiotiques, anti-infectieux, diurétiques, béchiques, antiseptiques, astringentes et toniques.

Le citron est utilisé également comme un masque de beauté et dans les soins des cheveux.

Djibril Bâ

Toilettes propres!

Dès notre arrivée, le samedi, nous les avons vues de loin, les toilettes de l'école Yvette Parès! Au fond d'un terrain bien dégagé, bien nettoyé par les élèves et par les maîtres, le petit bâtiment, la fosse septique, tout est bien net, bien propre: les toilettes filles séparées de celles des garçons; les toilettes élèves séparées de celles du personnel.

L'eau, on va toujours la chercher au puits, mais ce ne sont plus seulement les filles, mais les garçons et les filles selon un roulement établi par les élèves eux-mêmes. Idem pour leur entretien journalier.

Tout est bien pensé par les maîtres: les conseils pour la propreté, la séparation nette et claire des sexes, allant même jusqu'à la position des toilettes dans le sol selon que l'on est chez les filles ou chez les garçons! La peinture orangée a été créée par le directeur de l'école Cheikh: un orangé tout chaud!

La peinture des volets et l'ouverture des fenêtres supplémentaires dans deux salles de classes sont également terminées. Et il est vrai que la lumière, dans ces salles de classe qui étaient tellement sombres, change tout!

Merci à tous les amis de l'Arbre à Partage-Keur Massar qui ont permis cette belle réalisation!

Geneviève Baumann

Les dames de Coeur Massar

Une semaine qui est restée dense en rencontres et en déplacements de tous ordres avec Chantal Perrin - cinéaste -, sa fille (assistance réalisatrice) et Anne de Constantin (Présidente de la Fondation Denis Guichard et Vice-Présidente de Rencontre des Médecines) après le départ du Docteur Milbert et de Patricia (productrice) samedi dernier.

D'une part pour effectuer encore des prises de vue sur les lieux et sur les personnes que Madame Parès a connues ou qui sont concernées par l'actualité de Keur Massar: le jardin botanique de l'Université, d'anciens élèves, le département de biologie végétale de l'Université, le jardin botanique de Keur Moussa,...

Mais d'autre part aussi pour préparer deux rencontres, l'une à Paris en octobre, l'autre à Dakar. Nous vous tiendrons, bien entendu, au courant de l'avancée de ces deux projets. De même que la date du passage de l'émission consacrée sur France-Culture. Le film sera monté dès que possible et sera distribué ensuite, mais là aussi, il y a nécessité de trouver des partenaires.

Plusieurs rencontres ont eu lieu avec l'ensemble des tradipraticiens pour évaluer le nouveau système de l'orientation des patients (par Pape à l'accueil), l'enregistrement et le suivi des patients, le coût maximum de la consultation et la collaboration avec la pharmacie. Le système est reconduit jusque juillet où nous ferons à nouveau le point.

Chacun ici s'est réjoui du retour et de la présence des "dames de Coeur Massar" qui font tant pour nous aider à persévérer et pour nous aider à avoir plus de rigueur dans notre gestion, pour nous aider à envisager de nouvelles perspectives et à nous assoir sur de nouvelles bases.

Nous nous réjouissons de voir le film fini, de réentendre la belle voix ferme de Madame Parès et nous les remercions de tout coeur!

Djibril Bâ

La chronique du mardi du jardin botanique:: l'Acacia Seyal

L’ACACIA SEYAL

C’est espèce typiquement forestière. L’une des plus belles du règne végétal. Non pas du point de vue du port car c’est un arbuste de taille modeste au feuillage plutôt pauvre mais du point de vue de l’aspect de son tronc, lequel aspect est à l’origine de sa différenciation ethnobotanique mais non sur le plan botanique proprement dit.

En effet, le tronc d’un très beau vert est toujours revêtu d’une poudre fine tantôt orange tantôt blanchâtre qui fait apparaître, alors, l’Acacia Seyal en tant que deux espèces. Sans que la cause en soit formellement identifiée.

Comme toute espèce épineuse, ses branches sont coupées pour servir de haies aux champs dans les zones pastorales. Les fruits servent de fourrage aux animaux. C’est une plante dont les fleurs, de belles touffes duveteuses d’un très beau jaune, sont considérées comme porte-bonheur ! A qui ? A quoi ?

Dans la pharmacopée sénégalaise, elle est très utilisée. Les usages varient en fonction de la couleur du tronc, de la couleur de la poudre qui enveloppe le tronc plutôt ! Eh bien, quand la couleur détermine la propriété médicinale d’une plante, c’est la médecine des couleurs avant la lettre.

L’ « espèce au tronc orangé », donc, est plutôt employée pour ses vertus antibiotiques. Elle est donc utilisée pour soigner diverses infections telles que la lèpre, de même que contre les diarrhées.

