samedi 20 août 2011

Eclairage

Comment répondre aux patients qui viennent à Keur Massar ou qui s'interrogent à distance sur ce que peut leur apporter la médecine traditionnelle à propos du traitement contre le virus du sida ?

Voici un éclairage apporté par madame Parès lors d'une interview accordé au journal Wal Fadjiri en 2003. Force des plantes, combinaison des principes des plantes, combinaison qui peut aussi évoluer en fonction de l'état du patient, prise du traitement sur un long terme, amélioration du confort du patient, renforcement des défenses immunitaires, mais aussi conscience d'une nécessaire collaboration entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle...

Autant de thèmes qui seront abordés lors d'une Première Rencontre des Médecines à Dakar en décembre 2011.

Entretien avec le docteur Yvette Parès - 18/06/2003

Le malade du sida qui arrive à Keur Massar avec de nombreuses maladies opportunistes, prêt à rendre l'âme, n'en guérira pas. Le Dr Yvette Parès est formelle : la médecine traditionnelle ne permet d'arrêter la maladie et la faire reculer que si le malade arrive assez tôt à son hôpital de la banlieue dakaroise. Mais, prévient-elle dans l'entretien qu'elle nous a accordé, la maladie étant due à un rétrovirus qui peut se cacher longtemps, il faut poursuivre le traitement pendant plusieurs années.

Wal Fadjri : Pourquoi avez-vous ouvert l'hôpital de Keur Massar ?

Dr Yvette Parès : Pour deux raisons. La première est une raison scientifique. J'étais professeur à l'université de Dakar, mais aussi directrice du Centre de recherches biologiques sur la lèpre. Deux de mes travaux ont abouti à la culture du bacille de Hansen, un germe très récalcitrant qui avait résisté à tous les essais de culture de nos devanciers depuis cent ans. Nous avons eu la grande chance d'y arriver. Une fois la culture obtenue, il devenait possible d'effectuer des antibiogrammes et de rechercher ainsi la valeur des plantes anti-lépreuses des pharmacopées africaines. Les résultats de ces antibiogrammes ont montré que les plantes réputées majeures étaient bonnes pour combattre le bacille de la lèpre.

L'autre raison est éthique. Lorsqu'on était constamment en contact avec les malades lépreux pendant des années, on pouvait constater que, malgré la chimiothérapie, les sulfanes, les sulfamides-retard prescrits et reçus pendant de nombreuses années, les malades, au lieu de s'améliorer, étaient toujours en état plus lamentable.

J'ai constaté qu'ils portaient des ulcérations. C'étaient des paralysés, ils avaient des maux perforants plantaires, des ophtalmies… Bref, un grand nombre d'infirmités qui leur rendaient la vie très pénible. Ils souffraient de toutes sortes de douleurs, en particulier les névrites. Et un jour, j'ai pensé qu'on ne pouvait pas les laisser dans cet état, qu'il fallait essayer de faire quelque chose. Ce qui n'était pas facile. En réfléchissant, j'ai pensé aux thérapeutes africains qui sont réputés dans le traitement de la lèpre.

Mais il y avait un obstacle : la médecine africaine appartient à l'Afrique et est transmise de père en fils ou d'oncle à neveu, ou bien d'un maître à un étranger qui en fait la demande et qui est digne d'être enseigné. Mais toujours entre Africains. Or, j'étais européenne, en plus docteur en médecine moderne. Ce qui n'arrangeait pas les choses.

Mais, dans mon service à l'université, il y avait un homme de grande valeur morale : Yéro Bâ, le père de Djibril Bâ (ce dernier nous a servi de guide lors de notre visite à l'hôpital de Keur Massar, Ndlr). Je m'en suis ouverte à lui, en lui faisant part de mon souhait de rencontrer des thérapeutes. Il n'a pas répondu tout de suite. Mais sans faire de bruit, comme tous les Peuls qui sont très discrets, il a fait des démarches. Et quelques semaines plus tard, il m'annonce qu'un thérapeute très âgé, Dady Diallo, qui avait 88 ans, acceptait de me rencontrer. Pas encore de m'enseigner, mais de me rencontrer. Quand le maître est venu à l'université, en mars 1979, notre entrevue a été assez éprouvante. Il était très intimidant. Avec des yeux qui vous transperçaient au point qu'on se demandait s'il ne lisait pas jusqu'au fond de votre âme. Finalement, il m'a accordé sa confiance.

