
Juillet tire à sa fin et déjà le mois du Ramadan arrive à grands pas pour le pays, en majorité musulman.


Seyilaabe: en langue peul, le mot signifie "les amis". Dans ce blog, la parole sera donc donnée aux amis de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar: ceux qui y travaillent toute l'année, ceux qui luttent pour que cet endroit vive, ceux qui viennent y passer quelques jours, ceux qui soutiennent de loin... Chaque mardi, une plante, un arbre, une herbe du Jardin Botanique de l'Hôpital Traditionnel seront présentés.
Le Chromolaena Odorata
Elle est endémique des zones côtières du Golfe de Guinée, de la Côte d’Ivoire au Nigeria en particulier.
Elle se caractérise par une floraison blanche à bleue pâle et abondante qui libère de petites touffes duveteuses sur le sol.
Cette récente introduction dans la flore sénégalaise est cause en partie de la pauvreté des renseignements sur ses propriétés médicinales.
Les feuilles sont la partie la plus fréquemment employée en médecine traditionnelle, aussi bien en usage interne qu’externe.
Sous la forme de tisane, le remède est efficace contre la dysenterie, le paludisme, contre les maux de tête et de dents, les hémorragies...
Le macéré des feuilles permet de prendre en charge les dermatoses, ulcères plantaires et plaies infectées ainsi que les rhumatismes, maux de gorge et rhume.
La phytothérapie moderne lui reconnait les propriétés d’anticoagulant, antiicterique, antifiévreux et antiallergique.
Djibril Bâ
LE CRATEVA RELIGIOSA
C’est une espèce typiquement forestière fortement menacée de disparition en raison de sa grande utilité.
Le Crateva Religiosa perd ses feuilles pendant la saison sèche à la fin de laquelle la floraison intervient.
Il produit de très belles fleurs blanches avant la feuillaison donnant des fruits sphériques non comestibles. Murs et secs, ces fruits renferment une poudre brune que les enfants s’amusent à enduire sur leur nombril... comme pour indiquer ses nombreuses propriétés aussi bien magiques, alimentaires que thérapeutiques.
Les plantes médicinales sont-elles les vestiges de notre alimentation passée ?
Sur le plan thérapeutique qui nous intéresse, nous retiendrons que cette plante passe plus pour un remède associé aux kystes de différentes sortes, notamment au Nord.
C’est dire ses emplois de même que les parties utilisées varient en fonction de la localisation du thérapeute.
De même, la phytothérapie moderne a mis en évidence son action bactéricide et anticancéreuse.
On utilise ainsi ses feuilles, racines et écorces comme antidouleur, digestif, hypotenseur et anti infectieux.
A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, en association avec d’autres plantes, nous l’ajoutons dans nos préparations antibiotiques et antilépreuses.
Djibril Bâ