mardi 8 février 2011

La chronique du mardi du jardin botanique: le caïlcédrat

LE CAILCEDRAT
C’est une espèce typiquement forestière. De son nom scientifique - Khaya Senegalensis - le caïlcédrat représente un des rares grands arbres de la zone sahélienne. Sa présence, dans cette zone relativement aride, procède sans doute d’une régénération assistée.


Pour s’en convaincre, nous noterons sa spontanéité dans les zones humides du Sud du Sénégal et la très grande considération dont il y fait l’objet de la part d’une bonne partie des populations. Son bois est le matériau privilégié pour confectionner statuettes et autres objets de culte païen.
On peut ajouter que le caïlcédrat a connu un coup de pouce du destin car, très tôt, il a été promu arbre de reboisement par les colons si bien qu'il subsiste encore de très beaux et très grands spécimens le long des artères des grandes villes comme Dakar ou Thiès.




Il n’empêche... il figure bel et bien aujourd’hui sur la liste des espèces dont l’existence est menacée. Si le caïlcédrat porte aussi le nom d’acajou du Sénégal, c’est en rapport à son bois qui est très prisé par les scieries locales.






C’est une plante renommée en médecine traditionnelle. On emploie le plus souvent ses écorces dont l’amertume sans égal a fini d’en faire une panacée, c'est-à-dire une plante à la fois diagnostic et entrant dans toutes les préparations médicamenteuses. Mais on utilise aussi sa résine et ses feuilles.

Cette amertume explique les vertus tonifiantes, vermifuges et abortives qui lui sont rattachées. Non sans oublier toutefois ses propriétés cicatrisantes, anti-diarrhéiques et désaccoutumantes.






La macération des écorces en bains donne aussi de très bons résultats contre les dermatoses.
A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le caïlcédrat entre dans la composition de plusieurs remèdes anti-infectieux (Lèpre, Plaies, Ulcères, IST et Dermatoses).
La primauté est accordée à ses propriétés antibiotiques quand bien même il est prescrit, en association avec d’autres plantes, aux personnes souffrant de drépanocytose et de douleurs abdominales.
Il faut signaler que l’écorce est aussi toxique. Des avis autorisés signalent son usage comme poison d’ordalie. Mais n’est-il pas vrai que la différence entre un poison et un médicament est une affaire de dose ?

Djibril Bâ

11 commentaires:

  1. l'écorce du caîlcedra est aussi utilisé comme remède contre le cancer.

    Pédropé

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  2. Comment utiliser l'écorce sans risque d'empoisonnement? Quelle quantité doit-on utiliser? et combien de temps doit on la faire bouillir pour en obtenir une décoction buvable?
    Merci

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  3. nous conseillons l'infusion d'1 cuillère à soupe de poudre dans 1 litre d'eau chaude. bien à vous

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  4. Une personne bien portante peut-elle décider de faire une cure avec la poudre de cailcédra ? Si oui, pendant combien de temps ?

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  5. A notre avis, le cailcedrat n'est pas particulièrement indiqué pour une cure pour une personne sans souci de santé.... contrairement aux cures de légumes et de jus de fruits frais.

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  6. évitez de prôner une utilisation inconsidérée de son écorce : leur surmortalité par les écorçages sauvages sont effrayants !!!!

    et qui reboise des Khayes???

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    1. vous avez raison et nous nous en désolons avec vous... dire l'importance des arbres qui peuplent notre environnement peut aussi être interprété comme une invite à leur sauvetage...

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  7. Et son huile qu'on dit très rare, qui peut m'en dire plus ?
    Elle sert à quoi et est extraite comment le cailcedrat a-t-il des graines ?

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  8. Et ses graines et l'huile extraites qu'on dit rare,
    elle sert à quoi? Merci d'avance

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  9. l'huile de cailcedrat est cosmétique et répulsive. on l'obtient en faisant macerer les graines de khaya dans une huile vegetale quelconque pendant un bon bout de temps.
    les fruits du cailcedrat sont des globes de la taille d'un oeuf de poule et à l'enveloppe coriace. ils éclatent à maturité sur l'arbre pour libérer les graines qui sont enveloppées dans une fine membrane plate et sèche de couleur marron.

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