Mais c'est neuf mois plus tard (en fin décembre) qu'il est revenu pour dire qu'il allait m'enseigner. Mais que ce n'était pas un enseignement de bureau. Trois jours plus tard, à 5 h du matin, nous sommes allés en brousse pour commencer la récolte des plantes anti-lépreuses. Les premières qu'il allait me montrer. Quand nous sommes partis, il faisait encore nuit. Et nous avons travaillé jusqu'à 14 h sans manger ni boire, sans parler. Oui, les taalibe suivent une discipline rigoureuse. Et, quand bien même j'étais à l'époque professeur à l'université, docteur ès sciences, docteur en médecine, je n'étais à ses yeux qu'un taalibe. Je n'avais qu'à suivre la discipline ou alors me retirer. C'était l'un ou l'autre. J'avais confiance en Dady Diallo. Nous sommes sortis très souvent en brousse et avons récolté beaucoup de plantes que nous avions fait sécher.

Un jour, il m'a dit que nous allions préparer les premiers médicaments du traitement de la lèpre. Il y avait des médicaments, pas compliqués à faire, mais nombreux. C'étaient des traitements du début de la lèpre. Parce que ce n'est pas comme en médecine occidentale où l'on donne les sulfanes, les sulfamides retard et puis c'est fini. Non, il y a d'abord le traitement préparatoire, ensuite deux traitements qui redonnent du tonus, un peu de forces. Puis, il y a le traitement de fond qui se réalise en plusieurs étapes. On change les associations de plantes à peu près tous les six mois. Et il y a le traitement final et le traitement anti-rechute. Ce traitement comporte les plantes antibactériennes, anti-microbactériennes, mais également, on associe des plantes pour les différentes lésions. Des plantes qui empêchent les paresthésies, les sensations de brûlure, d'autres qui préviennent les mutilations, et d'autres encore qui améliorent les lésions osseuses, nerveuses, etc.

En plus, les traitements externes contre les ulcérations, les œdèmes, les maux perforants plantaires. Donc, rien que le traitement de la lèpre exigeait un temps très long pour, non pas le maîtriser (parce qu'il est très compliqué) mais déjà pour savoir bien le manier, et rendre de grands services aux malades.

La médecine africaine, je l'abordais donc par l'une des maladies les plus graves, les plus difficiles à traiter. Et j'ai découvert une thérapeutique qui m'a émerveillée. Jamais je n'avais imaginé que le traitement de la lèpre en médecine africaine puisse être aussi élaborée, aussi complexe et aussi efficace. Parce qu'il faut dire que nos patients, après avoir été traités pendant un temps suffisamment long (nous avions des malades très avancés dans leur maladie) avaient fini par reprendre un visage humain, une allure humaine et beaucoup d'entre eux ne présentent plus de séquelles. Ils ont pu, pour certains, exercer des professions très valorisantes. Les autres ont retrouvé leur métier de cultivateurs, de pêcheurs, d'artistes, de faiseurs de pots de fleurs ou tous les petits métiers qui peuvent être exercés. Alors que normalement, ils étaient devenus des loques humaines. Mais après le traitement, ils ne sont plus rejetés par la société. Ils étaient redevenus très convenables d'aspect. Avec un beau boubou, on ne saura pas qu'ils avaient eu une maladie.

Nous avons aussi soigné des enfants. La lèpre débutante chez les enfants se soigne quand même beaucoup plus vite que celle avancée pour les adultes. Il y a des traitements particuliers pour les enfants. Autre chose de capital : pour les enfants nés de parents lépreux, qui sont déjà contaminés dès la naissance, il y a des traitements préventifs. Ainsi, ceux qui sont faibles et qui développeraient la maladie ne le feront pas, et pour ceux qui ne l'avaient pas développée, parce qu'ayant un caractère plus fort, un terrain meilleur, le traitement protecteur est tonique et vermifuge en même temps. Donc, ils n'ont que bénéfice à le prendre. Pour la lèpre, nous avons soigné et guéri, je ne sais combien de centaines de maux perforants plantaires, cette infirmité très handicapante. Ce que la médecine moderne ne sait pas faire.

Wal Fadjri : Quand avez-vous évolué de la lèpre aux autres maladies dans le traitement par les plantes ?

