mardi 30 octobre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Acacia siberiana


L’ACACIA SIBERIANA

C’est une espèce typiquement forestière épineuse que l’on ne retrouve au Sénégal plutôt dans les zones plus humides du Sud, ailleurs dans les vallées inondables ou en bordure des fleuves...

C’est peut être cela qui explique la confusion dont elle fait l’objet auprès des populations qui la désignent par les mêmes termes en tant que variante de l’Acacia seyal. Ou alors, on la décrit comme une variante de l’Acacia senegalenis…

Sans oublier que sa forme évoque grandement celle de l’Acacia tortilis…

C’est dire que pour les esprits non avertis, le seul critère de différenciation évident est la gousse que la plante produit en abondance et qui sert de fourrage au bétail, une gousse à la pulpe sucrée.

C’est en tout cas l’un des plus grands acacias des régions humides et sèches confondues. Sa croissance peut être qualifiée de rapide.

Dès lors, cette plante fait l’objet de nombreux usages : ses fibres sont tressées pour faire des cordages, sa gomme est exploitée, son bois sert de manche à outil et pour la charpente, etc.

Elle est également assez défendue en agriculture, notamment dans les champs en raison de ses vertus fertilisantes. Mais, on rapporte aussi que la plante a une façon bien particulière de se défendre des herbivores en cas de surpâturage, car ses feuilles libèrent une toxine!

Pourtant, l'Acacia siberiana est bien une plante médicinale aux propriétés voisines des membres de sa famille. Elle est anti-inflammatoire (notamment dans les problèmes urinaires), astringente, antitussive, antibiotique…

Son efficacité contre les coliques et les fièvres de même que les rhumatismes est très répandue.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, la plante est employée pour traiter les affections gynécologiques. 

Djibril Bâ



mardi 23 octobre 2012

La chronique du mardi du jardin botanique: le Blighia sapida

Le Blighia sapida 

C’est un arbre moyen très verdoyant et résistant aux termites, cultivé généralement pour ses fruits. Originaire de la forêt tropicale africaine, il a été introduit aux Caraïbes où il connaît une nouvelle jeunesse au point que la Jamaïque en est le premier exportateur mondial.


Surnommé Aki, il est facilement multipliable et s’adapte à tous les types de sols sous les tropiques. Il est remarquable par ses fruits d’un rouge vif à maturité évoquant la pomme de cajou laissant apparaître autour de ses graines de la chair molle jaunâtre. 
Cette chair est la seule partie formellement comestible du fruit… une délicatesse à consommer frite, crue ou en soupe. L’huile extraite de la chair est d’une grande valeur nutritive. 


C'est un produit de plus en plus en présent dans le commerce international.
Sa floraison brusque intervient aux dernières heures de l’hivernage. Il se prête à de multiples usages notamment dans la production de savons artisanaux, de produits répulsifs contre les insectes.

En médecine traditionnelle, on utilise la chair du fruit ainsi que les graines, les écorces et les feuilles… contre les vers intestinaux, la dysenterie, les douleurs, les ulcères gastriques, les conjonctivites, l’épilepsie et la fièvre jaune. Mais aussi comme stimulant, fébrifuge, stomachique et parfum. 








A toutes fins utiles, nous avisons nos fidèles lecteurs que cette plante est responsable de beaucoup de cas d’empoisonnement notamment chez les enfants en cas de consommation du fruit non parvenu à maturité ou des graines si bien que la plantation du Blighia ainsi que l’importation des fruits, d’ailleurs, est strictement interdite dans beaucoup de pays. Et c’est donc tout naturellement que le blighia ne fait l’objet d’aucune application thérapeutique à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar. 


Djibril Bâ

lundi 15 octobre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Neocarya macrophylla


Le NEOCARYA MACROPHYLLA

C’est une espèce typiquement forestière et fruitière. L’une des plus menacée d’extinction, notamment dans le Sahel, à cause de la surexploitation de ses fruits et de la lenteur extrême de sa croissance.

Appelé Pommier du Cayor, le Neocarya ou Parinari Macrophylla produit des fruits à la pulpe sucrée.

