mardi 2 août 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le baobab


LE BAOBAB
On épiloguera sans doute pendant longtemps pour savoir à quoi tient la célébrité du baobab. L’Adansonia digitata, espèce forestière et fruitière, jouit, en effet, d’une renommée très étonnante. Si bien que la phytothérapie moderne s’y est intéressée.

Arbre à palabres, arbre sacré, réservoir d’eau, symbole, légende, totem, culinaire ou tout simplement plante médicinale, le baobab est tout à la fois. Il est aussi un arbre mémoire : il a même servi de cimetière !
Quid de son intérêt économique si l’on considère le commerce intense dont fait l’objet le jus de ses fruits ?


Cependant, au vu de la taille des arbres élus par les hommes, mais aussi compte tenu de l’extrême lenteur de sa croissance, il semble bien que ce soit l’homme qui soit allé vers le baobab et non le contraire.
Ce géant emblématique de la savane africaine qui ne laisse presque rien pousser sous son ombrage se présente souvent sous une forme obèse et ridée que lui confère sans doute son grand âge, qu’il est au demeurant très difficile d’estimer.
Son talon d’Achille ne réside que dans son bois mou et spongieux qu’il compense fort heureusement par une formidable capacité de cicatrisation. Une capacité qui éclaircit le mystère des bains d’écorces de baobabs infligés aux nourrissons ou enfants chétifs.
On en oublie sa régénération naturelle fortement compromise, malgré un pouvoir germinatif élevé des graines par la prédation dont les jeunes pousses sont victimes de la part des humains et des rongeurs. En effet, ces dernières ont à la base du système racinaire un tubercule particulièrement savoureux.
Pour notre part, ce qui est absolument étrange chez le baobab, c’est la forme de sa grainequi évoque tantôt le rein, tantôt le fœtus !



Toutes ses parties sont utiles. Cette utilité aux multiples facettes, la sécheresse et les terrassements urbains, font qu’il émarge dorénavant sur la liste des espèces très menacées.
Ainsi ses feuilles sont un condiment, ses fibres servent à confectionner des cordages et divers colifichets, ses fruits sont très appréciés, les coques des fruits chassent les termites et servent à faire du savon traditionnel…








En tant que plante médicinale, le baobab est l’arbre pharmacien par excellence. Aux grands arbres, les grandes vertus, disons-nous?
Le macéré de ses feuilles, sans doute à cause de sa viscosité, est réputé très bon défatiguant, laxatif émollient et anticoagulant.
Les racines sont fortifiantes. Les propriétés anti-inflammatoires de ses écorces sont très courues.
La pulpe des fruits est anti diarrhéique et favorise la lactation. L’amande des graines combat la stérilité et l’huile extraite des graines est utilisé en cosmétique….
… C’est dire à quel point le baobab occupe une place prépondérante dans les préparations médicamenteuses de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar.
Djibril Bâ

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