Dr Yvette Parès : De 1980 à 1984, nous n'avons fait que la lèpre. Mais il y avait des malades des environs qui venaient nous demander de soigner toutes les maladies. A leur arrivée, il n'y avait pas de structures pour les accueillir. Il fallait s'abriter dans la nature. Ce qui n'était pas une solution. Il y avait beaucoup de demandes, et avec l'aide d'une œuvre charitable, on a pu ouvrir une case de consultations externes d'abord, puis une salle d'accueil, une petite pharmacie et une salle d'attente.

On a commencé, en 1984, à traiter toutes les maladies qui se présentaient. En 1985, il y a eu ici une journée médicale (il y avait, tous les deux ans, les Journées médicales de Dakar) et nos adversaires avaient choisi comme sujet la lèpre. C'était tout à fait extravagant, extraordinaire. Mais c'était avec un but bien défini : on devait condamner notre travail. Mais il y a eu, grâce aux journalistes, un renversement de situation. Et au lieu de venir fermer notre hôpital comme c'était l'enjeu, il y a eu un scandale provoqué par les journalistes, comme l'a dit le ministre. Toutes les chaînes de radio, de télévision qui étaient présentes au congrès sont venues ici. J'étais morte de peur quand je les ai vu arriver. Mais cela a fait un tel bruit au Sénégal que, quelques jours après, on a eu une arrivée de malades tellement grande que, du matin au soir, on n'arrêtait pas. Les thérapeutes n'avaient même pas le temps de prendre le moindre repos. Et nos réserves de plantes qui étaient grandes, avaient fini par s'épuiser. Finalement, on s'est organisé.

Entre-temps, Abdoulaye Faty était arrivé. Puis Maguèye Ngom. Ensuite, en 1985, c'était Ahmet Diaw. En 1986, Amady Sylla a complété notre groupe. Tous de très grands savants. On n'aurait pas pu faire un hôpital de médecine traditionnelle avec des thérapeutes de niveau moyen. Il nous fallait vraiment de grands maîtres pour pouvoir démarrer et prouver que la médecine africaine était une médecine à part entière qui pouvait soigner les maladies les plus graves, y compris celles où la médecine moderne n'apportait pas de solutions. En particulier, les hépatites, la drépanocytose qui est très répandue et d'autres.

Wal Fadjri : Qu'est-ce qui a motivé cette adversité ?

Dr Yvette Parès : C'étaient des années très dures. On peut comprendre que notre initiative était trop en avance sur les mentalités de l'époque où l'on avait inculqué à tout le monde, en Afrique comme en Europe, qu'il n'y avait qu'une seule médecine valable, celle moderne. Qu'elle était capable de tout faire, qu'elle était la meilleure, la championne.

Je dois avouer que je l'ai cru moi-même, quand j'étais jeune médecin, alors que nous ne pensions qu'à sauver les malades. Mais d'un côté, les uns (les Européens) ont dû penser que nous allions défaire l'œuvre de la colonisation, et de l'autre côté, les Africains croyaient que nous allions les faire retourner à un état de "non-civilisation", de "sauvagerie". Alors qu'en réalité, on montrait seulement qu'il y avait, dans l'intérêt des malades, la nécessité de s'orienter vers les savoirs qui apporteront des solutions. Nous n'étions contre personne. Nous n'avions avec Yéro Bâ et les thérapeutes, qu'une seule envie : sauver les malades par les meilleurs moyens possibles. Si la médecine pouvait le faire, qu'elle le fasse. Mais comme elle ne pouvait pas le faire, il fallait demander le renfort d'un autre savoir. C'était aussi simple que ça.

Wal Fadjri : Ne menaciez-vous pas, à un certain moment, les intérêts des médecins et pharmaciens modernes ?