Les propriétés médicinales reconnues à l’ « autre espèce au tronc blanchâtre » concernent principalement la sphère ORL : maux de tête et maux d’yeux. Ce sont ses écorces, ses racines et fruits qui sont utilisées à l’occasion. Les éleveurs l’utilisent beaucoup pour les soins de certaines affections du leur bétail.

Djibril Bâ

Silence, on tourne!

Un message intermédiaire manque sur mon propre compte-rendu de Mallorca, mais la vie est ainsi faite que nous enchaînons les rendez-vous.

Rentré dans la nuit le dimanche soir, c'est avec un immense plaisir que je retrouve Anne, Béatrice, Patricia, Chantal et sa fille Blanche le lundi matin à Keur Massar. Toute cette semaine a été consacrée au film à terminer avec la participation de l'école, avec, également, de nouvelles rencontres à Keur Moussa, au ministère, au sein de Keur Massar...

Semaine dense en rencontres et en interviews. Chacun, ici, a coeur de donner à la cinéaste des commentaires et des éléments les plus précis possibles sur la vie de keur Massar et sur Yvette Parès durant ces trente dernières années.

Djibril Bâ

La chronique du mardi au jardin botanique: le Cassia italica

Le Cassia Italica

Le Cassia Italica ou séné est une plante, une herbe qui se rencontre précisément au Sahel dans les bas fonds sous la forme de buissons touffus où elle peut adopter une tendance arborescente.

Elle donne de très belles fleurs jaunes et ses fruits sont des gousses très courtes.

Elle fait l’objet d’un commerce international avec le Soudan comme premier producteur et exportateur mondial et ses cours sont très élevés. C’est qu’en effet, on rapporte que les Arabes ont découvert ses vertus, il y a plus de dix siècles.

C’est une plante bien connue dans la pharmacopée sénégalaise. Non seulement elle est utilisée sous différentes formes mais encore toutes ses parties sont sollicitées.

Sa renommée porte essentiellement sur ses vertus laxatives/purgatives.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, on l’emploie aussi contre les problèmes de nerfs et les coliques. Elle entre ainsi dans le traitement de la fièvre jaune, les hémorroïdes, la constipation et de certaines infections.

Masse Sall et Seydou Ka

Palma de Majorque 8 avril 2011

Palma de Majorque

- 8 et 9 avril 2011 -

Journées "Coopération et santé en Afrique"

organisées par

l'Associatiò Senegalesa Mallorquina (ASEMA)

et

Apotecaris Solidaris

Avant le début de ces Journées, les membres de la délégation du Sénégal rencontrent le conseiller de la Santé, Vicenç Thomàs, pour échanger sur le thème de la coopération et de la santé en Afrique.

Ces journées commencent - le vendredi à 11h - par deux apports sur "la Médecine africaine: phytothérapie et souveraineté sanitaire" à l'Université des Iles Baléares: celui de Djibril Bâ de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar et celui de Aliou Aw, Chef du Service de Médecine Traditionnelle du Gouvernement du Sénégal.

En fin d'après midi, la Présidente du Conseil de Mallorqua - Francina Armengot - présente ces Journées au centre ville de Palma, à la Caixaforum, et annonce les deux Tables Rondes de la soirée:

- sur la Coopération mallorquine concernant la santé en Afrique

- sur l'Approche de la réalité sanitaire du Sénégal

En cette fin de semaine et par ce très beau temps sur l'île, il est remarquable de constater que les deux salles, aussi bien à l'Université et à la Caixaforum, sont pleines, avec une belle participation de la communauté sénégalaise de l'île.

On sent que les sujets interpellent de ce côté-ci de la Méditerranée et qu'on ne peut rester insensible aux grandes problématiques de la santé, de la faim.

La question d'une coopération juste revient souvent, d'une coopération qui soit fondée sur une réelle connaissance des réalités africaines, et surtout sur un plein respect des peuples, des coutumes et des besoins exprimés par la population locale.

L'exemple apporté par le jeune Allassane Mbodj, président du Comité de santé de Missirah, partenaire d'ASEMA, montre combien une coopération saine a pu apporter des changements réels et durables dans la vie de la communauté rurale.

www.asema.cat

Merci à chacun pour votre terangua à la majorquine, chaleureuse et profonde!

Geneviève Baumann pour Rencontre des Médecines

Si volem, podem!

La journée s'ouvre par une conférence du Professeur Arcadi Oliveres, professeur d'économie appliquée à l'Universitat Autònome de Barcelona et président de Justicia i Pau "Relations Nord-Sud et le droit à la santé".

Il dénonce sans complaisance toutes les hypocrisies du monde occidental et les méfaits de la désinformation avant d'énoncer les grands scandales qui touchent la question de la santé dans les pays du sud:

- la faible espérance de vie

- la faim

- l'eau

- les médicaments

- les vraies maladies

- la fuite des cerveaux

Scandales où les pays du nord ont une responsabilité majeure. Monsieur Oliveres évoque le terme d'"attentats à la santé" en dénonçant d'une part la guerre, les guerres, soutenues par des intérêts économiques du nord, mais aussi le rapport drogue/armes.

