mardi 21 août 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: l'oranger de brousse



L‘ORANGER DE BROUSSE

Sous cette catégorie, nous allons présenter deux espèces différentes qui ont été au centre d’une fameuse controverse entre une délégation des Amis de la Nature - une ONG sénégalaise - et les jardiniers de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar : il s’agit de l’Arbre de Bael et du Strychnos spinosa. 


A la décharge des uns et des autres, les deux espèces produisent des fruits que l’on peut parfaitement confondre. Très bonnes sources de vitamine C, il s’y ajoute que leurs propriétés thérapeutiques sont aussi d’une similitude troublante. Si bien qu’il est parfaitement raisonnable de soutenir que les deux plantes sont bien substituables !


I - Le STRYCHNOS SPINOSA

Le Strychnos spinosa est une espèce typiquement forestière et fruitière. Des projets de la cultiver existent, cependant. C’est un arbuste épineux d’un très bel aspect qui évoque le jujubier au plan du feuillage et des épines.

On le retrouve le plus souvent dans les zones suffisamment drainées, dans les Niayes ou au Sud du Sénégal.

Son bois se prête à de multiples façonnages.

Ses fruits abondants présentent une coque très dure et une belle couleur orange à maturité et sont  très prisés par les animaux sauvages. Ce qui est la cause de leur rareté sur le marché.

Il fait partie des essences médicinales africaines les plus prisées ailleurs,  notamment au Moyen-Orient.

C’est que le strychnos est une plante médicinale fort réputée ! On la présente comme sérum antivenimeux, très bon antispasmodique, anti diarrhéique et excellent purgatif.

Il est également utilisé comme antipaludéen et galactogène.

La phytothérapie moderne s’intéresse davantage à son huile essentielle pour son effet contre la maladie du sommeil.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le strychnos est indiqué contre les problèmes de nerfs et les dermatoses. On l’emploie aussi comme fortifiant pour les enfants.

On ne manquera pas cependant d’alerter sur son statut d’espèce en danger du fait que l’on a tendance à utiliser plutôt ses racines.


II- L’ARBRE DE BAEL

De son nom scientifique Aegle Marmelos, l’arbre de Bael est une espèce introduite depuis l’Inde où elle jouit d’une grande considération à la fois médicale et religieuse.

Doté d’un feuillage permanent, il évoque fortement le Carissa edulis, mais on le confond, volontiers, avec un agrumier dont il est issu de la même famille. Le premier spécimen de notre jardin nous est parvenu d’ailleurs dans un lot de porte-greffes…

Espèce épineuse domestique aux multiples usages, elle produit des fruits appelés coings ( !) du Bengale, coque dure et couleur orange à maturité, qui font l’objet eux aussi de plusieurs applications culinaires.


Entre sa floraison et sa fructification, il s’écoule une année ! I
l nous a été donné d’observer cette année sa floraison très odorante dans notre jardin et nous avons été impressionnés par le nombre et la variété d’insectes qui ont envahi l’arbre. Rendez vous l’an prochain, donc, pour les fruits !

En tant que plante médicinale et aromatique, on utilise tout aussi bien ses feuilles, ses racines, ses écorces que ses fruits.

On sollicite ainsi ses vertus digestive et laxative, anti diarrhéique et antispasmodique, antiparasitaire et antiasthmatique, astringente et antidiabétique…

C’est à juste titre donc qu’elle aussi suscite l’intérêt de la  phytothérapie moderne en tant qu’anti bactéricide et réservoir d’antioxydants.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, la plante est aussi indiquée contre le rhume.

Djibril Bâ

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