Dr Yvette Parès : Nous, les médecins modernes - je me mets dedans parce que je l'ai été pendant un moment - nous pensions que nous étions les plus grands, les plus beaux, les plus forts. Et pour les médecins africains, acquérir le savoir des Occidentaux était une telle promotion que cela les rendait peut-être un peu vaniteux. Et ils ne voulaient pas perdre leur pouvoir. Et puis, ils étaient peut-être persuadés que c'était retourner en arrière que d'aller vers le savoir de personnes qui, dit-on, étaient analphabètes et illettrées. Mais j'ai dit et répété bien souvent : on peut ne pas avoir appris à lire et à écrire, mais être un très grand savant et un très grand sage. Alors qu'on peut être bardé de diplômes universitaires et n'être qu'un personnage médiocre. Il y avait aussi une concurrence qui jouait. Ils ne voulaient pas que d'autres aient autant de pouvoirs thérapeutiques. Et puis, il y avait l'orgueil des anciens maîtres du pays. Tout ça, c'est le passé. Il vaut mieux tourner la page et essayer maintenant de regarder l'avenir.

L'avenir, ce serait que les deux métiers collaborent. On m'a demandé où était l'obstacle, j'ai dit que d'obstacle, normalement, il ne devrait pas y en avoir. Parce que, si des deux côtés, on se regarde avec respect, amicalement, cordialement, je ne vois pas où est le problème. Il n'y a pas de problème à échanger les savoirs. Que chacun soit raisonnable. Les thérapeutes, eux, sont raisonnables. Ils ne disent jamais de mal de la médecine moderne. Ils disent simplement à chacun de faire ce qu'il connaît et travaille en paix. Tandis que de l'autre côté, il y a constamment des attaques contre "ces illettrés, ces analphabètes, ces gens qui ne savent rien…". Alors qu'en réalité, ce sont les savants d'Afrique.

Wal Fadjri : Des maladies contemporaines comme les Mst et le sida, êtes-vous parvenus à vaincre cette dernière pandémie ?

Dr Yvette Parès : Lorsqu'on traite un malade atteint du virus du sida, il faut qu'il soit à un stade encore réversible. S'il arrive avec de nombreuses maladies opportunistes, prêt à rendre l'âme, nous ne pouvons que le soulager. Mais s'il vient assez tôt, des traitements peuvent arrêter la maladie et la faire reculer, jusqu'à ce qu'il retrouve un état de bien-être et se sente "guéri". Mais la maladie étant due à un rétrovirus qui peut se cacher longtemps, il faut poursuivre le traitement pendant plusieurs années. On ne dira que le malade est vraiment guérissable que, d'une part, s'il redevient séronégatif - et c'est déjà arrivé - et si, d'autre part, il est toujours en vie et en forme au bout de vingt ou quarante ans.

Il nous faut le recul du temps pour affirmer qu'il y a une guérison sûre. Mais, a priori, pourquoi cette maladie ne guérirait-elle pas ? On nous a mis dans la tête qu'elle est inguérissable, que tous les malades vont aller vers des maladies opportunistes. Je dis non. Si on traite le malade suffisamment tôt, il n'aura pas de maladies opportunistes. La maladie sera stoppée et il retrouvera un état de grand bien-être. De l'extérieur, on vous chante des chansons qui vous troublent l'esprit. Que la maladie est inguérissable, qu'il n'y avait que l'Azt. C'est un grand mensonge. L'Azt est très toxique et n'a guéri personne. Au contraire, il donne des accidents secondaires. Maintenant, on nous chante la trithérapie. Où en sommes-nous avec elle ? Mais elle n'a jamais guéri personne. Il faut mettre tout ça dans la tête de tout le monde. A Paris, on meurt du sida. Pourtant, dans les hôpitaux parisiens, il y a de la trithérapie. Elle est très coûteuse, très pénible à prendre et donne des accidents secondaires graves. Dans certains cas, elle peut prolonger un peu une vie déjà misérable. Mais dans d'autres, cette vie est courte. Par des accidents cardiaques ou des dépressions suicidaires. Chez certains malades, elle provoque un trouble dans le métabolisme de l'épiderme. Le malade grossit de certaines parties du corps ; il devient difforme ; il ne se trouve pas beau et arrête le traitement. Là, il va y avoir la mort automatique. Le virus va muter, donc la trithérapie n'agira plus.

Les grandes avancées thérapeutiques, où sont-elles ? Où sont les malades guéris ? Où sont ceux qui vont mieux ? Regardez les malades sous trithérapie à la télévision. Ils ont tous le visage très triste, des airs vraiment fatigués. Alors, pourquoi dire des mensonges ? On a comme perdu le sens critique, à force d'entendre dire l'Oms par-ci, l'Oms par-là. L'Oms a un rôle à jouer, un rôle de sentinelle, pour dire qu'il y a le danger ici et là. Mais elle n'a pas le droit de dire qu'il n'y a pas de traitement. Il n'y a pas de traitement dans la médecine qu'elle gère, celle moderne. Mais il peut y avoir des traitements ailleurs. Et il y a des traitements en Afrique, en Asie. Peut-être en Amérique latine, avec les thérapeutes indiens et autres. Je n'en sais rien, là je n'affirme pas.