Son bois très dur est affectionné pour la confection de manches à outils.

On extrait encore et artisanalement de ses graines une huile comestible.
Espèce consacrée par l’imaginaire populaire qui en fait un refuge idéal des génies,  il faut dire que la magie n’a point opéré pour cette fois ci.

Au nord du Sénégal, il ne subsiste qu’en petits arbres épars et rabougris, en particulier, dans les champs où il est relativement préservé.

On peut tout aussi bien penser qu’il est victime de sa notoriété médicinale. La plante est recommandée dans beaucoup de maladies spécifiques à la culture africaine.

Ses racines, ses écorces et ses feuilles sont utilisées à cet effet surtout pour ses propriétés d’antidouleur requises contre les coliques et la rage dentaire et d’antivenimeux.

Elle est aussi employée contre les affections dermatologiques, la diarrhée et les vers intestinaux.

En outre, elle est hémostatique et fut traditionnellement utilisée pour panser les plaies des circoncis.

Enfin, à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le neocarya est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ




mardi 9 octobre 2012

La chronique de mardi du jardin botanique:le Jatrophia curcas


LE JATROPHA CURCAS

C’est une espèce introduite au Sénégal qui se présente, le plus souvent, sous la forme d’un arbuste très bien ramifié.

L’espèce s’est bien acclimatée au vu des différents usages auxquels elle se prête notamment dans la production du savon ou la confection de haies vives ou élaboration de remèdes pour le bétail… Sa multiplication est particulièrement aisée que cela soit par bouturage ou semis ; son entretien l’est tout autant.  

La plante perd ses feuilles pendant la saison sèche et à l’approche de l’hivernage. Elle bourgeonne en fleurissant et donne des baies vertes, jaunes à maturité,  qui contiennent de magnifiques graines.

Ces graines font aujourd'hui la notoriété du Jatropha curcas, car leur huile est un biocarburant.

Le Jatropha reste tout de même une plante médicinale de bonne réputation dans la pharmacopée sénégalaise, quoique classée comme plante noire, donc à utiliser avec précaution en raison de la toxicité de son latex et de ses graines.

En voie interne, on l’emploie contre divers maux (dents, yeux, ventre et tête) de même que contre la toux et la fièvre infantiles. C’est aussi un excellent purgatif !





En voie externe, il est hémostatique et est particulièrement recommandé aux femmes en couches ou aux enfants fraichement circoncis, contre les dermatoses et plaies chroniques.

Au sud du Sénégal, le Jatropha sert à purifier la chair de gibier contaminée par des flèches empoisonnées. 

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Jatropha est une plante antilépreuse.

Djibril Bâ



mardi 2 octobre 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Saba senegalensis


LE SABA SENEGALENSIS

C’est une espèce forestière fruitière. Elle se retrouve au sud du Sénégal, plus humide, mais elle se remarque de plus en plus dans les villes où elle a été introduite comme plante ornementale et d’ombrage.

C’est une liane dont la particularité est qu’elle n’est pas étouffante pour ses tuteurs, malgré son exubérance. La liane saba a un feuillage permanent et nous avons observé dans notre jardin qu’elle fleurit au moins deux fois dans l’année. Mais les fruits n’apparaissent que l’année suivante.

Son fruit savoureux fait l’objet d’un commerce florissant sur les marchés sénégalais.

Mais nous sommes bien en présence d'une plante très importante en médecine traditionnelle. La preuve en est visible par toutes une série de considérations mystiques, certainement par souci de conservation, qui l’entourent.

Car la liane saba est une plante fétiche. Au-delà du rituel de fécondité du bétail auquel elle préside, elle fait partie des rares espèces de la pharmacopée sénégalaise spécialement dédiées à la prévention des maladies.






En médecine traditionnelle, on utilise ses feuilles, son latex, son fruit et ses racines pour leur effet antitussif, hémostatique et antispasmodique.

La plante est également réputée contre les maladies infantiles et les maux d’yeux. Et ses feuilles servent de base à une préparation culinaire visant à stimuler l’appétit.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, la liane saba est employée surtout pour ses effets notoires contre les vertiges d’origines diverses.

Djibril Bâ