« Alors, c’était comment ton
voyage ? » Comment parler de mon séjour au sein de l’hôpital
traditionnel de Keur Massar ? C’est une chose difficile…
Dans la grande banlieue de Dakar, au milieu
des constructions effrénées de bâtiments, il est là. C’est une petite bulle de
verdure et de calme. Une fois les portes passées, on laisse le brouhaha de la
ville pour arriver dans une petite « brousse » qui résiste (encore et
toujours à l’envahisseur).
Toute l’équipe t’accueille chaleureusement et
t’apprend volontiers. Mais il faut suivre et faire ! Les premiers jours,
un peu déboussolée, tu vas récolter. Tu coupes ce que Yero et Sané te montrent. Tu
te perds entre les différents noms wolofs, peuls, français et latins des plantes, mais tu continues. Ils connaissent chaque plante du jardin alors que toi tu ne
sais même plus par où tu es venue!
Après, tu passes à la préparation de la récolte,
à l’ombre d’un arbre. Tu suis les consignes de Yero qui donne le rythme en
souriant « Coupez ! Coupez ! » « Pilez ! Pilez ! ».
Pendant ce temps, tu palabres avec eux sur la vie ici : ils t’apprennent
les règles des salutations, ils rigolent des achats que tu as tenté de négocier…
Une fois les plantes préparées, elles sont
mises dans un emballage au laboratoire. Tu
donnes un coup de main à Moussa,
Samba et Diouf. Tu observes ces poudres multicolores en te disant qu'elles vont soigner
quelqu’un, quelque part...
Pendant ce temps, Djibril consulte et passe de
temps à autre chercher un traitement pour un patient. Il t’explique ce qu’il
fait pendant ses consultations, ce qu’il questionne, le principe de chaque
traitement prodigué sur place, etc. En plus de connaître son hôpital par cœur,
il connaît chaque arbre qu’il a planté et les propriétés de nombreux autres. C’est
un puits de savoir.
Je pourrais encore rédiger des dizaines de
pages pour vous parler de la cuisine sénégalaise faite par Diyé et Khady, de
Geneviève qui, avec son grand cœur, s’assure que ton séjour se passe bien, des
maîtres de l’école qui tiennent à partager leur bol avec toi quand tu es seule
au gite, des stagiaires aux parcours si intéressants…
Mais, en résumé, mon séjour s’est très bien
passé parce que j’ai rencontré des personnes exceptionnelles qui m’ont parlé de
leur passion pour les plantes médicinales. Je suis venue observer la médecine
traditionnelle avec mon regard d’étudiante en anthropologie et je repars avec
l’envie d’étudier les relations homme-flore en ethnobotanique.
Merci à toute l’équipe de l’hôpital
traditionnel de m’avoir accueillie et transmis !
Mathilde G.
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