vendredi 13 janvier 2012

La collaboration entre les tradipraticiens

Il y a toujours eu, en dehors des tradipraticiens "à demeure" à l'Hôpital traditionnel de Keur Massar - ceux qui ont leur case et qui sont présents tous les jours ou presque - des tradipraticiens qui viennent de temps en temps, ou qui sont restés durant plusieurs années et qui reviennent de temps à autre. 


Tierno est l'un de ceux-là. Il vient parfois pour mettre au point un nouveau traitement avec le laboratoire ou échanger avec les tradipraticiens sur une maladie plus spécifique (comme l'épilepsie par exemple).


Durant ce séjour de décembre 2011, je fais la connaissance d'un autre tradipraticien: Doulo Mbaye. Et privilège infini, il m'est donné de le voir à l'oeuvre dans son milieu: le Djolof, à six heures de route de Dakar, à Dhara, mais aussi dans son village, à 28 kilomètres au-delà de Dhara.











C'est que Doulo Mbaye est éleveur ET tradipraticien. Je sens bien que chez lui les deux activités sont profondément liées. Sa concentration lorsqu'il prépare ses traitements est la même que celle qui le caractérise lorsqu'il assiste au départ du troupeau. Rien n'est laissé au hasard. Il est entièrement dans ce qu'il fait, ce qu'il sait, ce qu'il entend, ce qu'il dit.

Plusieurs patients viennent le consulter à Dhara. Il y vit trois jours par semaine, mais il va aussi à Dakar, en Gambie, ou dans le restant du Sénégal. C'est, bien sûr, lui-même qui fait ses préparations. Il trouve les plantes dans la brousse, effectue la totalité du processus (séchage, mélange) et a des patients qui reviennent régulièrement le consulter. 





Pendant deux ans, il a travaillé à l'Hôpital de Keur Massar avec Madame Parès et Yoro Bâ, mais l'éloignement de sa famille l'a contraint à retourner au Djolof. A l'heure où j'écris ces lignes, il n'est toujours pas rentré au Djolof. Après être resté une journée à l'Hôpital et après avoir reçu des patients à Dakar, il a été appelé dans le Fouta...






Geneviève Baumann

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