Plusieurs ateliers suivent cette conférence, ateliers où les participants se dispersent:

1. Connaître la réalité sanitaire de l'Afrique avant d'intervenir

2. Importance de l'image dans la sensibilisation

3. Comment incorporer les objectifs du millénaire pour le développement lié à la santà dans les projets de coopération

Madiop Diagne, Président de l'ASEMA, demande à chacun d'apporter une conclusion à ces journées, avant de laisser la parole à Madame Fina Santiago, conseillère des affaires sociales, du progrès et de l'immigration du gouvernement des Iles Baléares.

En fin d'après midi, c'est à un regroupement sur la place des Tortues que nous sommes conviés, regroupement qui dénonce ce que le Professeur montrait du doigt ce matin!

Et, juste avant le dernier repas, pris ensemble, dans une vieille cave mallorquine, et dans une ambiance très détendue, nous avons l'immense joie d'avoir un guide d'exception qui sait nous expliquer son île, sa langue, sa ville, avec passion: Tomeo Adrover d'Apotecaris Solidaris.

Merci à lui pour ces deux belles heures de marche!

Et merci à toutes celles et ceux qui ont préparé et organisé ces Journées si fructueuses et si chaleureuses!

Geneviève Baumann pour Rencontre des Médecines

"Coopération et santé en Afrique"

L'un de nos partenaires, depuis longtemps déjà, APOTICARIS SOLIDARIS, organise cette fin de semaine, une rencontre autour du thème "Coopération et santé en Afrique", rencontre à laquelle l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar a été invité à participer.

Nous ferons un compte-rendu dès notre retour.

Mais à notre retour, nous retrouverons à Keur Massar, pour toute une semaine (ou plus pour certaines), nos amis de Paris.... Nous nous réjouissons de ces rencontres qui promettent d'être bien fructueuses!

Djibril Bâ

La chronique du mardi au jardin botanique: le Cassia occidentalis

LE CASSIA OCCIDENTALIS

Le Cassia Occidentalis est une plante sauvage qui pousse un peu partout et de façon surprenante, dans les places que l’homme a habitées en campagne. Il est également facilement multipliable par l’épandage des graines.

Il peut atteindre un mètre de hauteur en moyenne et donne des fleurs d’un très beau jaune et des fruits sous forme de gousses longilignes qui contiennent des graines. Ces graines sont grillees pour faire du café, un excellent café !, et justifie ainsi le nom de café nègre donné à la plante.

La plante est très connue dans la pharmacopée et jouit d’une grande renommée due en partie à son accès facile, en partie aux nombreuses vertus qu’on lui prête. Ce doit être très certainement la cause, abstraction faite de la fraîcheur extraordinaire, de ses feuilles, du nom Aldiana (Eden ou Paradis) que lui donnent les Peuls et non son parfum, plutôt fétide, que rend bien le nom de "casse puante" qu’on lui donne encore !

….Si bien que le cassia occidentalis est un vrai remède de pharmacie familiale (par opposition à la médecine experte des guérisseurs).

La plante entière (fruits, fleurs, feuilles, tiges et racines) est utilisée aussi bien en usage interne qu’en usage externe selon des modes de préparations très diversifiées.

Sa propriété la plus répandue est bien celle de fébrifuge/fortifiante. On tapisse alors la couche de ses feuilles et on prescrit des bains aux extrémités du jour, un usage remarqué en cas d’accès palustre.

En outre, il est courant de l’employer sous forme d’emplâtres sur des parties douloureuses ou enflées.

Mais encore, les matrones l’utilisent pour faciliter les accouchements.

Enfin, à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, nous lui reconnaissons toutes les vertus précitées en sus de celles d'antidouleur, d'antiasthmatique et de laxative.

Masse SALL et Seydou KA

Polyvalences

Les brouillards du matin se lèvent rapidement

Les travaux au jardin se poursuivent pour une meilleure répartition des eaux et pour une bonne préparation des sols. Ainsi, un jeune avocatier qui avait du mal à pousser est l'objet de toutes les attentions de Seydou et d'Ali Bâ.

Comme on a déjà pu le constater cette semaine, Seydou (jardinier) et Mass (maître) ont décidé de collaborer pour parler ensemble d'une plante et de partager leurs connaissances.

De même, à la réception, Bernard (maître) s'initie aux procédures de l'accueil pour pouvoir remplacer Pape à la réception les après-midi après l'école.

Les travaux de construction des toilettes se poursuivent: toit, dalle et fosse septique.

Belle semaine à toutes et à tous!

Djibril Bâ