Wal Fadjri : Malgré vos résultats positifs, vous dites être combattus par les pouvoirs publics et les médecins. Mais les malades qui sont libres d'aller se soigner là où ils veulent, pourquoi ne viennent-ils pas ?

Dr Yvette Parès : Les malades, à force de s'entendre répéter que la maladie est inguérissable, ne croient plus à rien. On les a déjà tués rien que par ces paroles. Quand on dit à un malade "tu vas mourir, il n'y a rien à faire", il est déjà mort. Il n'a plus aucune force pour se mobiliser et essayer de s'en sortir. Il est déjà condamné. Ensuite, on a tellement dit que la médecine moderne était la seule valable qu'ils croient que si elle n'a rien, personne n'a rien. Aussi le malade a-t-il honte de son état et se cache. Il a peur qu'on le voit trop souvent venir un peu ici ou là. Il y a tout un conditionnement mental qui vient des affirmations de l'Oms, de celles de médecins. Des malades du sida, il y en a qui sont venus. Ceux qui ont de fortes personnalités, qui ont réussi à surmonter tous ces handicaps.

Wal Fadjri : Vous avez démarré sans moyens. Maintenant, où en êtes-vous en termes de moyens ?

Dr Yvette Parès : Nous avons eu la chance d'avoir des œuvres caritatives qui nous ont aidés, malgré les attaques et les rapports qui leur disaient de ne pas nous aider. Ça a été très dur. Mais maintenant, nous en avons assez de toujours tendre la main, et nous voudrions arriver à subvenir à nos besoins. Et puis, si nous devons participer à de grandes luttes contre le sida, le paludisme résistant, le diabète, les hépatites, il faut une aide officielle. Il faut une organisation officielle, des projets de conventions de partenariat. Nous n'allons pas prendre sur nos épaules, qui ne sont pas grandes, la santé de tout un pays. Il faut qu'il y ait, le plus vite possible, une collaboration amicale, cordiale.

Wal Fadjri : Vous disiez que les virus du paludisme, du sida… mutent et s'adaptent à certains médicaments, surtout s'ils sont mal ou pas traités. Etes-vous parvenus à prévenir cela à chaque fois ?

Dr Yvette Parès : Nos médicaments, ce ne sont pas des molécules chimiques isolées. Il y a de très nombreux principes antiviraux dans nos préparations, puisqu'il y a de nombreuses plantes antivirales. Si certains virus qui mutent échappent à tel traitement, ils vont être attaqués par d'autres principes qui sont dans les végétaux. Il y a un tel cocktail qu'on ne les rate pas. On n'utilise pas un seul type de balle, mais une mitraille venant de tous les côtés. C'est une comparaison que tout le monde peut comprendre. Ce serait donc étrange qu'on en échappe. Comme on peut changer les plantes, on n'est pas obligé de mettre toujours les mêmes préparations.

Si, pour le paludisme, on est arrivé à des catastrophes, c'est parce que la médecine officielle avait opté pour la chimiothérapie (nivaquine, flavoquine, chloroquine…). On a mis un seul type de molécule contre les hématozoaires et certains ont échappé et sont devenus résistants. La chimiothérapie est devenue impuissante. La faute à qui ? A cette institution internationale qui a imposé les mêmes traitements dans le monde entier, si bien que le paludisme résistant est partout. Il va tuer beaucoup de monde. Il faut donc appeler les médecines traditionnelles africaines, asiatiques et autres dans les combats pour la santé. Elles ont un rôle éminent à jouer.

Wal Fadjri : Pensez-vous déjà faire quelque chose pour le traitement de la pneumonie atypique ?

Dr Yvette Parès : On va essayer de faire quelque chose comme on a fait pour le sida. Pour le sida, on n'avait rien. Mais on a essayé de se remuer et d'inventer, de mettre au point des formules.

Par : Propos recueillis par Demba Silèye DIA

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