jeudi 5 août 2010

Un film sur "coeur" Massar

Je (je n'aime pas commercer comme ça car le but de cet écrit n'est pas de parler de moi...) mais c'est plus simple donc JE, réalisatrice de documentaires (pour Arte, Thalassa, France 2, France 3) et un collègue cinéaste, Jérôme Perrault, venons de passer douze jours à filmer le quotidien de "coeur" Massar...pour la Fondation Denis Guichard qui soutient l'Hôpital depuis longtemps.







Le projet est de réaliser un documentaire pour faire connaître le travail d'Yvette Parès et de l'hôpital. Ce film pourra être visible en ligne (blogs, site de Keur Massar ou de la Fondation), mais nous avons également le projet de le proposer à Arte-sciences, ou France 5. Nous devons encore réaliser quelques interviews en France et attaquer le montage au mois d'octobre. Le film sera terminé vers le mois de décembre.




Très vite, en arrivant à Keur Massar et en côtoyant l’équipe et les thérapeutes, nous avons eu la sensation que tous ceux qui étaient là étaient attachés à ce lieu, à sa Fondatrice et étaient portés par l’amour de leur travail.





Diouf... Ingénieur du son!

Tous ont participé à la réalisation du film, apportant idées, coup de main et supportant de refaire parfois une dizaine de fois le même geste pour la caméra… Nous avons donc suivi au jour le jour la vie de ce lieu, le travail de ramassage des plantes, racines et écorces, en brousse ou au jardin botanique.








Le jardin botani
que avec ses beaux arbres, ses mangues, et ses ruches











































Jérôme à la caméra. Ce
jour là, nous avons suivi l’équipe en brousse pour filmer la collecte de racines.












Puis nous avons filmé toutes les étapes de l’élaboration des médicaments, le séchage, le moulin, puis le travail du merveilleux Yéro, préparateur à qui nous devons un grand merci tout spécial pour son aide intelligente, sa patience et sa gentillesse. Pap a également participé activement au film, car il a accompli de nombreuses tâches que nous avons également filmées.





Ci-contre: Pap, Yero et Jo, venue de Belgique pour recevoir des soins et connaître l'hôpital.









Les thérapeutes sont tous des êtres exceptionnels...































Un merci spécial aussi à Ali Bâ pour son aide pour le film, son amitié et s
on délicieux thé qui
était le bienvenu, car travailler tout le jour dans la chaleur d‘été est parfoi
s épuisant!!






Pendant le séjour, nous avons eu le chagrin d’apprendre la disparition d’Yvette Parès que j'avais rencontrée au mois de mai en France. Nous avions enregistré sa voix qui racontait l’épopée de Keur Massar et ce qui avait amené cette jeune médecin, qui effectuait des recherches sur la lèpre dans les années 70 dans le cadre du laboratoire de l’Université de Dakar, à se tourner, après des années de travaux, vers les médecines locales. Elle a aussi parlé des obstacles rencontrés tout au long de son parcours, de la lutte qu’elle a menée, soutenue par les thérapeutes et par son équipe.

Pour revenir à Keur Massar au présent, l’hôpital, autrefois en brousse à sa création, fait maintenant, et de plus en plus, partie de la grande banlieue de Dakar. Des agglomérations se forment tout autour, une autoroute va passer pas très loin, déviant l’incessant passage de camions… Très vite, la population autour de l’hôpital va aller croissant et son rôle risque d’être majeur. Il est sans doute temps de réfléchir à l’avenir ainsi qu’au statut de l’école qui fonctionne toujours avec ses quatre classes.

D’autre part, avec la «crise», les soutiens accordés par le Gouvernement s’amenuisent. Quelques travaux urgents doivent être réalisés. Il faudrait également installer panneaux solaires et citernes afin de diminuer les factures, nouveau site internet… Pourquoi ne pas réunir les «amis de Keur Massar» afin de leur apporter soutien, idées, coups de main ou contacts …


Il me faut maintenant parler de Djibril Bâ, le directeur de l’hôpital et «fils» spirituel de Yvette Parès. Avec sa vive intelligence, son courage et son obstination, il tient l’hôpital à bout de bras. Il a besoin d’être soutenu et d’envisager l’avenir encore plus incertain depuis la disparition de Mme Parès. Il semble impossible que tous les savoirs réunis dans ce lieu, qui peuvent soulager tant de gens et leur permettre d’éviter l’utilisation de médicaments aux multiples effets secondaires, sans compter les dommages collatéraux pour l’environnement, il semble impossible que tous ces savoirs disparaissent… Il faut donc mobiliser toutes les forces, toutes les idées pour que l’Hôpital tienne bon dans un premier temps, et agrandisse sa notoriété pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder à ces soins.


Chantal Perrin
Août 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Et si vous nous faisiez un signe lors de votre passage?